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26 décembre 2013

En direct à la télé, pour SOCHI !

Règle générale, de par mon métier de planificateur d’événements, je me retrouve en coulisse, scénario en main. Je m’assure que l’événement se déroule à merveille pour les participants. Ce matin, je me suis retrouvé sous les projecteurs, devant la caméra. Retour sur une expérience que je ne suis pas prêt d’oublier !

Février 2013. Nathalie m’appelle pour me dire d’écouter la Première chaîne de Radio-Canada. Martine Salomon, de Baie-Comeau, sera en entrevue pour parler de Vancouver et de Sochi. En gars branché que je suis, je la trouve rapidement sur Facebook et LinkedIn. Nous devenons amis virtuels. Au fil des mois et du parcours menant à un poste de bénévole aux Jeux de Sochi, nous échangeons toutes les semaines. En novembre, une recherchiste de Radio-Canada nous contacte. Nous serons en entrevue à RDI en direct, dans le temps des fêtes ! Wow.

Je me suis donc couché tôt hier soir. Pas question d’être « pucké » pour vivre cette première. Nous sommes chez mes beaux-parents à Noyan, à quelques centaines de mètres de la frontière du Vermont. Départ à 5 h 25 en ce jeudi matin de décembre. Absence de trafic, tous les commerces fermés (même les Tim Horton!), absence de piétons dans les rues. Le grand calme avant la folie du Boxing Day. J’arrive dans le stationnement de Radio-Canada à 6 h 25.

J’entre dans la tour, la gardienne de sécurité me dirige vers le Centre de l’information (CDI). Dans le corridor, je croise les studios de la Première Chaîne. Je m’annonce à l’entrée du CDI. Une recherchiste vient me chercher et me fait passer au maquillage. Je me sens comme les dames avec leur fond de teint.


Un verre d’eau, un café, je suis installé sur un fauteuil et j’observe. L’enfant en moi, en ce lendemain de Noël, n’a pas assez d’yeux pour tout emmagasiner de cet espace rempli de caméras, de moniteurs, d’équipements d’éclairage. L’éternel curieux que je suis est au 7e ciel !! « C’est de même que ça se fait une émission de télé! Wow! Et encore re-wow! » Pendant une pause publicitaire, le caméraman, Pierre, vient de voir pour m’installer l’oreillette. « C’est toi qui est de Richelieu et qui va parler des Olympiques? » « Oui » « J’y habité dans la maison du bedeau, entre l’église et l’école primaire de Richelieu, pendant plusieurs années ». Quand je vous dis que nous sommes tous liés les uns les autres, je suis très sérieux !


7 h 15. Louis Lemieux, l’animateur de RDI en direct matin / weekend, vient de me chercher. Pierre m’installe un micro lavalier. Normalement, c’est moi qui vais chercher les invités pour leur installer un lavalier. Je passe, pour une rare fois, devant la caméra. Martine, qui est chez elle à Baie-Comeau, apparaît sur l’écran derrière M. Lemieux. Elle est sur Skype. L’image est excellente. La conversation à trois débute. Elle durera 45 minutes.

Antoine Deshaies, jeune journaliste sportif qui vivra ses premiers Jeux à Sochi, se joint à nous. Conversations intéressantes sur le sport entre les moments de direct. Je lui pose des questions sur le studio. Je trippe à deux cent à l’heure. Je le reverrai sûrement à Sochi.


J’avais su, par le biais de Louis Lemieux sur Twitter, que Jacob Racine, du Projet Karibu, serait invité à l’émission en même temps que moi. J’espérais donc le rencontrer. À ma sortie, à 8 h, je l’ai croisé à l’entrée du CDI. Lui ai même ouvert la porte ! Il sera en onde de 8 h 15 à 9 h, pour parler de l’aventure qu’il s’apprête à vivre à compter de demain : rejoindre Kuujjuaq en ski de fonds, à partir de Montréal !!! Bon voyage Jacob ! Je te suivrai sur les médias sociaux.

Je viens donc de vivre un soixante minute d’une grande intensité. Dans 37 jours, je m’envolerai vers la Russie. Mon premier quart de travail est le 8 février. Demain, je vais faire ma demande de visa au consulat de la Fédération de Russie à Montréal.

Joyeuses fêtes à vous tous, fidèles lecteurs !

21 décembre 2013

Sochi dans 46 jours !

Ce qui n’était qu’une vision il y a quarante-six mois deviendra une réalité dans quarante-six jours. Je réaliserai un autre rêve : fouler le sol russe. Le 20 février 2010, lors d’une de mes trois journées de congé aux Jeux de Vancouver, j’avais visité la maison des Jeux de Sochi. Je m’étais juré d’y être. Le décompte final est commencé !

Mercredi dernier, j’ai rencontré les élèves de 6e année de l’école primaire de Richelieu. Pendant plus de quatre-vingt dix minutes, je leur ai raconté les Jeux olympiques, les Jeux d’hiver, la Russie, Sochi. Je leur ai montré des photos de mon aventure à Vancouver, en leur expliquant le rôle que j’y jouais et que je jouerai à Sochi. J’utilisais pour la première de ma vie un tableau interactif : W O W ! ! !

Génial de rencontrer des jeunes, de voir l’intérêt briller dans leurs yeux. Parents qui pensez que vos enfants ne connaissent rien, détrompez-vous ! Ils m’ont surpris par leur connaissance des sports d’hiver.

Un immense merci à Sylvie Beaulieu et Dania Beauchemin, les enseignantes de 6e. Sylvie que nous connaissons de longue date, puisqu’elle a enseigné à Mathieu et Roselyne. Merci Sylvie d’avoir préparé tous nos enfants à effectuer le passage du primaire au secondaire !

Pendant mon séjour à Sochi, je compte bien communiquer avec la classe par le biais de Skype. Et au retour, je les visiterai à nouveau, avec mon uniforme et mes mascottes en peluche (l’enfant en moi n’est jamais bien loin …).

J’ai reçu, jeudi, un courriel du OCOG (Organizing Committee of Olympic Games) contenant le numéro de référence pour prendre possession de l’accréditation et de l’uniforme. Quelques heures plus tard, j’en ai reçu un autre qui précisait dans quel village olympique je serais logé avec les autres bénévoles. Le courriel contient les instructions détaillées pour me rendre de l’aéroport à la résidence.


La bonne étoile qui veille sur moi me comble une fois de plus. Je résiderai au village côtier, à quelques pas du Parc olympique. Tous les jours, je prendrai le train pour me rendre à la montagne. Rendu à destination, je rejoindrai le site de ski de fonds et biathlon Laura en empruntant un téléphérique ! Que vouloir de plus dans la vie ? Passer de la mer (et palmiers) à la splendeur de la neige sur une base quotidienne.


L’horaire des compétitions est connu. Le ski de fonds dans le jour et le biathlon en soirée. Treize jours de compétition sur les seize que durent les Jeux. Congé donc le 12, 18 et 20 février. Je ne connais pas encore l’horaire de mes quarts de travail. Cependant, en me basant sur l’expérience de Vancouver, je peux presque conclure que je serai au boulot les treize journées.


Il ne reste qu’une chose à recevoir du OCOG : le telex qui me permettra d’aller faire la demande de visa au Consulat Général de la Fédération de Russie à Montréal.

La neige continue à tomber sur Richelieu. Au moins 20-25 cm reçus depuis hier matin. Je m’en vais jouer dehors !

12 décembre 2013

Fin du chapitre CIGM. Début d'une nouvelle aventure.

3-2-1… and lift off ! Vers 17 h 30, jeudi passé, le 5 décembre, j’ai pris mon envol. J’ai éteint la lumière du bureau et fermé la porte. Pour la dernière fois. Je ne travaille plus à la Chambre immobilière du Grand Montréal. J’y aurai passé onze années de ma vie. À tisser des liens avec des gens extraordinaires. À découvrir tous les coins du Grand Montréal. Comment je me sens ? L’esprit en paix. En totale harmonie avec cette décision, l’une des plus difficiles que j’ai eu à prendre dans ma vie. Libre. Ouvert aux opportunités que l’univers m’enverra. Pensée magique, certains avanceront. Pas du tout.

Plusieurs, les travailleurs autonomes, qu’ils soient courtiers immobiliers, rédacteurs, programmeurs, acteurs du monde événementiel, comprennent. Tous m’encouragent dans cette décision de « lâcher » un emploi stable sans avoir un contrat permanent dans une autre organisation. Ces gens croient en leurs capacités et foncent, malgré la peur viscérale qui les habite. D’autres pensent, en leur for intérieur, que je cours à ma perte.

Sans contrat ailleurs ? Non. J’ai signé un contrat avec moi-même. Mon témoin est ma complice de tous les instants depuis 1990, Nathalie. Je pars à mon compte. Pour exprimer, en toute liberté, mes nombreux talents et ma créativité. À la hauteur de leur immense potentiel.

Courir à ma perte ? Non. Conserver le statu quo au nom des conditions de travail et de toutes ces années d’ancienneté l’aurait fait. Je ne quitte pas les mains vides. Mon long séjour à la CIGM m’a fait comprendre trois choses.

Je suis agent de liaison. Ma première patronne, Anne St. Dennis, l’a compris avant moi, en m’offrant cet emploi en décembre 2002. Liaison, lien. En onze années, j’ai créé des liens entre les courtiers immobiliers. J’en ai créé dans le monde événementiel, dans l’AIESEC. Depuis septembre 2012, j’en créé de nouveaux à la maîtrise en gestion de la formation de l’Université de Sherbrooke. Je crois, depuis toujours, que la clé du succès réside dans le partage et la collaboration. Pas dans la paranoïa et le contrôle de l’information.

