Translate my blog

30 août 2013

La route du Richelieu

Au cours des dernières années, ma routine professionnelle du mois d’août ressemblait à ceci. Revenir des Iles-de-la-Madeleine en roulant 1200 km le lundi, retourner au boulot le mardi matin et finaliser les préparatifs de la journée d’orientation des bénévoles de la Chambre immobilière du Grand Montréal. Il s’agit du moment où les six comités de regroupement rédigent leur plan d’action annuel, en vue de la saison septembre – juin. L’événement se tient sur une journée, avec arrivée à 13 h le mercredi et départ à 16 h le lendemain. Hier, je n’y étais pas. Ce qui ne m’a pas empêché de penser à ma gang, tout en avançant au rythme de 90 tours de pédale par minute, pendant près de trois heures.

À 7 h 48, l’autobus scolaire a ouvert sa porte devant notre entrée. Je salue le chauffeur, Robert, pendant que Félix monte à bord. Je retourne à l’intérieur me préparer un café, m’installe à l’ordinateur pour écrire et publier un billet sur mon blogue. Le silence règne dans la maison. Seul dans le calme, j’éprouve un grand plaisir. Juste un curseur et Google pour épancher ma soif de curiosité. À la manière de mon filleul Thomas, je vérifie la météo pour la journée. Vents légers du NNE, ciel couvert, pas trop chaud, allez, départ.

Je pédale sur les routes de campagnes, plutôt calmes par une matinée grise de semaine. Les épis de maïs commencent à jaunir, du fumier a été épandu à quelques endroits. Parti vers le Mont-St-Grégoire, je reviens vers Richelieu et poursuis en direction du Mont Saint-Hilaire.

Je longe le Domaine de Rouville, l’un des plus grands terrains de camping au Canada. Cela me rappelle des souvenirs de brefs voyages dans le motorisé de Jeannine et Roger, alors que les enfants étaient jeunes. Mes parents n’étaient pas adeptes du camping. J’ai donc découvert ce monde grâce à mes beaux-parents. J’emprunte le chemin de la Montagne et découvre l’odeur sublime des pommes qui approchent de la maturité. Arrivé tout en haut, je laisse mon regard porter au sud, dans la vallée du Richelieu. Par temps clair, on distingue les montagnes du Vermont et l’Estrie.

Les quarante kilomètres que j’ai dans les jambes et la pensée des trente à venir m’incitent à me ravitailler au Vergers Petit et fils. Plus tard, les deux pieds dans l’eau du Richelieu, sur le quai de la rampe de mise à l’eau à Saint-Basile-le-Grand, je déguste deux galettes avoine et chocolat en buvant un jus de pomme pétillant.


Ici, en ce jeudi 29 août, je réalise une fois de plus à quel point je suis choyé d’avoir posé mon ancre dans la vallée du Richelieu, il y a de cela dix-huit ans. Je remarque les similitudes entre ma ville natale et ma patrie d’adoption. Une rivière qui prend sa source dans un lac et coule vers l’océan. Des montagnes à l’horizon. Les grands espaces.

À Québec, pour voir tout cela, je pédalais une trentaine de minutes. J’aboutissais sur le boulevard Champlain, au bout du quai à l’Agora. De là, le monde s’ouvrait devant mes yeux. L’Ile d’Orléans, le Mont-Ste-Anne, le chantier Davie. Ici, en Montérégie, je pédale 15-20 minutes. Sur le quai du Centre nautique Gervais-Desourdy à Chambly, je vois l’horizon et le Mont Saint-Hilaire qui s’y découpe.

La nature. De l’eau courante. Une montagne. Le ciel. Le vent sur la peau. Les éléments essentiels de mon équilibre. Dites, pourquoi je me perds si souvent ? La vie, dans toute sa complexité, est pourtant si simple…

29 août 2013

L’appui des amis, ça compte.

Le cœur de certains a sursauté il y a deux semaines, lorsque, le temps d’une soirée et d’un avant-midi, j’avais remplacé ma photo de profil Facebook par un carré noir et une date. J’y pensais depuis longtemps, en fait depuis la publication de cet excellent article sur le sujet dans Fast Company.

Je suis introverti et ma savante blonde m’a écrit cette semaine qu’un introverti fonctionne par penser-agir-penser. Les extrovertis eux, seraient de nature agir-penser-agir (tiens, ça me fait penser à un célèbre vidéo sur YouTube, chest-bras-chest-bras …). En ce dimanche soir 11 août, j’ai donc fais de moi un extraverti en mode agir-penser-agir. Le lendemain, j’ai corrigé le tir en modifiant l’entête de ma page et en publiant un billet.

