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25 janvier 2013

Vague de froid au Québec

La vague de froid actuelle sur le Québec déprime plusieurs milliers de mes compatriotes. Je fais partie de ceux qui l'aiment, ce froid. Il a entre permis de recommencer à zéro notre patinoire, qui devrait vivre son ouverture officielle demain... en souhaitant que la prochaine vague de chaleur ne se pointe qu'en fin février. 

Amant de l'hiver donc, j’ai composé ce texte à l’automne 1999, dans le cadre d’un atelier d’écriture lorsque je faisais un certificat en création littéraire à l’UQAM. Je cherchais à exprimer, dans les mots d'un enfant, mon amour de la froidure, de la blancheur et des éclats lumineux caractéristiques de l'hiver québécois. 

Cent fois sur le métier … remettez votre ouvrage. Ces quelques 700 mots représentent des dizaines d'heures. En cette première vague de froid de l’hiver 2013, historique par tous ces records qui tombent, je vous invite à suivre mon petit Charlot qui vous parle de son amour de l’hiver. Habillez-vous chaudement et amusez-vous bien!

MA PELLE ROUGE, MON QUIK PIS MES GOGLU

Bonjour, je m’appelle Charles. Mes amis m’appellent Charlot. Je suis grand moi. J’ai quatre ans. Mon papa m’a demandé de vous raconter comment j’aime ça l’hiver. Parce que j’aime beaucoup ça moi, l’hiver.

L’hiver, c’est quand il fait froid dehors pis quand le sol il est tout blanc et dur dur. Pour que ça soit la vraie hiver, il faut qu’il y ait beaucoup de neige. Le blanc qui est sur le sol, les grands appellent ça la neige. Je trouve que c’est le plusse beau mot qui existe. Neige. Ma matante elle dit que c’est poétique. Je sais pas quoi ça veut dire moi ce mot là. Je vais peut-être l’apprendre à l’école. J’ai hâte d’aller à l’école.

L’hiver c’est ma saison préférée. C’est drôle, parce qu’il y a plein de mes amis pis de grands qui aiment pas ça. Je comprends pas pourquoi. Moi j’aime ça beaucoup l’hiver. L’hiver, je suis toujours dehors. J’ai pas froid. C’est peut-être parce que ma maman m’appelle son ti-lion. Un lion, c’est un gros minou comme mon minou Réglisse, pis ça a une fourrure pis ça gèle jamais. 

Pour jouer dehors, je mets mes combines du Canadien, mon habit de jogging, mon habit de neige, des bas de laine, mes bottes chaudes, mes mitaines, ma tuque, mon foulard. Habillé de même, je ne sens pas le froid. Ceux qui gèlent, c’est peut-être parce qu’ils sont mal habillés ?

L’hiver, j’aime ça parce que après chaque fois qu’il neige, le paysage il change. Je sors ma pelle rouge et mon camion jaune pis je vais gratter. Mon papa lui, quand il tombe beaucoup de neige, il fait la souffleuse. Un jour quand je vais être grand, je vais la conduire tout seul la souffleuse.

Dans la neige, on peut faire plein de belles choses. Moi, je suis capable de faire des belles maisons avec un vrai salon, une vraie cuisine pis de la vraie bouffe en neige dans mes tites chaudières et une vraie chambre pour moi avec un lit où je peux me coucher. Y a même des grands qui font des grosses cultures, j’en ai déjà vu une. C’était un chien qui dormait sur sa maison.

Mon papa il a aussi fait une glissade en arrière dans notre petit bois. Avez-vous déjà glissé vous quand vous étiez petit(e) ? Moi je glisse dans une traîne sauvage. Je sais pas pourquoi les grands appellent ça une traîne sauvage, moi je trouve qu’elle est très gentille ma traîne. Je glisse souvent. J’aime quand la neige r’vole dans les airs. Ça mouille mes joues et mon nez.

Quand je rentre dans la maison, des fois je prends un chocolat chaud. Le meilleur chocolat chaud, c’est celui avec le petit lapin qui me fait des clins d’œil. Le lapin, il s’appelle quik. Je peux le faire tout seul, maman m’a montré comment. Avec mon quik, je mange toujours des biscuits goglu. Je commence par manger les petites pattes une par une, pis après je mange le reste du biscuit. Comme ça, mon biscuit y vas pas se sauver en courant sur ses tites pattes.