Je suis formateur, coach. Ma seconde patronne à la CIGM, Yolande Ratelle, m’a ouvert la voie de la formation, à l’été 2011. Je suis devenu formateur accrédité pour le programme QSC (Qualité du service à la clientèle) offert par la Fédération des chambres immobilières du Québec. Grâce à Lyne Branchaud, une passionnée du milieu événementiel et auteure d’un guide pratique d’organisation d’événement (un best-seller!), j’ai fais mon entrée chez Zoom Académie en septembre 2011. J’y enseigne la rédaction d’un plan d’affaires, dans le cadre du cours Organisation d'événements et Lancement d'entreprise (ASP). J’ai aussi enseigné dans le programme Médias sociaux.

Agent de liaison = créateur de liens.
Formateur, coach = créateur de sens.

La troisième chose que la CIGM m’a permis de confirmer, c’est mon talent pour manier les mots et inspirer les gens. Je suis donc auteur et je dois l’assumer. En novembre 2009, j’ai créé ce blogue. D’abord et avant pour raconter mon expérience aux Jeux olympiques de Vancouver. Ce faisant, j’ai réalisé que je pouvais avoir un impact positif sur les gens par le biais de mes écrits. Depuis, j’ai publié 344 billets. Plusieurs racontent ces histoires vécues dans le monde événementiel. Le point commun de tous ces textes se résume en un mot : l’humain. J’aime voir les liens se créer, le sens se faire pour les gens.

J’appréhendais beaucoup mon retour au travail en novembre. J’avais peur de porter, gravé au fer rouge sur mon front, la mention « retour de burnout, esprit fragile ». Je n’ai rien senti de tel. Au contraire, j’ai lu dans le regard de mes collègues et des courtiers immobilier la joie de retrouver le Christian optimiste, lumineux et rêveur. Merci à vous toutes et tous !

Je tourne donc la page. Onze années au service des courtiers immobiliers. Plus de 500 événements réalisés. En majeure partie des conférences (280) et activités de réseautage. Bon an mal an, je croisais plus de 3 000 membres. Plusieurs m’ont fait réfléchir, m’ont permis de grandir. Je vous serai éternellement reconnaissant. 

Je suis revenu à 100%. Je me sens bien à l’intérieur. J’aborde l’avenir avec optimisme. Je me sens pourtant « bizarre ». J’ai l’impression d’être en vacances et que je retournerai au bureau en janvier. La réalité est tout autre.

J’ai rédigé ce billet en faisant du vélo stationnaire au Nautilus Plus de Saint-Jean sur Richelieu. Je ne me sépare plus d’un calepin. J’y note ce qui me passe par la tête. Je ne veux pas perdre les idées qui fusent. À quoi ressemble les prochains mois ?

Priorité numéro un. Rédiger le guide pratique d’organisation d’événement qui dort en moi depuis des années. L’humain y sera mis en valeur. En parallèle, je mets sur pied mon entreprise, en faisant ce que j’enseigne depuis 2011 : rédiger un plan d’affaires.

Je me prépare pour les Jeux de Sochi, en apprenant des bases de russe. En préparant et donnant des conférences dans les écoles primaires et secondaires.

Je continuerai à m’entraîner 5-6 heures par semaines. Parce que depuis l’été dernier, j’ai constaté l’effet bénéfique incontestable de l’exercice sur ma joie de vivre.

Enfin, je raconterai tout ça sur mon blogue. Parce que ma vie, c’est partager et collaborer.

16 novembre 2013

Tourner la page. Et débuter un nouveau chapitre.

Depuis ma tendre enfance, j’observe les gens, les lieux et leurs histoires. Immensément curieux, je veux tout savoir, tout expérimenter. Je suis une éponge qui emmagasine tout. J’ai atteint le seuil maximal d’absorption au cours de l’hiver 2013. L’arrêt forcé des derniers mois, provoqué par l’électrochoc de la mort de papa, m’a obligé à prendre le temps. À accepter mes limites. À lâcher prise. J’ai vécu au jour le jour, sans tout planifier des semaines à l’avance. Terminée, l’absorption de mots et de rencontres. Il n’y avait plus qu’un gars et la campagne de la Vallée du Richelieu.

Depuis des mois, une image me hante. Un immense mur blanc se trouve devant moi. Autour de moi, des morceaux de casse-tête flottent. Je n’arrivais pas à les saisir, afin de les assembler.

Au fil des rencontres de psychothérapie par l’art, où je me suis exprimé par les arts visuels, j’ai réussi à faire du sens. Les morceaux de puzzle se sont imbriqués les uns dans les autres. J’ai compris le pourquoi des dizaines de milliers de mots publiés sur Blogger. De ceux-ci, j’ai tiré des extraits significatifs, réunis en quarante pages.

J’ai compris que tant que je n’écrirais pas ce livre qui m’habite, je ressentirais un vide existentiel. J’ai besoin d’observer. De créer de liens. De communiquer avec les autres pour partager. C’est inné en moi. Rien ne sert de vouloir aller à contre-sens.

J’ai donc pris la décision de retourner au travail à la CIGM pour quelques semaines, le temps de passer le relais à mes collègues. Je me suis dévoué corps et âme à cette organisation depuis janvier 2003. Je ne peux la quitter sans faire un dernier tour de ces lieux qui m’ont façonné. Et surtout, de revivre la magie qui se produit dans ces lieux où je planifier des événements. Il n’y a rien de tel pour moi que de voir des gens partager et collaborer entre eux.

Le 5 décembre, j’éteindrai pour la dernière fois la lumière dans mon bureau situé au deuxième étage du magnifique édifice de l’Ile-des-Sœurs.

Muni de quarante-cinq années d’observations sur les gens, les lieux, leurs histoires et les liens qui les unissent, je m’aventure hors de ma zone de confort. On dit qu’en effectuant cela, de magnifiques opportunités se présentent à nous. Je pourrai vous en reparler dans les prochains mois.

Je me sens comme un enfant à la vue de sa première bicyclette. J’éprouve une peur viscérale de monter sur ces deux roues et de m’élancer. J’imagine mes coudes et mes genoux en sang, des dents cassées. Pourtant, j’envie les grands qui les manœuvrent avec tant d’aisance. Ils sont porteurs du message que le vélo emmène la liberté totale de mouvement.

Je tourne la page.

Pour débuter l’écriture du prochain chapitre de ma vie. Celui d’auteur, conférencier, formateur et consultant.

13 novembre 2013

Bienvenue aux lecteurs du Journal de Chambly !

Mardi matin, j’ai reçu, sur Facebook, un message d’un ami de Richelieu : « Bel article sur toi dans le Journal de Chambly ». Toute la journée, j’ai visité le site internet du Journal sans le trouver. Et ce matin, au réveil, paf ! Je me suis carrément « tombé dessus » en téléchargeant la copie virtuelle du Journal.

Alors oui, je remets ça. Dans quatre-vingt jours, je m’envole vers la Russie, sur KLM et Aeroflot. Escales à Amsterdam et Istanbul. Arrivée à Sotchi le 4 février très tôt le matin. Du 7 au 23, je recevrai le monde au magnifique complexe de ski de fond et de biathlon Laura, situé dans les montagnes. Selon un article publié sur le site The Voice of Russia, 25% des médailles olympiques seront décernées sur ce site ! 

Le comité organisateur construit des résidences afin de loger tous les bénévoles. Selon les dernières rumeurs sur internet, les bénévoles des sites de montagne (tout ce qui se nomme sport de glisse) seraient hébergés en montagne.

On nous avise qu’il y aura un accès wifi dans ces résidences. Je compte donc bloguer mon aventure, tout comme celle des Jeux de Vancouver. Je me souviens encore comme si c’était hier de ce courriel reçu de Nathalie, ma fantastique blonde sans qui rien de tout de cela ne pourrait se produire. Une femme, lectrice du Journal de Chambly et de mon blogue, lui avait dit ceci, lors d’un cours d’aqua-forme : « Tu diras à ton chum qu’il se ressaisisse. Ses billets des derniers jours sont plus gris. Rappelle-lui qu’il est à Vancouver. Il vit l’énergie des Jeux en direct. Alors même s’il pleut, qu’il vive ça à fond ! ».

Wow. On se sait jamais l’impact qu’un écrit peu avoir. Merci de me lire et de m'écrire.

D’ici au mois de février, vous pouvez remonter dans le temps et débuter la lecture de mes aventures à Vancouver en cliquant ici.

11 novembre 2013

Je suis de retour !

La noirceur de l’ouragan est derrière moi. Enfin. Au pire de la tempête, je m’étais réfugié dans la cabine, attendant que ça passe. Terrorisé.

Je suis de retour. L’esprit clair. Là. En train de savourer le moment présent.

Je me nomme Christian Fortin. J’ai quarante-cinq et je suis en excellente condition physique. J’ai une blonde fantastique avec qui je chemine depuis 1990. Nous avons trois merveilleux enfants : Mathieu, Roselyne et Félix. Nous sommes très fiers d’eux et de la place qu’ils se créent dans le monde.

Depuis 1995, nous habitons dans notre maison de rêve, sur les rives du Richelieu. Nous la nommons Havre-au-Ruisseau.

