Translate my blog

30 octobre 2013

Dans moins de 100 jours, je reçois le monde à SOCHI !

En février 2010, lors d’une journée de congé aux Jeux olympiques de Vancouver, j’avais visité le pavillon des Jeux de Sochi. En observant la maquette des sites, je m’étais juré que j’y participerais à titre de bénévole. La vision se réalise : dans quatre-vingt quinze jours, je monterai à bord d’un avion de KLM, à destination de la Russie !

La semaine dernière, j'ai obtenu les dates et le lieu de mon travail de bénévole. Je serai dans l'équipe de service aux événements (EVS) au complexe de ski de fond et de biathlon "Laura", situé dans les montagnes. Les compétitions s'y déroulent du 8 au 23 février.

Pendant cette période, je travaillerai treize jours. Les uniformes ont été dévoilés aujourd’hui, à Moscou. Colorés à souhaits, les motifs représentent les diverses régions de cet immense pays nordique. Il semblerait même qu’ils fourniront des bottes, en plus d’un sac à dos !


Selon les chiffres obtenus d'une canadienne qui travaille pour le comité organisateur à Moscou, il y aurait 171 canadiens parmi les 25 000 bénévoles. Je suis en contact avec une autre québécoise, qui réside à Baie-Comeau. Martine était elle aussi à Vancouver.

Fait notable pour ces Jeux, les russes logeront tous les bénévoles olympiques ! Nous devrions connaître les détails dans les prochaines semaines.

Les Jeux se déroulent non pas à Sochi, mais à Adler, petite ville côtière situés à une trentaine de kilomètres au sud de Sochi, à cinq kilomètres de la frontière avec la Georgie. Tous les sports de patin se tiennent au noyau côtier et tous les sports de glisse se tiennent au noyau de montagne, à 48 kilomètres de la côte.


Alors voilà ! J’ai hâte de revivre une fois de plus l’énergie qui se dégage d’un événement international majeur. Je compte bien bloguer durant toute cette aventure, tout comme en 2010. Si vous connaissez la façon de transformer mon iPhone Bell en iPhone avec carte SIM russe, faites-le moi savoir !

17 octobre 2013

Un grand jour

Comment expliquez-vous cette propension qu’a l’humain de commémorer des dates spéciales par des chiffres précis ? Pourquoi souligner 1 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans ? Pourquoi pas cinq mois et deux jours ? Ou trois mois moins une semaine ? Je tombe moi-même dans le panneau. Pourquoi ce silence radio dans ma tête les jours précédents le 17 août ? Et le 17 septembre ? Pourquoi cette obsession face à ce jour, depuis une semaine ou deux ? Comment le disent si bien les enfants, parce que. Bonne lecture.

Salut papa,

Comment vas-tu ? Sais-tu que le 17 octobre est un grand jour ? Je sens que dans bien des chaumières éparpillées aux quatre coins du Québec, des gens qui t’ont à cœur pensent à toi. Le grand frère, le beau-frère, l’oncle, le collègue de travail, le mari, le grand-père, le père. TOI. Il y a six mois, ton grand cœur a décidé qu’il avait assez vu de ce monde.

Tu filais sur la piste cyclable de Versant Nord, sur ton vélo Giant âgé d’à peine un an. Tel un enfant, tu avais décidé de l’enfourcher dès que le Centre du Bicycle Ste-Foy t’a appelé pour te dire qu’il était prêt. Ton vélo trépignait à l’idée de se promener dans la grande région de Québec.

Aujourd’hui est un grand jour. Je viens de franchir le cap des 2 000 kilomètres. J’ai bien pris soin de ton Giant, que j’ai baptisé Géant Blanc, même s’il est noir. Parce que tu étais mon géant. Comme toi, je compile des tas de données : 51 sorties, durée moyenne de 93 minutes, 39 kilomètres à chaque fois. À la cadence de 90 tours de pédale par minute, ça en fait 408 000 ! Je n’avais jamais dépassé le cap des 600 kilomètres dans une saison. Tu viens de me donner une leçon importante : les milliers de kilomètres s’accumulent au rythme de un à la fois. Tu sais ce que j’ai aussi appris au cours de ces 4 500 minutes ? Que notre corps connaît les réponses à tout ! Il suffit de l’écouter.

En mai, suite à la recommandation d’un courtier immobilier dont j’apprécie la bonne humeur et la vitalité, Michel Trottier, j’ai rencontré Pierre Poulet chez Cycle Robert pour un positionnement.