Ce que j’aime aussi l’hiver, c’est qu’il fait froid dehors pis chaud dans la maison. Si on est frileux, on peut mettre une couverte de plus dans le lit. Pour faire dodo, je mets mon pyjama à pattes en flannalette, pis je gèle pas. L’été, c’est plate. Il fait chaud dehors et en-dedans, pis même quand je suis rendu tout nu, je peux plus rien enlever pour avoir moins chaud. J’aime bien mieux l’hiver moi.

L’hiver, quand il fait un froid d’Atic — un froid de même, c’est quand mon respire y fait presque des glaçons en sortant de ma bouche — la neige elle craque quand on marche dessus. C’est bien parce que les méchants peuvent pas me faire peur parce que je les entends venir en arrière de moi.

C’est pour tout ça et surtout pour ma pelle rouge, mon quik pis mes goglu que j’aime l’hiver, que je pourrais pas me passer du gentil air froid pis de la belle neige. C’est un beau mot ça : neige. 

Est-ce que je peux aller jouer dehors maintenant ? Il a plein de belle neige neuve d’arrivé . . .

11 janvier 2013

Les patinoires extérieures canadiennes en voie de disparition?

Ici, dans le Sud du Québec, il me semble que les patinoires extérieures ouvrent de plus en plus tard, et ferment de plus en plus tôt. Nous commençons à patiner dehors à la fin décembre et devons interrompre l’activité vers le début mars. Très bref comme saison! Est-ce que mes arrière-petits-enfants pourront profiter eux aussi de cette activité super géniale?

Il y a toujours eu le traditionnel réchauffement du début janvier, lorsque les températures montent au-dessus de zéro pendant quelques jours. Je me souviens entre autres de deux épisodes marqués de ces périodes. En janvier 1998, le verglas s’abattait sur le Québec, privant d’électricité mon secteur pendant trois semaines. En janvier 2008, lors de la réfection du ponceau du chemin des Patriotes situé à la bordure de notre terrain, le détour temporaire avait été emporté par la crue des eaux.

Tout ça pour dire donc que c’est normal que les patinoires se dégradent au début janvier. La nature le veut ainsi. Cependant, que la saison se réduise année après année l'est moins. Un article paru hier sur Cyberpresse a attiré mon attention. Mathieu Perreault y parle d'une équipe de  chercheurs de l’Université Waterloo, en Ontario, viennent de lancer le site rinkwatch.org pour observer les patinoires à travers le Canada. Le Ottawa Citizen a aussi présenté le projet.

Les citoyens peuvent inscrire les patinoires de leur quartier, quelles soient, comme la nôtre, dans la cours de la maison, ou encore dans un parc. À tous les jours, il faut répondre à la question simple : puis-je patiner ou pas sur la surface. Pas mal géniale cette idée de faire participer les citoyens sur une base volontaire à une étude scientifique. Nathalie, Félix et moi avons mis assez de temps à la créer, la patinoire Lemieux-Fortin, que je l'ai ajoutée sur le site!


Vous connaissez une patinoire dans votre coin? Inscrivez-la!

10 janvier 2013

Le Boeing 747-428 d’Air France qui relie deux de mes mondes

Qui, enfant, n’a jamais rêvé de voler comme un oiseau? Mon père m’emmenait souvent à l’aéroport de Québec pour observer les avions de près. Dans mon enfance, le Boeing 747 représentait le summum. Si haut, si long, si large, avec autant de passagers à son bord. On en voyait pas de près dans le ciel de Québec, mis à part ceux qui volaient à haute altitude, reliant l’Europe à l’Amérique du Nord. Oui, depuis toujours, les avions me fascinent.

Ce vieux rêve de voler comme un oiseau, je l’ai réalisé de mai 2008 à novembre 2009, alors que je complétais ma licence de pilote privé chez Cargair, à St-Hubert. Je vous suggère de lire le compte-rendu de mon premier vol ici.Est-ce que je pilote encore? Non. Est-ce que je compte le refaire? Oui. Mon médical est à jour, je veux entreprendre l’annotation « vol de nuit » en 2013. Et enfin réaliser un autre rêve en emmenant les enfants voler.

En attendant, grâce à Internet, je peux, comme des dizaines de milliers d’enthousiastes de l’aviation, assouvir ma passion. En anglais, ces fanas se nomment plane spotter. Vous en trouverez aux abords de tous les aéroports du monde, radio, jumelles et appareil photo en main. Leurs photos et vidéos se retrouvent ensuite sur la toile.

Je suis abonné, sur YouTube, à quelques chaînes de vidéos, dont celles de Marcel Dufour et RunMike. Lorsque qu’une vidéo est ajoutée, je reçois un courriel et un lien.