Le 23 août 2013, lors de la troisième rencontre avec ma psychothérapeute, j’ai fais un dessin. Que j’ai résumé à sa demande en cinq mots : jardin – communiquer – connecter – découvrir – lien. Ensuite, en cinq minutes, ces mots sont devenus :
Derrière de hautes façades se cache un magnifique jardin. Le jardinier, fier de celui-ci, décida un jour de l’ouvrir aux visiteurs. Il put ainsi communiquer sa passion des gens et montrer les liens universels qui unissent les gens et les lieux, peu importe leur histoire et leurs différences. Il a ainsi réussi à leur faire découvrir toutes les connections entre eux.
De cet exercice découla le texte suivant, qui me décrit :
Passionné des humains, loyal, se dévouant sans borne pour les causes en lesquelles il croit, il possède cette rare capacité à connecter les gens entre eux, en faisant sauter les barrières. Tel un arbre, il est là, solidement enraciné au sol, observant avec attention les gens et les lieux qui l’entourent. Malgré son introversion, il aime plus que tout se retrouver devant un groupe pour partager ses observations de la gente humaine. Ses pairs le décrivent comme un être calme, curieux, jovial, réfléchi et travaillant, en y ajoutant une touche de culture et de vivacité d’esprit. Le Journal de Chambly l’a même décrit comme un athlète de la découverte, tant son besoin de voyager et de découvrir les humains et leurs histoires est grand.
Découvrir. Lire. Écrire.

Partager et raconter les liens entre ces gens et ces lieux.

Je suis Christian Fortin, l’être positif et souriant. Le rassembleur qui créé des liens. Il fait si bon de se retrouver soi-même !

J’ai eu si peur de je jamais revoir la lumière ! Pour une rare fois dans ma vie, j’ai lâché prise. Je me suis coupé en grande partie du monde, afin de me centrer sur le Havre-au-Ruisseau et surtout, sur tous ces savoirs que j’ai en moi. Pourquoi ?

Parce que vous voyez, je suis une éponge. Un puits sans fin de curiosité. J’emmagasine. Depuis toujours.

Au fil des kilomètres de vélo, des rencontres d’art-thérapie, de thérapie de groupe, de rares rencontres avec des gens dont j’apprécie la grande sagesse (vous vous reconnaissez en lisant ces lignes), les liens se sont tissés.

Toutes les pièces de puzzle, celles emmagasinées depuis toujours, celles avec lesquelles je jongle depuis de nombreuses années, toutes ces pièces se sont liées la semaine dernière.

Les gens, les lieux, les événements de mon passé. Toutes ces histoires s’imbriquent l’une dans l’autre et forment ce véhicule qui me permettra d’avancer sur le chemin qui s’ouvre devant moi. Pour le reste de mes jours.

Un immense sentiment de paix m’a alors envahi.

La suite jeudi matin.

Merci la vie !

30 octobre 2013

Dans moins de 100 jours, je reçois le monde à SOCHI !

En février 2010, lors d’une journée de congé aux Jeux olympiques de Vancouver, j’avais visité le pavillon des Jeux de Sochi. En observant la maquette des sites, je m’étais juré que j’y participerais à titre de bénévole. La vision se réalise : dans quatre-vingt quinze jours, je monterai à bord d’un avion de KLM, à destination de la Russie !

La semaine dernière, j'ai obtenu les dates et le lieu de mon travail de bénévole. Je serai dans l'équipe de service aux événements (EVS) au complexe de ski de fond et de biathlon "Laura", situé dans les montagnes. Les compétitions s'y déroulent du 8 au 23 février.

Pendant cette période, je travaillerai treize jours. Les uniformes ont été dévoilés aujourd’hui, à Moscou. Colorés à souhaits, les motifs représentent les diverses régions de cet immense pays nordique. Il semblerait même qu’ils fourniront des bottes, en plus d’un sac à dos !


Selon les chiffres obtenus d'une canadienne qui travaille pour le comité organisateur à Moscou, il y aurait 171 canadiens parmi les 25 000 bénévoles. Je suis en contact avec une autre québécoise, qui réside à Baie-Comeau. Martine était elle aussi à Vancouver.

Fait notable pour ces Jeux, les russes logeront tous les bénévoles olympiques ! Nous devrions connaître les détails dans les prochaines semaines.

Les Jeux se déroulent non pas à Sochi, mais à Adler, petite ville côtière situés à une trentaine de kilomètres au sud de Sochi, à cinq kilomètres de la frontière avec la Georgie. Tous les sports de patin se tiennent au noyau côtier et tous les sports de glisse se tiennent au noyau de montagne, à 48 kilomètres de la côte.


Alors voilà ! J’ai hâte de revivre une fois de plus l’énergie qui se dégage d’un événement international majeur. Je compte bien bloguer durant toute cette aventure, tout comme en 2010. Si vous connaissez la façon de transformer mon iPhone Bell en iPhone avec carte SIM russe, faites-le moi savoir !

17 octobre 2013

Un grand jour

Comment expliquez-vous cette propension qu’a l’humain de commémorer des dates spéciales par des chiffres précis ? Pourquoi souligner 1 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans ? Pourquoi pas cinq mois et deux jours ? Ou trois mois moins une semaine ? Je tombe moi-même dans le panneau. Pourquoi ce silence radio dans ma tête les jours précédents le 17 août ? Et le 17 septembre ? Pourquoi cette obsession face à ce jour, depuis une semaine ou deux ? Comment le disent si bien les enfants, parce que. Bonne lecture.

Salut papa,

Comment vas-tu ? Sais-tu que le 17 octobre est un grand jour ? Je sens que dans bien des chaumières éparpillées aux quatre coins du Québec, des gens qui t’ont à cœur pensent à toi. Le grand frère, le beau-frère, l’oncle, le collègue de travail, le mari, le grand-père, le père. TOI. Il y a six mois, ton grand cœur a décidé qu’il avait assez vu de ce monde.

Tu filais sur la piste cyclable de Versant Nord, sur ton vélo Giant âgé d’à peine un an. Tel un enfant, tu avais décidé de l’enfourcher dès que le Centre du Bicycle Ste-Foy t’a appelé pour te dire qu’il était prêt. Ton vélo trépignait à l’idée de se promener dans la grande région de Québec.

Aujourd’hui est un grand jour. Je viens de franchir le cap des 2 000 kilomètres. J’ai bien pris soin de ton Giant, que j’ai baptisé Géant Blanc, même s’il est noir. Parce que tu étais mon géant. Comme toi, je compile des tas de données : 51 sorties, durée moyenne de 93 minutes, 39 kilomètres à chaque fois. À la cadence de 90 tours de pédale par minute, ça en fait 408 000 ! Je n’avais jamais dépassé le cap des 600 kilomètres dans une saison. Tu viens de me donner une leçon importante : les milliers de kilomètres s’accumulent au rythme de un à la fois. Tu sais ce que j’ai aussi appris au cours de ces 4 500 minutes ? Que notre corps connaît les réponses à tout ! Il suffit de l’écouter.

En mai, suite à la recommandation d’un courtier immobilier dont j’apprécie la bonne humeur et la vitalité, Michel Trottier, j’ai rencontré Pierre Poulet chez Cycle Robert pour un positionnement.

J’avais 300 km dans les jambes. Pierre est un pro. Jamais je ne me suis senti jugé. Sur ce stand, il a mis le vélo à ma forme. M’a expliqué quelques concepts et m’a dit : « Va rouler. Prends des notes. Tu reviendras me voir. » J’ai compris ce qu’il voulait dire après plusieurs centaines de kilomètres, sous toutes les conditions. Mes jambes connaissent instinctivement la cadence. Je peux même estimer ma vitesse à 1 ou 2 km/h près. J’ai amélioré mon endurance, appris la patience face au vent.

Aujourd’hui est un grand jour. Parce qu’il y a seize semaines, j’ai enfin décidé d’écouter la petite voix qui me hurlait de lâcher prise depuis des mois. J’ai consulté mon médecin de famille et suis parti en arrêt de travail pour burn out.

Aimerais-tu avoir des nouvelles de la gang ? Ça s’en vient trop personnel mon affaire. Tu sais, nous les gars, on se parle pas souvent des vraies choses. On tourne autour du pot. Je n’ai certes pas appris de toi à me confier aux autres. Je ne t’en veux pas du tout. Tu m’as légué l’écoute attentive, un sens aigu de la loyauté, l’importance du travail bien fait, le plaisir de donner sans rien attendre en retour.

Jadis, tu imprimais mes billets en bas dans le sous-sol et tu les montais à maman dans le salon. Plusieurs se retrouvent d’ailleurs sur la table. Véro a pris le relais et avec la complicité de Postes Canada, maman continue de me lire … quand je me pointe ici. Ne t’en fais pas, elle se porte très bien. Elle fait preuve de beaucoup d’autonomie. Grâce à ses amies serveuses du St-Germain Plaza Laval et Normandin à Cap-Rouge, elle s’adjoint les services de gens pour l’aider. Ces filles sont vraiment extraordinaires. Leur intérêt sincère face à maman et à toi m’impressionne au plus haut point. Je constate, grâce à cette observation, que tu étais très apprécié par les autres.

Ah oui, il ne faudrait pas que j’oublie. la semaine prochaine, Auvents Saint-Laurent viendra installer un abri d’auto relié à la maison. Maman pourra embarquer dans l’auto au sec. Cet hiver, le gars de la pelouse fera la neige, incluant l’entrée avant à la pelle. Je sais que ce ne sera sûrement pas à ton goût, mais bon, je suis un peu loin pour aller jouer dans la neige à Québec aux 2-3 jours. Remarque que ce n’est pas l’envie qui manque!

Tes petits-enfants grandissent et deviennent des adultes. Mathieu va bien en 2e année de Cégep. En plus d’être défenseur pour les Patriotes du Richelieu Junior AA, il est entraîneur-adjoint pour les défenseurs dans le Midget AA.

Ta belle Roselyne vient de franchir le cap des seize ans et elle a débuté ses cours de conduite ! Elle s’entraîne fort quatre heures par semaine avec son équipe de cheerleading. Elles visent un podium aux championnats provinciaux le printemps prochain.