Quelques personnes ont commenté, d’autres ont abordé Nathalie à l’aréna : « ton chum est fâché de Facebook ? Il nous abandonne ? ». Je pense – est-ce que ça se dirait, j’agis – que plusieurs lisent mes statuts ou mes billets, aimeraient commenter, débutent un paragraphe et bloquent sur la ligne noire verticale qui clignote. Ils effacent alors leur élan, déçus, se disant que leur plume n’est pas assez belle. Il y a aussi ce grand inconfort que l’on ressent lorsque qu’un proche vit un deuil. Comment l’aborder ? Quoi lui dire ?

Le penseur que je suis s’est tourné vers Google pour tenter de comprendre ce que je vis à depuis novembre 2011 : des deuils à répétition. Mon oncle Benoit Roberge (billet), mon ami Ovina Horth (billet), mon parrain Jean-Paul Côté (billet), mon père (billet). J’ai découvert le site Traverser le deuil. Sur celui-ci, un article qui m’aide à comprendre mes réactions face au deuil vécu par autrui. Il pourra peut-être vous aider vous aussi à comprendre comment m’aborder.

En plongeant dans mes souvenirs d’enfance, mais surtout ceux de l’adolescence, du monde de jeune adulte et mes années récentes à la Chambre immobilière du Grand Montréal, j’ai constaté une chose. La vie a toujours placé sur mon chemin des êtres exceptionnels, parfois plus jeunes, parfois plus âgés, qui veulent mon bien et me servent de phare lorsque mon magnifique voilier s’égare dans la tempête.

Les nommer tous serait impossible, tant j’aurais peur d’en oublier. Aujourd’hui, je vous présente cependant un homme doté d’une grande sagesse, envers qui j’ai le plus grand des respects : Gaspard Fauteux, que j’ai rencontré il y a une dizaine d’année. Courtier immobilier, il fût membre d’un de mes comités de regroupements. Celui qu’Ovina présidait.

Gaspard, tout comme mon père, a surmonté le cancer de la prostate. En 2010, un peu avant de prendre sa retraite, il a monté une soirée bénéfice pour amasser des fonds pour Procure. Je lui avais donné un coup de main et avais eu l’immense plaisir de serrer la main de Jack Layton, qui était notre président d’honneur. 

Gaspard, le 12 août dernier, m’a envoyé un courriel qui débutait ainsi :
Mon cher Christian
Je ressens le besoin de réagir à ton premier billet publié plus tôt aujourd’hui.
Sans vouloir entrer dans ta vie je crois que l’ami que je suis ressent le besoin de t.’écrire la lettre que je t’inclus en attache.
Malheureusement ma plume n’a pas la même élégance que la tienne. Le message cependant est sincère et est ma façon de partager avec toi mon expérience de la vie et la grande amitié et respect que j’ai pour toi,
Je publie sa lettre, car elle contient une superbe métaphore qui m’interpelle au plus haut point.
Le nouvel icone sur ta page FB m’a troublé. Je me demandais ce qui t'arrive Je sentais bien que ça n’allait pas chez toi, mais quoi? Je voulais savoir, sans savoir, du moins savoir sans te le demander. Savoir, mais ne surtout pas demander aux autres. Je me suis donc tus.
Merci de ton blog aujourd’hui, et de partager avec tes amis l’angoisse que tu semble vivre présentement.
Il nous arrive tous de ressentir à un certain moment la nécessité de prendre un recul face à la vie. C’est, j’en suis convaincu qu’un arrêt momentané afin de mieux entreprendre le prochain tournant de ta vie.
Tu as encore cette énergie qui est tienne. Une énergie que tu a toujours su transmettre à ceux qui ont eu le plaisir de travailler et collaborer avec toi dans tes occupations diverses quelles soient familiales, professionnelles ainsi que dans les autres affaires que tu as entrepris…et tant d’autres. Cette énergie est innée en toi et elle ne te quittera jamais, elle t’appartient un peu comme to ADN.
Cette énergie n’a besoin que de faire le point afin qu’elle sache comment elle peut mieux t’aider à acheminer dans ce long parcours de la vie.
Te connaissant je suis certain que tu connais que trop bien d’où tu es parti plus jeune et là ou tu souhaites te rendre et c’est bien ainsi. Ceci dit où tu veux te rendre ne doit pas changer mais peut-être serait ce le moment de changer la route,
Tous les étés ou automnes je me rends dans le Maine, mon point de départ est toujours Montréal mais au cours des ans j’ai souvent diversifié mon trajet afin de couper la monotonie, l’habitude. Je m’étais aperçu qu'a force de prendre toujours la même USA 89 en quittant le Québec le paysage se ressemblait toujours, je m’arrêtais aux mêmes endroits pour bouffer, pour faire le plein d’essence. En changeant mon trajet je voyais le parcours différemment, J’ai aussi ‘a l’occasion sacrifié les autoroutes et j’ai pris le temps d’apprécier les routes qui m’étaient inconnues et je m’émerveillais et me permettaient d’apprécier les beautés que les paysages différents m’offraient.
Parfois je doublais le temps nécessaire afin de me rendre à destination. Mais peu importe le chemin que je prenais j’arrivais toujours à Wells. Non seulement j’atteignais toujours ma cible mais le voyage m’apparaissait plus agréable, moins stressant, et remplis de nouvelles expériences sans oublier les imprévus.
Non pas aujourd’hui, ni demain mais je sens qu’un jour qui ne sera pas si lointain tu voudras repenser si pour te rendre à ton objectif il n'y a pas lieu que tu changes de chemin.
Salut bien mon chum
Amitiés
Gaspard