J’avais 300 km dans les jambes. Pierre est un pro. Jamais je ne me suis senti jugé. Sur ce stand, il a mis le vélo à ma forme. M’a expliqué quelques concepts et m’a dit : « Va rouler. Prends des notes. Tu reviendras me voir. » J’ai compris ce qu’il voulait dire après plusieurs centaines de kilomètres, sous toutes les conditions. Mes jambes connaissent instinctivement la cadence. Je peux même estimer ma vitesse à 1 ou 2 km/h près. J’ai amélioré mon endurance, appris la patience face au vent.

Aujourd’hui est un grand jour. Parce qu’il y a seize semaines, j’ai enfin décidé d’écouter la petite voix qui me hurlait de lâcher prise depuis des mois. J’ai consulté mon médecin de famille et suis parti en arrêt de travail pour burn out.

Aimerais-tu avoir des nouvelles de la gang ? Ça s’en vient trop personnel mon affaire. Tu sais, nous les gars, on se parle pas souvent des vraies choses. On tourne autour du pot. Je n’ai certes pas appris de toi à me confier aux autres. Je ne t’en veux pas du tout. Tu m’as légué l’écoute attentive, un sens aigu de la loyauté, l’importance du travail bien fait, le plaisir de donner sans rien attendre en retour.

Jadis, tu imprimais mes billets en bas dans le sous-sol et tu les montais à maman dans le salon. Plusieurs se retrouvent d’ailleurs sur la table. Véro a pris le relais et avec la complicité de Postes Canada, maman continue de me lire … quand je me pointe ici. Ne t’en fais pas, elle se porte très bien. Elle fait preuve de beaucoup d’autonomie. Grâce à ses amies serveuses du St-Germain Plaza Laval et Normandin à Cap-Rouge, elle s’adjoint les services de gens pour l’aider. Ces filles sont vraiment extraordinaires. Leur intérêt sincère face à maman et à toi m’impressionne au plus haut point. Je constate, grâce à cette observation, que tu étais très apprécié par les autres.

Ah oui, il ne faudrait pas que j’oublie. la semaine prochaine, Auvents Saint-Laurent viendra installer un abri d’auto relié à la maison. Maman pourra embarquer dans l’auto au sec. Cet hiver, le gars de la pelouse fera la neige, incluant l’entrée avant à la pelle. Je sais que ce ne sera sûrement pas à ton goût, mais bon, je suis un peu loin pour aller jouer dans la neige à Québec aux 2-3 jours. Remarque que ce n’est pas l’envie qui manque!

Tes petits-enfants grandissent et deviennent des adultes. Mathieu va bien en 2e année de Cégep. En plus d’être défenseur pour les Patriotes du Richelieu Junior AA, il est entraîneur-adjoint pour les défenseurs dans le Midget AA.

Ta belle Roselyne vient de franchir le cap des seize ans et elle a débuté ses cours de conduite ! Elle s’entraîne fort quatre heures par semaine avec son équipe de cheerleading. Elles visent un podium aux championnats provinciaux le printemps prochain.

Félix grandit à vue d’œil et développe son autonomie et organise très bien ses affaires à l’école. Il a même été élu co-président de sa classe. Il joue pour le Blizzard du Haut-Richelieu, Pee-Wee CC.

Ta belle-fille docteure, Nathalie, a obtenu sa permanence de professeure. En septembre, elle a accompagné des entreprises québécoises à Paris en mission apprenante sur la gestion du changement. Ce n’est pas rien hein ? Nul besoin de dire que nous sommes très fiers d’elle !

Roger et Jeannine ont vendu leur motorisé. Andrée et son chum ont séjourné une douzaine de jours à Barcelone en septembre. Une ville à visiter, qui trône haut sur ma liste de rêves.

Et moi dans tout ça ? La construction du nouveau Colisée va bon train. Les Coyotes ne sont pas devenus les Nordiques. Pauline en arrache, avec sa charte et ses multiples revirements. Un vrai gars hein ? Toujours parti sur un autre sujet. Éviter les questions existentielles. Dis-moi, est-ce pour cela que je suis toujours entouré de femmes (dans la restauration au St-Germain, dans l’événementiel, à la maîtrise, à la CIGM, …)?

Je conserve peu de souvenirs de mai et juin, mis à part que je fonctionnais en mode survie, sur les réflexes. Juillet fût un peu mieux, entre autre grâce au séjour aux Iles. Il y eut le désespoir et le sentiment d’avoir abandonné mes bénévoles et collègues en septembre.