Félix grandit à vue d’œil et développe son autonomie et organise très bien ses affaires à l’école. Il a même été élu co-président de sa classe. Il joue pour le Blizzard du Haut-Richelieu, Pee-Wee CC.

Ta belle-fille docteure, Nathalie, a obtenu sa permanence de professeure. En septembre, elle a accompagné des entreprises québécoises à Paris en mission apprenante sur la gestion du changement. Ce n’est pas rien hein ? Nul besoin de dire que nous sommes très fiers d’elle !

Roger et Jeannine ont vendu leur motorisé. Andrée et son chum ont séjourné une douzaine de jours à Barcelone en septembre. Une ville à visiter, qui trône haut sur ma liste de rêves.

Et moi dans tout ça ? La construction du nouveau Colisée va bon train. Les Coyotes ne sont pas devenus les Nordiques. Pauline en arrache, avec sa charte et ses multiples revirements. Un vrai gars hein ? Toujours parti sur un autre sujet. Éviter les questions existentielles. Dis-moi, est-ce pour cela que je suis toujours entouré de femmes (dans la restauration au St-Germain, dans l’événementiel, à la maîtrise, à la CIGM, …)?

Je conserve peu de souvenirs de mai et juin, mis à part que je fonctionnais en mode survie, sur les réflexes. Juillet fût un peu mieux, entre autre grâce au séjour aux Iles. Il y eut le désespoir et le sentiment d’avoir abandonné mes bénévoles et collègues en septembre.

Mon petit papa, je m’ennuie parfois tellement de Québec, du fleuve et de ses humeurs changeantes. Des Laurentides au pied de la ville. De l’Ile d’Orléans à l’horizon. Des gens moins stressés que dans le Grand Montréal. Des tours d’auto d’automne dans Charlevoix ou Portneuf. De ces samedi matins à aller voir les avions à l’aéroport. Ou encore de ces promenades dans le Vieux-Port, pour observer et entendre les voiliers.

Grâce à ton vélo, j’ai découvert, au fil de mes randonnées, des paysages qui me remontent le moral. Ici, dans la Vallée du Richelieu, j’ai une magnifique rivière et des montagnes. Du sommet de Mont St-Grégoire, on voit très bien les montagnes vertes et les Adirondacks.

Grâce à mes amis dans l’événementiel, j’ai découvert des tas de lieux magiques. J’ai réalisé que je trouve ma force dans ces moments magiques qui se créent dans les événements.

Comment je vais donc ? Je retrouve petit à petit l’équilibre dans le cocon réconfortant du Havre-au-Ruisseau. J’anticipe parfois avec craintes mon retour dans le monde du travail. Jusqu’à quel point suis-je prêt à gérer à nouveau de multiples sources de stress ? Je ne sais pas. Je tente de découvrir la réponse avec l’aide de ma psychothérapeute, par le biais de l’art-thérapie. Ces rencontres où je dessine ou « joue dans le sable » me fascinent. J’en ressors grandis à chaque fois. Je suis un créateur et cette manière de procéder me permet de comprendre bien des choses et de surtout, de voir de la lumière dans ma vie.

Merci papa de veiller sur nous.

9 octobre 2013

Allez, je te laisse partir JP

Depuis un an, j’ai débuté ce billet à maintes reprises. Pour l’abandonner, laissé à lui-même dans les méandres de la corbeille de Windows Vista. Parviendrai-je à le rendre à terme ce matin ? Il le faut, coûte que coûte. Parce que la pensée de celui-ci me ronge, m’empêche de m’envoler, l’esprit léger.

Tu es parti le 18 mars 2012, après avoir combattu avec sérénité le cancer de la langue. Le 31 mars, nous te rendions un dernier hommage, en l’église Saint-Benoît-Abbé. Ce samedi-là, mon être s’est cassé. Tout ce que j’ai pu écrire sur ce moment est ceci, le 4 avril 2012:

Samedi dernier, en l’église Saint-Benoit-Abbé, j’ai livré mon éloge funéraire pour mon parrain Jean-Paul. L’introduction et la conclusion figureront parmi les moments les plus difficiles de ma vie. Les sanglots m’ont étreint la voix et j’avais toute la misère du monde à articuler. Rien ne voulait sortir. L’idée d’abandonner, de crier au secours m’est passée à l’esprit pendant quelques secondes. J’étais figé devant mon texte, devant mes enfants, ma sœur, mon père, ma marraine, mes oncles et tantes Fortin. Je ne sais pas comment j’ai fait pour continuer. Un gars, surtout un papa, c’est connu, ça ne doit pas pleurer en public! Là, dans la chaire où j’ai vu les prêtres prêcher pendant mon enfance, je revivais une quarantaine d’années d’histoire.

Depuis, plus rien. Aucune ligne sur le sujet. La souffrance doit sortir de mon corps. Tous les jours, le petit pêcheur et le bûcheron me saluent et me rappellent de te laisser rejoindre famille et amis en paix.


Je n’y arrive pas. Je fixe l’écran depuis quatre-vingt dix minutes. Trois paragraphes. Les mots refusent de sortir. Ce 9 octobre ressemble beaucoup à ce 31 mars: ciel bleu pur, mercure à six degrés Celsius. Éclair de génie: retrouver le fameux éloge. Wow !

Les larmes coulent à la lecture de ces phrases qui furent si pénibles à livrer devant public. Ces mots que je cherche, ils sont là. Que dire de plus ? J’effectue un copier/coller dans Word.  Je publie sur Blogger et voilà.

JP, je te laisse partir. Merci pour tout.

Bonjour,
Merci d’être ici ce matin pour célébrer la mémoire de mon parrain. Il nous a appris à apprécier la vie. Comme dans la chanson de Jean Ferrat:
Et surtout pouvoir chanter | Que c’est beau, c’est beau la vie.
C’est beau la vie, en effet. Grâce à toi, Jacqueline, Annette et Cécile, tes soeurs avec qui tu partageais la maison sur Colonel Jones, j’ai appris à apprécier la beauté de la vie. À voir en tous ces gens et ces lieux des histoires plus fantastiques les unes que les autres.
Chez toi, il y avait toujours un Sélection du Reader’s Digest aux côtés de ton fauteuil berçant. Tu nous disais que dans la vie, il y avait bien d’autres façons que l’université pour s’éduquer. Qu’en étant curieux et en s’intéressant aux gens, on pouvait apprendre des tas de choses.
Aujourd’hui, en repensant à tout cela, je constate jusqu’à quel point nous, les adultes, ne réalisons pas l’impact que nous avons sur ceux qui nous entourent, en particulier les enfants.
Qui, ici, se rappelle des toutous et des petits bonhommes dans son auto? Du train électrique dans le sous-sol? Ils en ont fait parler des enfants! Les miens, ceux de ma soeur Véronique, les filles de mon cousin Marc. Et des grandes personnes aussi. Mais tu sais quoi? On s’en fout des grands. Les adultes, ils sont plattes et ils oublient la spontanéité enfantine. Toi, ainsi que ta grande amie, complice et soeur Jacqueline, vous l’aviez toujours dans vos yeux, cette spontanéité. Vous m’avez aidé, grâce à votre belle philosophie de la vie, à traverser la crise de l’adolescence. Mathieu, David, Roselyne, Laurence, Félix, Thomas, Marilou, Jolianne, n’oubliez jamais ceci en devenant des grandes personnes: il faut sourire, s’émerveiller et observer la beauté du monde!
Jean-Paul aimait beaucoup rire et avoir du plaisir. Je me souviens des morceaux de charbon reçus en cadeau, de cette pelle qu’il montait du sous-sol à chaque occasion officielle parce que je mangeais trop vite.

Jean-Paul, tu as travaillé toute ta vie dans le public, au Dominion devenu ensuite Provigo sur le boulevard St-Cyrille. Je pouvais passer des heures à t’écouter parler des commis-voyageurs et des clients bizarres qui passaient par le magasin. Pâtissier de formation, tu nous as offert des délices incroyables dont seul toi avais le secret. Que dire de cette fameuse Charlotte Russe entourée de doigts de dames? Un voyage au paradis!

Oui, chez les Côté, la joie de vivre était au rendez-vous, malgré les coups durs du destin. Je ne pourrai oublier toutes vos histoires du chalet à Cap-Rouge, des histoires de pêche au camp des prêtres du Collège de Lévis. On m’a raconté que toi et ton frère Jacques aviez construit un foyer au chalet et que vous auriez même mis le feu au champ!
Parler de toi sans parler de la mer serait oublier une part importante de ta vie. En auto, tu as arpenté les routes côtières du Québec, des Maritimes, de la Nouvelle-Angleterre et de la Floride.
Tu sais, il y a encore TA roche à Rye Beach, où je te vois encore fumer la pipe en observant la mer, savourant le temps qui passe.
La pipe. Elle nous fascinait tant. Le fameux sac vert de tabac aromatique Sail que tu ouvrais, la pipe que tu remplissais avant d’allumer et tirer. Quelle belle odeur qui changeait de celle de la cigarette dégueulasse des autres adultes!
Quand le cancer t’a pris pour cible, tu as accepté ton sort. Malgré la difficulté à te nourrir et à parler, je ne t’ai jamais entendu te plaindre. Tu as continué à te promener en auto aux quatre coins de la région de Québec. Tu as continué à pelleter ton entrée, à faire ta tondeuse. L’esprit enfantin était plus fort que jamais.

Jean-Paul, en mon nom et en celui de tous ceux qui ont croisé ta route, je te dis à la prochaine. Je te remercie d’être passé dans nos existences et de nous avoir fait goûter aux plaisirs de la vie. Je te souhaite beaucoup de joie autour du feu avec tes frères, tes soeurs, tes amis. Puisse la chorale des Côté chanter haut et fort et égayer les soirées où tu te trouves. D’ici à ce que l’on se rejoigne, Jean Ferrat nous accompagnera avec ses paroles:
Pouvoir encore regarder | Pouvoir encore écouter |
Et surtout pouvoir chanter | Que c’est beau, c’est beau la vie.