Merci Gaspard d’avoir pris le temps d’écrire cette lettre. Par celle-ci, tu m’offres une autre perspective sur la vie, sur ma vie. Malgré les décennies qui nous séparent, je ressens l’impression que tu es mon grand frère. Tu te trouves présentement dans le Maine, je te souhaite d’y passer d’agréables moments.

28 août 2013

Deux semaines déjà sans Facebook.

Qui l’eût cru ? Christian Fortin absent de Facebook pendant une aussi longue période. Plusieurs ont dû parier sur mon incapacité à réaliser cet exploit, sachant la fréquence de mes publications sur ce réseau social. J’espère que vous n’avez pas parié une trop grande somme, car je me porte très bien.

Je ne souffre pas de tremblements compulsifs, je n’ai pas eu d’épisodes d’écume blanche coulant aux lèvres. Mon poids corporel est demeuré stable, ainsi que ma consommation d’alcool. Ma vie affiche le beau fixe quoi !

Les gens pensent que je passais des heures et des heures sur Facebook. Pas vraiment, car la majeure partie de mes mises à jour se faisaient par le biais de l’application mobile, que j’utilisais surtout lors de moments d’attente. Je me branchais sur Facebook par un ordinateur plusieurs fois par jour. Le matin, pour souhaiter un bon anniversaire aux fêtés du jour. Dans la journée, pour effectuer de la veille au niveau événementiel et dans les groupes dont je suis membre. Je partageais des photos et des articles intéressants.

Une chose m’a surpris. Je communique de plus en plus avec mes contacts en utilisant la messagerie instantanée de Facebook. J’ai donc réalisé que je ne possédais pas les courriels de certains amis avec qui j’échange sur une base régulière ! En retrouvant Facebook le 13 septembre, je devrai leur écrire à ce sujet…

Que s’est-il donc passé ces deux dernières semaines ?

Nous avons tout d’abord eu la visite de ma nièce Laurence, du 12 au 16. Elle fait son entrée au secondaire cet automne. Quelques mois plus âgée que Félix, elle est, tout comme sa maman Véronique, sa tante Nathalie et sa cousine Roselyne, une avide lectrice. Alors quand elle ne voulait plus jouer ou relaxer un peu, elle s’emparait de son livre et s’installait sur le divan. N’étant plus sur Facebook, je ne pouvais la photographier et publier le tout sur le mur de son père Michel !

Les gars ont repris la route des arénas. Félix passe de la catégorie atome à pee-wee et Mathieu délaisse le hockey mineur pour le junior. Félix est au camp pee-wee CC du Blizzard du Haut-Richelieu et Mathieu à celui des Patriotes du Richelieu, junior AA. Les équipes devraient être formées d’ici le 15 septembre. Ces semaines d’évaluation sont toujours stressantes pour les jeunes et leurs parents (surtout ceux qui voient un faramineux contrat de la LNH flotter au-dessus de la tête de leur étoile de fiston).

Je poursuis ma « cure de retrouvaille avec moi-même », loin de toutes ces activités qui me tenaient fort occupé. Je m’accroche au présent et me suis remis à la lecture, pour une ixième fois, du roman Anne… la maison aux pignons verts. Son auteure, Lucy Maud Montgomery, avait une imagination débordante, sachant relever avec brio tout ce merveilleux qui nous entoure. J’ai besoin de cette dose de curiosité et d’émerveillement enfantin.