Mon petit papa, je m’ennuie parfois tellement de Québec, du fleuve et de ses humeurs changeantes. Des Laurentides au pied de la ville. De l’Ile d’Orléans à l’horizon. Des gens moins stressés que dans le Grand Montréal. Des tours d’auto d’automne dans Charlevoix ou Portneuf. De ces samedi matins à aller voir les avions à l’aéroport. Ou encore de ces promenades dans le Vieux-Port, pour observer et entendre les voiliers.

Grâce à ton vélo, j’ai découvert, au fil de mes randonnées, des paysages qui me remontent le moral. Ici, dans la Vallée du Richelieu, j’ai une magnifique rivière et des montagnes. Du sommet de Mont St-Grégoire, on voit très bien les montagnes vertes et les Adirondacks.

Grâce à mes amis dans l’événementiel, j’ai découvert des tas de lieux magiques. J’ai réalisé que je trouve ma force dans ces moments magiques qui se créent dans les événements.

Comment je vais donc ? Je retrouve petit à petit l’équilibre dans le cocon réconfortant du Havre-au-Ruisseau. J’anticipe parfois avec craintes mon retour dans le monde du travail. Jusqu’à quel point suis-je prêt à gérer à nouveau de multiples sources de stress ? Je ne sais pas. Je tente de découvrir la réponse avec l’aide de ma psychothérapeute, par le biais de l’art-thérapie. Ces rencontres où je dessine ou « joue dans le sable » me fascinent. J’en ressors grandis à chaque fois. Je suis un créateur et cette manière de procéder me permet de comprendre bien des choses et de surtout, de voir de la lumière dans ma vie.

Merci papa de veiller sur nous.

9 octobre 2013

Allez, je te laisse partir JP

Depuis un an, j’ai débuté ce billet à maintes reprises. Pour l’abandonner, laissé à lui-même dans les méandres de la corbeille de Windows Vista. Parviendrai-je à le rendre à terme ce matin ? Il le faut, coûte que coûte. Parce que la pensée de celui-ci me ronge, m’empêche de m’envoler, l’esprit léger.

Tu es parti le 18 mars 2012, après avoir combattu avec sérénité le cancer de la langue. Le 31 mars, nous te rendions un dernier hommage, en l’église Saint-Benoît-Abbé. Ce samedi-là, mon être s’est cassé. Tout ce que j’ai pu écrire sur ce moment est ceci, le 4 avril 2012:

Samedi dernier, en l’église Saint-Benoit-Abbé, j’ai livré mon éloge funéraire pour mon parrain Jean-Paul. L’introduction et la conclusion figureront parmi les moments les plus difficiles de ma vie. Les sanglots m’ont étreint la voix et j’avais toute la misère du monde à articuler. Rien ne voulait sortir. L’idée d’abandonner, de crier au secours m’est passée à l’esprit pendant quelques secondes. J’étais figé devant mon texte, devant mes enfants, ma sœur, mon père, ma marraine, mes oncles et tantes Fortin. Je ne sais pas comment j’ai fait pour continuer. Un gars, surtout un papa, c’est connu, ça ne doit pas pleurer en public! Là, dans la chaire où j’ai vu les prêtres prêcher pendant mon enfance, je revivais une quarantaine d’années d’histoire.

Depuis, plus rien. Aucune ligne sur le sujet. La souffrance doit sortir de mon corps. Tous les jours, le petit pêcheur et le bûcheron me saluent et me rappellent de te laisser rejoindre famille et amis en paix.


Je n’y arrive pas. Je fixe l’écran depuis quatre-vingt dix minutes. Trois paragraphes. Les mots refusent de sortir. Ce 9 octobre ressemble beaucoup à ce 31 mars: ciel bleu pur, mercure à six degrés Celsius. Éclair de génie: retrouver le fameux éloge. Wow !

Les larmes coulent à la lecture de ces phrases qui furent si pénibles à livrer devant public. Ces mots que je cherche, ils sont là. Que dire de plus ? J’effectue un copier/coller dans Word.  Je publie sur Blogger et voilà.

JP, je te laisse partir. Merci pour tout.