25 septembre 2013

Exprimer de la gratitude

Je m’y fais peu à peu. Au début septembre, un grand malaise m’habitait. Mes bénévoles et collègues à la CIGM démarraient la saison 2013-2014 des regroupements. Chez Zoom Académie, les élèves effectuaient leur entrée. Sans moi. Pas de réunion, pas de suivis logistiques à faire en vue des événements planifiés, pas de préparation de cours. Que le néant. Le performant se retrouve seul, sans aucun autre projet que de laisser filer le temps, question de se l’approprier à nouveau. Sentiment étrange.

Qu’est-ce que je fais de mes journées ? J’accomplis les menus travaux demeurés en plan. Je pédale sur les routes de la MCR de Rouville. J’ai enfin fait du ménage dans toutes ces traîneries accumulées au fil des années. Ce faisant, je redécouvre d’anciens écrits. Fascinant de relire des cartes de souhaits, des notes dans des calepins, de voir de vieux dessins. Ma vie passe en accéléré.

La vie, je la vois sous un autre angle. Dans le jour, les gens sont au travail, à l’école. Occupés. Préoccupés. Stressés dans les bouchons de circulation. Je suis là, je les observe. Avec l’impression d’être hors du temps. 

Je vois cette vieille dame faire son épicerie. Auparavant, je ne l’aurais pas remarquée, tout préoccupé que j’étais. Dans sa main tremblante, la liste d’épicerie, écrite sur une feuille usagée. Elle se penche avec précaution pour saisir des conserves. Ici, au coin de la rue, la brigadière attend les élèves. Dans la cours d’école, les enfants s’activent, avant de retourner en classe.

Avec l’aide de ma psychothérapeute, je cherche à libérer mon esprit de ses chaînes. J’ai 45 ans. Je suis au mitan de la vie. Je rêve de déployer mes ailes et ces putains de lourds maillons en acier trempé me retiennent toujours au sol. Possédez-vous la clé ? « Agis, Fortin. Arrête de penser. Agis » .

Un avion brûle jusqu’à 25% de son carburant au décollage. Les fusées ne sont en fait que d’immenses réservoirs de carburant, permettant de propulser leur charge dans les étoiles. Dans ma Corolla CE 2009, j’ai une fonction qui montre la consommation d’essence au 100 km, ajustée en temps réel. À l’accélération, elle monte jusqu’à 35 litres/100. Initier le mouvement d’un objet demande donc une immense dose d’énergie.

 « Encore des excuses Fortin. Agis ». Je le fais. J’ai décidé d’agir en avouant enfin que ma batterie était à terre. J’agis en la rechargeant, cette batterie. J’agis en m’assurant qu’à l’avenir, je m’active à des activités qui m’énergisent.

Je me libère du noir en exprimant de la gratitude pour la vie. Je vis dans un lieu extraordinaire, sur le bord du Richelieu. Je suis entouré de gens fantastiques qui veulent mon bien.

Les billets les plus lus de ce blogue sont ceux où j’exprime mes joies et mes doutes. Ceux où je laisse paraître ma vraie voix. N’est-ce pas là un beau message que vous me lancez ? Je vous en suis extrêmement reconnaissant.

17 septembre 2013

Au Grand Prix Cycliste de Montréal

Je ne connais rien au vélo, mis à part qu’ils ont deux roues et des vitesses. Depuis que j’ai hérité du Giant de papa, je sais qu’il en existe des plus légers, plus performants. Dimanche, pour la première fois de ma vie, j’ai assisté à une course cycliste. Wow ! Et re-Wow ! Quelle puissance. Quelle endurance !

Félix et moi sommes fiers des kilomètres ajoutés au compteur cet été. Plus de 300 pour lui et plus de 1 500 pour moi. Vous comprendrez notre ébahissement lorsque les commentateurs ont dit que les pros roulent de 30 à 40 000 km par année ! Des machines.

Aux Iles, nous avons ressenti une immense joie lorsque nous avons atteint les 50 km/h en ligne droite, sur le plat … et avec l’aide d’un certain Éole … Nous avons maintenu le rythme une minute. Alors pédaler 205 km en 5 h 20, à une vitesse moyenne de 38,6 km/h tient du miracle pour nous, les débutants. Vous avez déjà monté la voie Camilien Houde en auto ?? Imaginez en vélo, à dix-sept reprises…

À notre arrivée sur les lieux, un motorisé noir, lettré Cannondale, a attiré notre attention (surtout parce que les mécanos donnaient des bouteilles aux visiteurs!). Sans le savoir, nous venions d’arrêter à la caravane du futur champion du jour, Peter Sagan. Génial de pouvoir observer de très près, voire même toucher, ces vélos, quelques minutes avant la course.

La beauté de cette course de 17 tours de 12,1 km réside dans le passage des cyclistes devant nous à toutes les 18 minutes.

Nous les avons tout d’abord observés au début de la montée Camilien Houde, ainsi qu’au croisement d’avenue du Parc et chemin de la Côte-Sainte-Catherine.


Après quelques passages, j’ai emmené Félix dans le quartier où j’ai passé des années universitaires incroyables, de 1988 à 1993. Je me suis stationné Place Decelles, tout près de l’appartement où j’ai résidé pendant trois ans avec Hervé, mon complice et grand ami de toujours. Lors de notre marche vers l’édifice Decelles de HEC Montréal, le peloton est passé à toute allure devant nous, coin Maréchal et Decelles. Malade leur vitesse sur le plat !


Félix a visité mon alma mater, que nous appelions à l’époque le bunker car nous étions enfermés entre quatre murs de bétons, sans presque aucune fenêtre au 3e, à l’étage des classes. L’école est méconnaissable aujourd’hui, grâce à l’ajout d’immenses murs vitrés à plusieurs endroits, ainsi que l’ajout de multiples salles de travail d’équipe à la fine pointe de la technologie. J’ai presque le goût d’y retourner étudier !


Nous avons suivi le parcours vers la Polytechnique et avons attendu les coureurs en bas du chemin de la Rampe, question de voir de quelle façon (et surtout à quelle vitesse…) ils passeraient ce virage à 90 degrés. Des frissons. Voilà ce que nous avons éprouvés lors de leur passage en file indienne. Note aux organisateurs : modifiez votre sécurité à la sortie du virage sur Édouard Montpetit (regardez bien à la toute fin du vidéo). Si l’un des véhicules de poursuite perd le contrôle à la sortie du virage, il fonce dans les spectateurs et mort s’en suivra, ternissant votre magnifique épreuve.


De retour vers l’auto, passage dans l’édifice Côte-Ste-Catherine de HEC. J’ai montré à Félix le local de l’AIESEC, association qui occupe une grande place dans ma (notre) vie. J’y ai débuté mon implication en septembre 1988, il y a 25 ans. J’y ai rencontré Nathalie. Aujourd’hui, je préside le conseil consultatif d’AIESEC HEC et elle préside celui d’AIESEC ESG-UQAM.

À notre arrivée à la maison, après un détour par le magasin Apple Store du Quartier Dix30, nous avons pu écouter les quatre derniers tours de ce Grand Prix Cycliste et voir Peter Sagan remporter son éclatante victoire.

En passant, si j’ai des lecteurs fanas de courses cyclistes, j’aimerais bien que vous m’expliquiez les stratégies de course. Parce que pour le moment, je n’y comprends rien du tout.

Allez hop, en selle ! J’aimerais bien franchir le cap des 2 000 kilomètres !

13 septembre 2013

Aux Jeux olympiques 2014 !



J’y rêve depuis ma visite au pavillon de Sotchi, lors des Jeux de Vancouver, en février 2010. J’ai posé ma candidature en février 2012, dès l’ouverture du site pour les bénévoles. Entrevue Skype en janvier 2013. Puis l’attente, la longue attente. Et la confirmation, enfin ! Un courriel de l’équipe service aux événements (EVS) me disant : DA !

J’attendais une confirmation encore plus officielle avant de l’annoncer haut et fort. Celle-ci a pris la forme d’un contrat de sept pages à signer. Chose faite. Contrat posté cette semaine. Ne reste plus qu’à attendre la lettre qui me permettra ensuite d’obtenir le visa pour entrer en Russie.

Prochain rêve : obtenir un poste dans les montagnes, question de vivre la blancheur !

L’aventure se poursuit.

Les Jeux débutent dans 147 jours. Génial.

Merci la vie !

6 septembre 2013

Une rentrée bien différente

La première semaine de septembre tire à sa fin. Le jour se lève et dans les prochaines minutes, la vie s’activera dans la maison. Roselyne prendra l’autobus pour l’école secondaire, Félix montera dans celle de Robert, à destination de l’école primaire. Mathieu roulera vers le Cégep de Saint-Hyacinthe dans la Pontiac Vibe noire de Jean-Paul dont j’ai hérité en 2012. Nathalie travaille de la maison, le temps que la circulation s’atténue sur l’autoroute 10 et le pont Champlain. Je demeure à la maison, seul avec la tortue Crème glacée et KitKat le chat.

Le sentiment d’avoir abandonné collègues et bénévoles m’habite, alors que je devrais ressentir de la zénitude. Au cours des dernières années, suite à la pause estivale, je retrouvais ma gang à la journée d’orientation, qui si déroule le dernier mercredi et jeudi du mois d’août. À la mi-septembre, une tournée d’information se déroulait dans les divers secteurs du Grand Montréal.