Les enfants et Nathalie prennent le chemin de l’école aujourd’hui. La maison devenant plus calme, je sens que je publierai plus souvent sur mon blogue. Parce que je sens que l’écriture, au même titre que l’exercice physique, joue un rôle très important dans mon processus de guérison.

A+

12 août 2013

J’abandonne Facebook pour un mois

« Quoi ? Tu abandonnes Facebook ? Pour un mois ? Tu ne tiendras jamais, tu y es si souvent ! ». Vous connaissez sûrement des gens qui, du jour au lendemain, ont arrêté de fumer ? Je fais la même chose qu’eux, à un autre niveau. Je m’offre une cure de concentration pour un mois.

Je disparais de ce réseau social qui, certains approuveront, gruge un peu trop de temps dans ma vie. Cet après-midi, j’ai effacé les applications Facebook et Facebook Messenger de mon iPhone. J’ai changé mon image de profil ainsi que l’image de ma page de couverture.


Je navigue en pleine tourmente et j’éprouve de plus en plus le besoin de me retrouver en contact avec la nature. Un carnet de note, un stylo, mes souvenirs et mon avenir. Voilà ce qui m’appelle. Je dois m’éloigner des sources de distractions afin de plonger dans ce que je suis. Parce que dans l’état actuel des choses, je ne vois pas en quoi je pourrai continuer à inspirer les gens. Je me suis toujours relevé de toutes les crises traversées depuis ma naissance. Je compte bien poursuivre dans ce sens !

La meilleure dans tout cela ? À peine 12 % de mes contacts Facebook réaliseront mon absence. Allez-y, Googlez cette phrase : « percentage of people seeing facebook posts ». En 0,39 secondes, vous obtiendrez plus de 25 000 000 de résultats ! Ce chiffre ressemble étrangement à celui du nombre de courtiers immobiliers uniques qui participent aux activités que j’organise avec mes comités de regroupement. Un peu comme s’il y avait une loi mathématique universelle du taux d’interaction. Un autre exemple : mon billet du 5 août a été lu par 190 personnes. Une vingtaine de personnes l’ont commenté, soit 11 %.

Je remercie d’ailleurs mes amies Sylvia Perrault et Véronique Hébert pour le partage de ce texte sur leurs réseaux respectifs. Les filles, je vous le confirme, vous êtes femmes d’influence !

Je le dis et je le répète. Je considère Facebook comme mon allié et non comme mon ennemi. Dans le 12% des contacts avec lesquels j’interagis le plus - ce que je nomme mon premier cercle - se trouvent des êtres uniques, qui me font rire, réfléchir et me font découvrir la beauté de la vie. Dans le second cercle, il y a ceux qui me lisent sans interactions. Ces gens me trouvent parce qu’ils tapent mon nom dans la case de recherche. Je fais de même lorsque je pense à eux. Vous doutez de ce que j’avance ? Observez votre fil d’actualité, vous m’en donnerez des nouvelles.

Dans le prochain mois donc, si vous voulez des nouvelles, vous saurez où me trouver ! Parce que retrouver l'équilibre implique de mettre ses priorités à la bonne place !

5 août 2013

Se donner la permission.

Vous souvenez-vous de la scène finale du film Titanic ? Celle où Rose et Jack se retrouvent debout sur l’arrière du célèbre navire qui s’enfonce dans les eaux glaciales de l’Atlantique Nord ? Ils sautent à l’eau au tout dernier moment, Rose portant une veste de sauvetage, Jack n’en ayant pas. Alors que Rose remonte à la surface, Jack s’enfonce, emporté par le tourbillon créé par le géant qui coule.

Ces derniers mois, je me suis senti un peu comme Jack, emporté vers le fond par un tourbillon néfaste qui a anéanti tous mes élans créateurs. Le Christian lumineux n’avait plus que des sursauts d’énergie. Avec le recul, j’observe que j’éprouve des difficultés à gérer le deuil. Celui auquel vous pensez, la mort d’un proche. J’ajouterais aussi celui d’un collègue de travail qui quitte son emploi pour aller relever de nouveaux défis ailleurs. Ou de celui de voir des bénévoles dévoués prendre la décision de consacrer moins de temps à leur association. Je m’attache peut-être trop aux gens ? Tout ça pour dire que lorsque l’un de ces fils me liant à une personne à qui je m’étais attaché se rompt, j’éprouve un sentiment de vide.