Bonjour,
Merci d’être ici ce matin pour célébrer la mémoire de mon parrain. Il nous a appris à apprécier la vie. Comme dans la chanson de Jean Ferrat:
Et surtout pouvoir chanter | Que c’est beau, c’est beau la vie.
C’est beau la vie, en effet. Grâce à toi, Jacqueline, Annette et Cécile, tes soeurs avec qui tu partageais la maison sur Colonel Jones, j’ai appris à apprécier la beauté de la vie. À voir en tous ces gens et ces lieux des histoires plus fantastiques les unes que les autres.
Chez toi, il y avait toujours un Sélection du Reader’s Digest aux côtés de ton fauteuil berçant. Tu nous disais que dans la vie, il y avait bien d’autres façons que l’université pour s’éduquer. Qu’en étant curieux et en s’intéressant aux gens, on pouvait apprendre des tas de choses.
Aujourd’hui, en repensant à tout cela, je constate jusqu’à quel point nous, les adultes, ne réalisons pas l’impact que nous avons sur ceux qui nous entourent, en particulier les enfants.
Qui, ici, se rappelle des toutous et des petits bonhommes dans son auto? Du train électrique dans le sous-sol? Ils en ont fait parler des enfants! Les miens, ceux de ma soeur Véronique, les filles de mon cousin Marc. Et des grandes personnes aussi. Mais tu sais quoi? On s’en fout des grands. Les adultes, ils sont plattes et ils oublient la spontanéité enfantine. Toi, ainsi que ta grande amie, complice et soeur Jacqueline, vous l’aviez toujours dans vos yeux, cette spontanéité. Vous m’avez aidé, grâce à votre belle philosophie de la vie, à traverser la crise de l’adolescence. Mathieu, David, Roselyne, Laurence, Félix, Thomas, Marilou, Jolianne, n’oubliez jamais ceci en devenant des grandes personnes: il faut sourire, s’émerveiller et observer la beauté du monde!
Jean-Paul aimait beaucoup rire et avoir du plaisir. Je me souviens des morceaux de charbon reçus en cadeau, de cette pelle qu’il montait du sous-sol à chaque occasion officielle parce que je mangeais trop vite.

Jean-Paul, tu as travaillé toute ta vie dans le public, au Dominion devenu ensuite Provigo sur le boulevard St-Cyrille. Je pouvais passer des heures à t’écouter parler des commis-voyageurs et des clients bizarres qui passaient par le magasin. Pâtissier de formation, tu nous as offert des délices incroyables dont seul toi avais le secret. Que dire de cette fameuse Charlotte Russe entourée de doigts de dames? Un voyage au paradis!

Oui, chez les Côté, la joie de vivre était au rendez-vous, malgré les coups durs du destin. Je ne pourrai oublier toutes vos histoires du chalet à Cap-Rouge, des histoires de pêche au camp des prêtres du Collège de Lévis. On m’a raconté que toi et ton frère Jacques aviez construit un foyer au chalet et que vous auriez même mis le feu au champ!
Parler de toi sans parler de la mer serait oublier une part importante de ta vie. En auto, tu as arpenté les routes côtières du Québec, des Maritimes, de la Nouvelle-Angleterre et de la Floride.
Tu sais, il y a encore TA roche à Rye Beach, où je te vois encore fumer la pipe en observant la mer, savourant le temps qui passe.
La pipe. Elle nous fascinait tant. Le fameux sac vert de tabac aromatique Sail que tu ouvrais, la pipe que tu remplissais avant d’allumer et tirer. Quelle belle odeur qui changeait de celle de la cigarette dégueulasse des autres adultes!
Quand le cancer t’a pris pour cible, tu as accepté ton sort. Malgré la difficulté à te nourrir et à parler, je ne t’ai jamais entendu te plaindre. Tu as continué à te promener en auto aux quatre coins de la région de Québec. Tu as continué à pelleter ton entrée, à faire ta tondeuse. L’esprit enfantin était plus fort que jamais.

Jean-Paul, en mon nom et en celui de tous ceux qui ont croisé ta route, je te dis à la prochaine. Je te remercie d’être passé dans nos existences et de nous avoir fait goûter aux plaisirs de la vie. Je te souhaite beaucoup de joie autour du feu avec tes frères, tes soeurs, tes amis. Puisse la chorale des Côté chanter haut et fort et égayer les soirées où tu te trouves. D’ici à ce que l’on se rejoigne, Jean Ferrat nous accompagnera avec ses paroles:
Pouvoir encore regarder | Pouvoir encore écouter |
Et surtout pouvoir chanter | Que c’est beau, c’est beau la vie.

Lecture suggérée ...

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...