Cette année, je n’y suis pas. La pause se poursuit. Mon corps n’arrive tout simplement pas encore à gérer plusieurs sources de stress en simultané. Je sais que cela peut sembler difficile à imaginer, que la réaction normale face à ce que je vis en est une d’incompréhension, que le réflexe peut être celui-ci : « Reprends-toi, pense positif, active-toi. Moi aussi j’en ai vécu des expériences négatives, des biens pires que les tiennes. » Oui, je le sais. Je l’ai déjà pensé moi aussi. Avant. Plus maintenant.

Avez-vous déjà vécu une blessure sportive ? Vous êtes-vous déjà étiré ou encore pire, déchiré des ligaments dans le genou ? Rien ne sert de s’activer, l’articulation ne peut tout simplement pas bouger. Dans les pires cas, une opération reconstruira les ligaments. Les traitements en physiothérapie suivront et peu à peu, la situation redeviendra à la normale. Malgré cela, pour le reste de notre vie, une fragilité subsistera. La douleur pourra parfois revenir. Il faudra l’accepter et vivre avec elle. Je le sais, je l’ai vécu au genou gauche. Ligament intérieur croisé.

À la différence d’une blessure des ligaments, qui se voit en raison des béquilles, l’épuisement professionnel est invisible. L’humain peine à comprendre l’invisible. Ce doit être pour cette raison qu’il y a fort longtemps, il a inventé la métaphore.

La découverte de cette image ce matin me fait du bien. Je viens de trouver une façon simple d’expliquer ce que je vis. Mes ligaments « mentaux » sont déchirés. Remplacez physio par psycho et joignez à thérapie. Acceptez et laissez le temps agir.

Dans les cas de blessure aux ligaments, les sportifs doivent laisser leur discipline de côté pendant la guérison. Je délaisse donc, avec un certain désespoir, ma discipline : inspirer des gens à partager et collaborer ensemble afin de prospérer.

Collègues et bénévoles devront faire ce que font les équipes sportives : serrer les rangs et compenser l’absence de ce joueur. Vous le savez, les résultats sont parfois surprenants lorsque les gens doivent rouler leurs manches et hausser leur niveau de jeu.

Je me consacrerai à la guérison, en rongeant mon frein. Il ne sert à rien d’effectuer un retour hâtif, qui risquerait d’aggraver la blessure.

Chèrs collègues, chers présidents et membres de comités des regroupements, chers courtiers qui participez aux activités que j’organise, je vous souhaite un beau mois de septembre, un octobre coloré et radieux et vous dis à la revoyure en novembre. Je vous remercie de votre compréhension et de vos efforts accrus. Collaborez et partagez l’information plus que je jamais. Le succès vous attend.

30 août 2013

La route du Richelieu

Au cours des dernières années, ma routine professionnelle du mois d’août ressemblait à ceci. Revenir des Iles-de-la-Madeleine en roulant 1200 km le lundi, retourner au boulot le mardi matin et finaliser les préparatifs de la journée d’orientation des bénévoles de la Chambre immobilière du Grand Montréal. Il s’agit du moment où les six comités de regroupement rédigent leur plan d’action annuel, en vue de la saison septembre – juin. L’événement se tient sur une journée, avec arrivée à 13 h le mercredi et départ à 16 h le lendemain. Hier, je n’y étais pas. Ce qui ne m’a pas empêché de penser à ma gang, tout en avançant au rythme de 90 tours de pédale par minute, pendant près de trois heures.

À 7 h 48, l’autobus scolaire a ouvert sa porte devant notre entrée. Je salue le chauffeur, Robert, pendant que Félix monte à bord. Je retourne à l’intérieur me préparer un café, m’installe à l’ordinateur pour écrire et publier un billet sur mon blogue. Le silence règne dans la maison. Seul dans le calme, j’éprouve un grand plaisir. Juste un curseur et Google pour épancher ma soif de curiosité. À la manière de mon filleul Thomas, je vérifie la météo pour la journée. Vents légers du NNE, ciel couvert, pas trop chaud, allez, départ.

Je pédale sur les routes de campagnes, plutôt calmes par une matinée grise de semaine. Les épis de maïs commencent à jaunir, du fumier a été épandu à quelques endroits. Parti vers le Mont-St-Grégoire, je reviens vers Richelieu et poursuis en direction du Mont Saint-Hilaire.

Je longe le Domaine de Rouville, l’un des plus grands terrains de camping au Canada. Cela me rappelle des souvenirs de brefs voyages dans le motorisé de Jeannine et Roger, alors que les enfants étaient jeunes. Mes parents n’étaient pas adeptes du camping. J’ai donc découvert ce monde grâce à mes beaux-parents. J’emprunte le chemin de la Montagne et découvre l’odeur sublime des pommes qui approchent de la maturité. Arrivé tout en haut, je laisse mon regard porter au sud, dans la vallée du Richelieu. Par temps clair, on distingue les montagnes du Vermont et l’Estrie.

Les quarante kilomètres que j’ai dans les jambes et la pensée des trente à venir m’incitent à me ravitailler au Vergers Petit et fils. Plus tard, les deux pieds dans l’eau du Richelieu, sur le quai de la rampe de mise à l’eau à Saint-Basile-le-Grand, je déguste deux galettes avoine et chocolat en buvant un jus de pomme pétillant.


Ici, en ce jeudi 29 août, je réalise une fois de plus à quel point je suis choyé d’avoir posé mon ancre dans la vallée du Richelieu, il y a de cela dix-huit ans. Je remarque les similitudes entre ma ville natale et ma patrie d’adoption. Une rivière qui prend sa source dans un lac et coule vers l’océan. Des montagnes à l’horizon. Les grands espaces.

À Québec, pour voir tout cela, je pédalais une trentaine de minutes. J’aboutissais sur le boulevard Champlain, au bout du quai à l’Agora. De là, le monde s’ouvrait devant mes yeux. L’Ile d’Orléans, le Mont-Ste-Anne, le chantier Davie. Ici, en Montérégie, je pédale 15-20 minutes. Sur le quai du Centre nautique Gervais-Desourdy à Chambly, je vois l’horizon et le Mont Saint-Hilaire qui s’y découpe.

La nature. De l’eau courante. Une montagne. Le ciel. Le vent sur la peau. Les éléments essentiels de mon équilibre. Dites, pourquoi je me perds si souvent ? La vie, dans toute sa complexité, est pourtant si simple…

29 août 2013

L’appui des amis, ça compte.

Le cœur de certains a sursauté il y a deux semaines, lorsque, le temps d’une soirée et d’un avant-midi, j’avais remplacé ma photo de profil Facebook par un carré noir et une date. J’y pensais depuis longtemps, en fait depuis la publication de cet excellent article sur le sujet dans Fast Company.

Je suis introverti et ma savante blonde m’a écrit cette semaine qu’un introverti fonctionne par penser-agir-penser. Les extrovertis eux, seraient de nature agir-penser-agir (tiens, ça me fait penser à un célèbre vidéo sur YouTube, chest-bras-chest-bras …). En ce dimanche soir 11 août, j’ai donc fais de moi un extraverti en mode agir-penser-agir. Le lendemain, j’ai corrigé le tir en modifiant l’entête de ma page et en publiant un billet.

Quelques personnes ont commenté, d’autres ont abordé Nathalie à l’aréna : « ton chum est fâché de Facebook ? Il nous abandonne ? ». Je pense – est-ce que ça se dirait, j’agis – que plusieurs lisent mes statuts ou mes billets, aimeraient commenter, débutent un paragraphe et bloquent sur la ligne noire verticale qui clignote. Ils effacent alors leur élan, déçus, se disant que leur plume n’est pas assez belle. Il y a aussi ce grand inconfort que l’on ressent lorsque qu’un proche vit un deuil. Comment l’aborder ? Quoi lui dire ?

Le penseur que je suis s’est tourné vers Google pour tenter de comprendre ce que je vis à depuis novembre 2011 : des deuils à répétition. Mon oncle Benoit Roberge (billet), mon ami Ovina Horth (billet), mon parrain Jean-Paul Côté (billet), mon père (billet). J’ai découvert le site Traverser le deuil. Sur celui-ci, un article qui m’aide à comprendre mes réactions face au deuil vécu par autrui. Il pourra peut-être vous aider vous aussi à comprendre comment m’aborder.

En plongeant dans mes souvenirs d’enfance, mais surtout ceux de l’adolescence, du monde de jeune adulte et mes années récentes à la Chambre immobilière du Grand Montréal, j’ai constaté une chose. La vie a toujours placé sur mon chemin des êtres exceptionnels, parfois plus jeunes, parfois plus âgés, qui veulent mon bien et me servent de phare lorsque mon magnifique voilier s’égare dans la tempête.

Les nommer tous serait impossible, tant j’aurais peur d’en oublier. Aujourd’hui, je vous présente cependant un homme doté d’une grande sagesse, envers qui j’ai le plus grand des respects : Gaspard Fauteux, que j’ai rencontré il y a une dizaine d’année. Courtier immobilier, il fût membre d’un de mes comités de regroupements. Celui qu’Ovina présidait.

Gaspard, tout comme mon père, a surmonté le cancer de la prostate. En 2010, un peu avant de prendre sa retraite, il a monté une soirée bénéfice pour amasser des fonds pour Procure. Je lui avais donné un coup de main et avais eu l’immense plaisir de serrer la main de Jack Layton, qui était notre président d’honneur. 