Trop de départs donc dans ma vie. La venue de mes 45 ans. La réalisation soudaine, le 17 avril dernier, que ma date d’expiration n’était peut-être pas dans 49 ans. Et cette putain de course trafic-boulot-hockey-études-bénévolat qui semble sans fin. L’impression de ne plus rien voir de ce qui se passe autour de moi. D’en oublier que je suis entouré de gens fantastiques, à commencer par ma blonde (je ne me ferai jamais au terme conjointe) Nathalie.

Le super héros Christian n’est plus. Le manque d’attention, l’irritabilité, le je-m’en-foutisme prennent le contrôle de mon être. Perdu, le goût d’écrire. Perdu, l’émerveillement. Perdus, les rêves d’avenir. Il n’y avait plus que ce tourbillon m’entraînant vers les profondeurs sombres et glaciales.

Par une magnifique journée de juin, lors d’une réunion à St-Léonard avec mon comité Est, Maria, la présidente, m’a regardé droit dans les yeux et m’a demandé « Christian, tell me, qu’est-ce qui se passe avec toi ? Tu n’es plus pareil. What can we do to help you ? ». J’ai patiné pour plus ou moins répondre et suis revenu à la maison troublé au plus haut point. Quelques jours plus tard, cet appel d’une amie, Sylvia Perreault, conférencière et ancienne présidente d'un de mes comités à la CIGM, qui me laisse sur ces mots : « Christian, donne-toi la permission. » Donne-toi la permission, donne-toi la permission… Qu’est-ce qu’elle peut bien vouloir dire ?

J’ai fini par comprendre en me souvenant de cette anecdote racontée par le conférencier Sylvain Boudreau : « Dans un avion, lors de la démonstration de sécurité en début de vol, ils nous disent toujours de mettre le masque à oxygène sur notre visage en premier lieu, puis sur celui des autres à nos côtés s’ils ont besoin d’aide. » Sauve-toi d’abord, si tu veux sauver les autres. « Je veux bien, mais les gens ont besoin de moi. Je suis un super héros, vous vous souvenez ? Je ne peux abdiquer ainsi. » Et ces « donne-toi la permission… tell me… what can we do… » qui reviennent me hanter. Irritabilité, problèmes de concentration, perte d’espoir. Mon corps, malgré l’entraînement physique, n’arrivait plus à gérer le stress. Le 3 juillet, je consultais mon médecin de famille. Depuis, je suis en arrêt de travail.

Je réfléchis à ce billet depuis plusieurs semaines. Dans le dernier mois, je me suis pas mal coupé du monde, inconfortable avec l’idée d’avouer ouvertement ce que je vis.

Pourquoi sortir ainsi du placard, en m’exposant aux perceptions potentielles de faiblesse que certains auront face à moi ? Parce que le monde change. Parce que je ne crois pas en ces conférenciers et coachs en motivation et développement personnel qui professent que la vie est toujours belle et pleine d’espoir. Foutaise ! Observez la nature de près. Elle se compose de hauts et de bas. Marée haute, marée basse. Haute pression, basse pression. Sécheresse, inondations. Abondance, pénurie. Pourquoi l’être humain serait différent ?

Vous souvenez-vous du grand verglas de janvier 1998 ? Des pylones d’acier pliés par de la simple eau glacée tombée du ciel ? De ces images de dévastation, d’arbres cassés ? Aujourd’hui, la personne qui vient chez moi ne se douterait jamais que les arbres sur notre terrain n’étaient plus que des troncs, la haie complètement à terre. La nature, après une pause, a repris son chemin.

Je ferai de même. Ma nature profonde est d’observer, de faire ressortir le bien, d’aider les gens à briller. Affirmer haut et fort que je me retrouve en épuisement professionnel ne s’avère pas pour moi une faiblesse. Si certains le pensent, bien leur en prenne. Nous ne ferons tout simplement pas route ensemble.

Ma belle grande Roselyne est revenue hier soir d’un séjour de cinq semaines en Italie. Ce n’est pas rien, pour une fille de 15 ans ! Mon grand Mathieu sillonne le Québec, avec la caravane du Grand Défi Pierre Lavoie et ses trampolines acrobatiques Jumpaï. Le plus jeune, Félix, pédale à mes côtés, fier de suivre son papa sur son vélo de route Louis Garneau. La dynamique familiale change.

Le morceau est lâché. Je me sens en paix avec moi-même.

Merci la vie de m’avoir rappelé combien tu es belle.

Merci la vie, merci ma bonne étoile de m’avoir rappelé que j’étais entouré de personnes extraordinaires qui veulent mon bien.

Sylvia, j’ai compris. Je me suis donné la permission. Merci.

Au plaisir de vous lire.

Lecture suggérée ...

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...