Gaspard, le 12 août dernier, m’a envoyé un courriel qui débutait ainsi :
Mon cher Christian
Je ressens le besoin de réagir à ton premier billet publié plus tôt aujourd’hui.
Sans vouloir entrer dans ta vie je crois que l’ami que je suis ressent le besoin de t.’écrire la lettre que je t’inclus en attache.
Malheureusement ma plume n’a pas la même élégance que la tienne. Le message cependant est sincère et est ma façon de partager avec toi mon expérience de la vie et la grande amitié et respect que j’ai pour toi,
Je publie sa lettre, car elle contient une superbe métaphore qui m’interpelle au plus haut point.
Le nouvel icone sur ta page FB m’a troublé. Je me demandais ce qui t'arrive Je sentais bien que ça n’allait pas chez toi, mais quoi? Je voulais savoir, sans savoir, du moins savoir sans te le demander. Savoir, mais ne surtout pas demander aux autres. Je me suis donc tus.
Merci de ton blog aujourd’hui, et de partager avec tes amis l’angoisse que tu semble vivre présentement.
Il nous arrive tous de ressentir à un certain moment la nécessité de prendre un recul face à la vie. C’est, j’en suis convaincu qu’un arrêt momentané afin de mieux entreprendre le prochain tournant de ta vie.
Tu as encore cette énergie qui est tienne. Une énergie que tu a toujours su transmettre à ceux qui ont eu le plaisir de travailler et collaborer avec toi dans tes occupations diverses quelles soient familiales, professionnelles ainsi que dans les autres affaires que tu as entrepris…et tant d’autres. Cette énergie est innée en toi et elle ne te quittera jamais, elle t’appartient un peu comme to ADN.
Cette énergie n’a besoin que de faire le point afin qu’elle sache comment elle peut mieux t’aider à acheminer dans ce long parcours de la vie.
Te connaissant je suis certain que tu connais que trop bien d’où tu es parti plus jeune et là ou tu souhaites te rendre et c’est bien ainsi. Ceci dit où tu veux te rendre ne doit pas changer mais peut-être serait ce le moment de changer la route,
Tous les étés ou automnes je me rends dans le Maine, mon point de départ est toujours Montréal mais au cours des ans j’ai souvent diversifié mon trajet afin de couper la monotonie, l’habitude. Je m’étais aperçu qu'a force de prendre toujours la même USA 89 en quittant le Québec le paysage se ressemblait toujours, je m’arrêtais aux mêmes endroits pour bouffer, pour faire le plein d’essence. En changeant mon trajet je voyais le parcours différemment, J’ai aussi ‘a l’occasion sacrifié les autoroutes et j’ai pris le temps d’apprécier les routes qui m’étaient inconnues et je m’émerveillais et me permettaient d’apprécier les beautés que les paysages différents m’offraient.
Parfois je doublais le temps nécessaire afin de me rendre à destination. Mais peu importe le chemin que je prenais j’arrivais toujours à Wells. Non seulement j’atteignais toujours ma cible mais le voyage m’apparaissait plus agréable, moins stressant, et remplis de nouvelles expériences sans oublier les imprévus.
Non pas aujourd’hui, ni demain mais je sens qu’un jour qui ne sera pas si lointain tu voudras repenser si pour te rendre à ton objectif il n'y a pas lieu que tu changes de chemin.
Salut bien mon chum
Amitiés
Gaspard

Merci Gaspard d’avoir pris le temps d’écrire cette lettre. Par celle-ci, tu m’offres une autre perspective sur la vie, sur ma vie. Malgré les décennies qui nous séparent, je ressens l’impression que tu es mon grand frère. Tu te trouves présentement dans le Maine, je te souhaite d’y passer d’agréables moments.

28 août 2013

Deux semaines déjà sans Facebook.

Qui l’eût cru ? Christian Fortin absent de Facebook pendant une aussi longue période. Plusieurs ont dû parier sur mon incapacité à réaliser cet exploit, sachant la fréquence de mes publications sur ce réseau social. J’espère que vous n’avez pas parié une trop grande somme, car je me porte très bien.

Je ne souffre pas de tremblements compulsifs, je n’ai pas eu d’épisodes d’écume blanche coulant aux lèvres. Mon poids corporel est demeuré stable, ainsi que ma consommation d’alcool. Ma vie affiche le beau fixe quoi !

Les gens pensent que je passais des heures et des heures sur Facebook. Pas vraiment, car la majeure partie de mes mises à jour se faisaient par le biais de l’application mobile, que j’utilisais surtout lors de moments d’attente. Je me branchais sur Facebook par un ordinateur plusieurs fois par jour. Le matin, pour souhaiter un bon anniversaire aux fêtés du jour. Dans la journée, pour effectuer de la veille au niveau événementiel et dans les groupes dont je suis membre. Je partageais des photos et des articles intéressants.

Une chose m’a surpris. Je communique de plus en plus avec mes contacts en utilisant la messagerie instantanée de Facebook. J’ai donc réalisé que je ne possédais pas les courriels de certains amis avec qui j’échange sur une base régulière ! En retrouvant Facebook le 13 septembre, je devrai leur écrire à ce sujet…

Que s’est-il donc passé ces deux dernières semaines ?

Nous avons tout d’abord eu la visite de ma nièce Laurence, du 12 au 16. Elle fait son entrée au secondaire cet automne. Quelques mois plus âgée que Félix, elle est, tout comme sa maman Véronique, sa tante Nathalie et sa cousine Roselyne, une avide lectrice. Alors quand elle ne voulait plus jouer ou relaxer un peu, elle s’emparait de son livre et s’installait sur le divan. N’étant plus sur Facebook, je ne pouvais la photographier et publier le tout sur le mur de son père Michel !

Les gars ont repris la route des arénas. Félix passe de la catégorie atome à pee-wee et Mathieu délaisse le hockey mineur pour le junior. Félix est au camp pee-wee CC du Blizzard du Haut-Richelieu et Mathieu à celui des Patriotes du Richelieu, junior AA. Les équipes devraient être formées d’ici le 15 septembre. Ces semaines d’évaluation sont toujours stressantes pour les jeunes et leurs parents (surtout ceux qui voient un faramineux contrat de la LNH flotter au-dessus de la tête de leur étoile de fiston).

Je poursuis ma « cure de retrouvaille avec moi-même », loin de toutes ces activités qui me tenaient fort occupé. Je m’accroche au présent et me suis remis à la lecture, pour une ixième fois, du roman Anne… la maison aux pignons verts. Son auteure, Lucy Maud Montgomery, avait une imagination débordante, sachant relever avec brio tout ce merveilleux qui nous entoure. J’ai besoin de cette dose de curiosité et d’émerveillement enfantin.

Les enfants et Nathalie prennent le chemin de l’école aujourd’hui. La maison devenant plus calme, je sens que je publierai plus souvent sur mon blogue. Parce que je sens que l’écriture, au même titre que l’exercice physique, joue un rôle très important dans mon processus de guérison.

A+

12 août 2013

J’abandonne Facebook pour un mois

« Quoi ? Tu abandonnes Facebook ? Pour un mois ? Tu ne tiendras jamais, tu y es si souvent ! ». Vous connaissez sûrement des gens qui, du jour au lendemain, ont arrêté de fumer ? Je fais la même chose qu’eux, à un autre niveau. Je m’offre une cure de concentration pour un mois.

Je disparais de ce réseau social qui, certains approuveront, gruge un peu trop de temps dans ma vie. Cet après-midi, j’ai effacé les applications Facebook et Facebook Messenger de mon iPhone. J’ai changé mon image de profil ainsi que l’image de ma page de couverture.


Je navigue en pleine tourmente et j’éprouve de plus en plus le besoin de me retrouver en contact avec la nature. Un carnet de note, un stylo, mes souvenirs et mon avenir. Voilà ce qui m’appelle. Je dois m’éloigner des sources de distractions afin de plonger dans ce que je suis. Parce que dans l’état actuel des choses, je ne vois pas en quoi je pourrai continuer à inspirer les gens. Je me suis toujours relevé de toutes les crises traversées depuis ma naissance. Je compte bien poursuivre dans ce sens !

La meilleure dans tout cela ? À peine 12 % de mes contacts Facebook réaliseront mon absence. Allez-y, Googlez cette phrase : « percentage of people seeing facebook posts ». En 0,39 secondes, vous obtiendrez plus de 25 000 000 de résultats ! Ce chiffre ressemble étrangement à celui du nombre de courtiers immobiliers uniques qui participent aux activités que j’organise avec mes comités de regroupement. Un peu comme s’il y avait une loi mathématique universelle du taux d’interaction. Un autre exemple : mon billet du 5 août a été lu par 190 personnes. Une vingtaine de personnes l’ont commenté, soit 11 %.

Je remercie d’ailleurs mes amies Sylvia Perrault et Véronique Hébert pour le partage de ce texte sur leurs réseaux respectifs. Les filles, je vous le confirme, vous êtes femmes d’influence !

Je le dis et je le répète. Je considère Facebook comme mon allié et non comme mon ennemi. Dans le 12% des contacts avec lesquels j’interagis le plus - ce que je nomme mon premier cercle - se trouvent des êtres uniques, qui me font rire, réfléchir et me font découvrir la beauté de la vie. Dans le second cercle, il y a ceux qui me lisent sans interactions. Ces gens me trouvent parce qu’ils tapent mon nom dans la case de recherche. Je fais de même lorsque je pense à eux. Vous doutez de ce que j’avance ? Observez votre fil d’actualité, vous m’en donnerez des nouvelles.

Dans le prochain mois donc, si vous voulez des nouvelles, vous saurez où me trouver ! Parce que retrouver l'équilibre implique de mettre ses priorités à la bonne place !

5 août 2013

Se donner la permission.

Vous souvenez-vous de la scène finale du film Titanic ? Celle où Rose et Jack se retrouvent debout sur l’arrière du célèbre navire qui s’enfonce dans les eaux glaciales de l’Atlantique Nord ? Ils sautent à l’eau au tout dernier moment, Rose portant une veste de sauvetage, Jack n’en ayant pas. Alors que Rose remonte à la surface, Jack s’enfonce, emporté par le tourbillon créé par le géant qui coule.

Ces derniers mois, je me suis senti un peu comme Jack, emporté vers le fond par un tourbillon néfaste qui a anéanti tous mes élans créateurs. Le Christian lumineux n’avait plus que des sursauts d’énergie. Avec le recul, j’observe que j’éprouve des difficultés à gérer le deuil. Celui auquel vous pensez, la mort d’un proche. J’ajouterais aussi celui d’un collègue de travail qui quitte son emploi pour aller relever de nouveaux défis ailleurs. Ou de celui de voir des bénévoles dévoués prendre la décision de consacrer moins de temps à leur association. Je m’attache peut-être trop aux gens ? Tout ça pour dire que lorsque l’un de ces fils me liant à une personne à qui je m’étais attaché se rompt, j’éprouve un sentiment de vide.

Trop de départs donc dans ma vie. La venue de mes 45 ans. La réalisation soudaine, le 17 avril dernier, que ma date d’expiration n’était peut-être pas dans 49 ans. Et cette putain de course trafic-boulot-hockey-études-bénévolat qui semble sans fin. L’impression de ne plus rien voir de ce qui se passe autour de moi. D’en oublier que je suis entouré de gens fantastiques, à commencer par ma blonde (je ne me ferai jamais au terme conjointe) Nathalie.

Le super héros Christian n’est plus. Le manque d’attention, l’irritabilité, le je-m’en-foutisme prennent le contrôle de mon être. Perdu, le goût d’écrire. Perdu, l’émerveillement. Perdus, les rêves d’avenir. Il n’y avait plus que ce tourbillon m’entraînant vers les profondeurs sombres et glaciales.

Par une magnifique journée de juin, lors d’une réunion à St-Léonard avec mon comité Est, Maria, la présidente, m’a regardé droit dans les yeux et m’a demandé « Christian, tell me, qu’est-ce qui se passe avec toi ? Tu n’es plus pareil. What can we do to help you ? ». J’ai patiné pour plus ou moins répondre et suis revenu à la maison troublé au plus haut point. Quelques jours plus tard, cet appel d’une amie, Sylvia Perreault, conférencière et ancienne présidente d'un de mes comités à la CIGM, qui me laisse sur ces mots : « Christian, donne-toi la permission. » Donne-toi la permission, donne-toi la permission… Qu’est-ce qu’elle peut bien vouloir dire ?

J’ai fini par comprendre en me souvenant de cette anecdote racontée par le conférencier Sylvain Boudreau : « Dans un avion, lors de la démonstration de sécurité en début de vol, ils nous disent toujours de mettre le masque à oxygène sur notre visage en premier lieu, puis sur celui des autres à nos côtés s’ils ont besoin d’aide. » Sauve-toi d’abord, si tu veux sauver les autres. « Je veux bien, mais les gens ont besoin de moi. Je suis un super héros, vous vous souvenez ? Je ne peux abdiquer ainsi. » Et ces « donne-toi la permission… tell me… what can we do… » qui reviennent me hanter. Irritabilité, problèmes de concentration, perte d’espoir. Mon corps, malgré l’entraînement physique, n’arrivait plus à gérer le stress. Le 3 juillet, je consultais mon médecin de famille. Depuis, je suis en arrêt de travail.

Je réfléchis à ce billet depuis plusieurs semaines. Dans le dernier mois, je me suis pas mal coupé du monde, inconfortable avec l’idée d’avouer ouvertement ce que je vis.

Pourquoi sortir ainsi du placard, en m’exposant aux perceptions potentielles de faiblesse que certains auront face à moi ? Parce que le monde change. Parce que je ne crois pas en ces conférenciers et coachs en motivation et développement personnel qui professent que la vie est toujours belle et pleine d’espoir. Foutaise ! Observez la nature de près. Elle se compose de hauts et de bas. Marée haute, marée basse. Haute pression, basse pression. Sécheresse, inondations. Abondance, pénurie. Pourquoi l’être humain serait différent ?

Vous souvenez-vous du grand verglas de janvier 1998 ? Des pylones d’acier pliés par de la simple eau glacée tombée du ciel ? De ces images de dévastation, d’arbres cassés ? Aujourd’hui, la personne qui vient chez moi ne se douterait jamais que les arbres sur notre terrain n’étaient plus que des troncs, la haie complètement à terre. La nature, après une pause, a repris son chemin.

Je ferai de même. Ma nature profonde est d’observer, de faire ressortir le bien, d’aider les gens à briller. Affirmer haut et fort que je me retrouve en épuisement professionnel ne s’avère pas pour moi une faiblesse. Si certains le pensent, bien leur en prenne. Nous ne ferons tout simplement pas route ensemble.

Ma belle grande Roselyne est revenue hier soir d’un séjour de cinq semaines en Italie. Ce n’est pas rien, pour une fille de 15 ans ! Mon grand Mathieu sillonne le Québec, avec la caravane du Grand Défi Pierre Lavoie et ses trampolines acrobatiques Jumpaï. Le plus jeune, Félix, pédale à mes côtés, fier de suivre son papa sur son vélo de route Louis Garneau. La dynamique familiale change.

Le morceau est lâché. Je me sens en paix avec moi-même.

Merci la vie de m’avoir rappelé combien tu es belle.

Merci la vie, merci ma bonne étoile de m’avoir rappelé que j’étais entouré de personnes extraordinaires qui veulent mon bien.

Sylvia, j’ai compris. Je me suis donné la permission. Merci.

Au plaisir de vous lire.

3 juin 2013

Le réveil des gardiens

Vous savez quel est mon problème? Plusieurs me le répètent : déconnecte Christian. J’ai l’impression qu’à force de travailler avec des courtiers immobiliers qui, en plus de réussir dans ce métier difficile, donnent du temps bénévolement à leur association, je suis devenu prisonnier de mon iPhone. Je suis donc fier d’écrire que ce weekend, j’ai désactivé la réception de courriels du compte CIGM. Et j’ai réussi à résister à la tentation de la réactiver – juste pour m’assurer que tout est ok. Voyez-vous, je ressens un immense besoin d’être au service des autres. Je me sens utile en aidant les autres à briller, en les encourageant à foncer sur les chemins de la vie.

L’étrangeté de ma personnalité, c’est que parfois, je m’oublie dans le processus. Je me donne tellement au travail, dans des associations à titre de bénévole ou encore à l’université que lorsque j’arrive à la maison, je n’y suis pas tout à fait, relié au reste du monde par le fil électronique invisible.

Heureusement, la vie produit parfois de belles coïncidences. Encore faut-il savoir les capter. Ce que j’ai su faire hier. Nathalie, Félix et Roselyne avaient loué des DVD vendredi soir. En les rapportant hier, Félix m’a montré cette affiche sur la porte :

L’histoire se résume ainsi (merci LaPresse.ca) :
Sous la gouverne d'un Père Noël à l'accent russe, une troupe de valeureux gardiens composée du fougueux lapin de Pâques, de la belle fée des dents et du silencieux marchand de sable, protège les rêves des enfants du monde entier. Or, ces songes sont menacés par le méchant Pitch Black, prêt à tout pour les transformer en cauchemars. Devant cette menace, les gardiens se mobilisent et reçoivent de la Lune l'ordre de recruter le Bonhomme Hiver, qui évolue en solitaire depuis près de trois cent ans. Forts de l'aide de ce dernier, les agents du Père Noël passent à l'action. Mais le temps presse, car il ne reste plus qu'un seul enfant sur Terre à croire que les Gardiens agrémentent leurs rêves.
En quoi réside la coïncidence dans ce film? Vous souvenez-vous de votre enfance? De ces rêves fous qui vous habitaient? Rendu à cette période-ci de l’année, ne pensiez-vous pas aux promesses de ces longues semaines d’été, loin de l’école? Juin m’y ramène toujours. Le début juin signifiait que le séjour à Hampton Beach approchait. Que lors des matins ensoleillés à venir, j’enfourcherais mon vélo pour aller rejoindre les amis.

L’adolescence vint, puis l’âge adulte et son lot de préoccupations. Le méchant Pitch Black vient tuer certains de ces rêves, du moins jusqu’à ce que de jeunes enfants fassent surface dans notre vie.

À travers la curiosité et l’émerveillement de mes enfants face à tout, j’avais retrouvé ces rêves d’enfance, cette joie à observer les fourmis déplacer de minuscules grains de terre pour construire leur demeure. Ce plaisir d’observer ces quelques nuages dans le ciel bleu, tentant de deviner des formes d’animaux. Félix débute la douzième année de sa vie. Notre bébé n’est plus. Vais-je perdre à nouveau la curiosité et l’émerveillement?

Le réveil des gardiens me rappelle que tant qu’il y a une personne pour croire en nos rêves, tout est possible. Dans la bataille finale du film, alors que tout semble perdu, le Bonhomme Hiver se souvient d’une chose : il faut avoir du plaisir, s’amuser comme un enfant. Il fait alors ce qu’il sait faire de mieux : produire du givre et des balles de neige. La joie s’ensuit et Pitch Black, le maître des peurs, ne peut que disparaître.

Ce film arrive donc à point dans ma vie, alors que les peurs face à mon futur prennent le dessus sur les rêves. Félix, en choisissant ce film, m’a inconsciemment envoyé le message de croire en la beauté de mes rêves.

De m’amuser et d’oublier le créateur de peurs.

De me donner la permission. De rêver. De créer. De vivre.

Merci Bonhomme Hiver! Merci marchand de sable!





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