Hier, j’ai reçu un avis de RunMike. Ajout de l’atterrissage d’un 747 à St-Denis de la Réunion, île géniale située dans l’Océan Indien et que j’ai visitée avec Nathalie en 2011. À 0 :40, on voit très bien l’immatriculation de l’appareil; F-GTIH.

Une intuition me lance alors que j’ai vu un appareil similaire quelques jours auparavant.

Je consulte mes courriels et retrouve le vidéo de MrMD, filmé le 30 décembre 2012. Il met en vedette l’atterrissage d’un 747 à Dorval, le 30 décembre 2012. Je crois reconnaître l’immatriculation et Marcel, dans un échange de messages sur YouTube, me le confirme : F-GTIH.


Le même 747-428, Golf Tango India Hotel, effectuait donc la liaison Paris-Montréal quelques jours plus tôt. Le site FlightRadar24 valide l’information. Sur la page de l’appareil, je constate que le bel oiseau blanc arrivait de Rio de Janeiro le 30 décembre, avant de venir faire des sauts à Montréal pendant quelques jours. Il a ensuite repris le chemin de l’été, en volant vers l’Ile de la Réunion.

Dans le vidéo de MrMD, de 0 :50 à 0 :55, on aperçoit le Mont-Royal, la tour de l’Université de Montréal et l’Oratoire St-Joseph. Le quartier qui m’a vu prendre mon envol de 1988 à 1992, alors que j’étudiais en marketing & PME à HEC Montréal. L’endroit où Nathalie est apparue dans ma vie.

Le vidéo de 974runmike me rappelle ce fantastique séjour si loin de chez moi au printemps 2011. Je vous suggère de lire ces billets, rédigés dans ce petit coin de paradis : 25 mai26 mai, 27 mai et 31 mai.

Un avion donc, qui relie deux de mes mondes. Qui relie deux passions : celle de l’aviation et celle de la découverte de la planète bleue et de ses habitants.

Merci aux plane spotters, merci à Marcel et RunMike pour ces vidéos porteuses de rêve!

2 janvier 2013

Passer une partie de la nuit dehors

Tout le monde connait l’expression : « avoir une foi qui déplace les montagnes ». Notre plus jeune, Félix, a eu raison de sa mère et de son père. Sans le savoir, il vient d’apprendre ce que veut dire cette expression. 

J’aurais fort probablement envoyé promener, avec, qui sait, selon son degré d’insistance, un verre de bière en fût en plein visage la personne qui m’aurait dit, il y a 25 ans, qu’un jour je passerais la soirée du Nouvel An dehors à arroser une patinoire naissante, par moins 15 degrés celcius et sans aucune goutte d’alcool dans le sang… « Never say never ». Félix la connait celle-là aussi.

À notre arrivée à la maison en fin de soirée, après un aller-retour à Québec pour célébrer le Nouvel An avec mes parents, le plus jeune de la famille a jeté un coup d’œil au thermomètre : -15. Petit « yes! » bien senti, séance d’habillage en couches de vêtements et hop! à l’extérieur, afin de retirer la neige accumulée aujourd’hui en compagnie de Nathalie. Grands-papas Ben et Roger lui ont dit qu’à partir de moins douze, en arrosant en jet fin, l’eau se transformait rapidement en glace.

Félix m’a observé un moment puis il est entré afin de se coucher. Le papa taureau, qui prend tant de temps à se décider, a continué, continué et continué encore. Pendant des heures. Ce qui, au départ, s’avérait une tâche ennuyante, s’est transformé en jeu. Tour à tour, je me suis pris pour un pompier déplaçant les boyaux lors d’un incendie, pour un peintre utilisant un fusil pour recouvrir les surfaces, pour un jardinier arrosant les semences dans son champ fraîchement semé. J’ai ensuite plongé dans les souvenirs.

Je me suis souvenu que jadis, mon papa passait des heures à creuser des tunnels dans la neige, à ma demande. Après 20 minutes, je trouvais ça platte et je passais à autre chose. Il continuait malgré tout. Je découvrais par la suite tous les petits racoins qu’il avait créés juste pour moi et ma sœur Véro. Nous pouvions alors jouer et améliorer nos maisons de neige. J’ai ainsi appris la persévérance.

La leçon magistrale que j’ai aussi retenue en observant mon père au fil des années, c’est de donner au suivant. Cette nuit, en m’amusant dehors par une froide nuit d’hiver québécois, je me suis pris à lancer aux étoiles le rêve suivant : observer mon fils Félix arroser une patinoire pour ses enfants, dans plusieurs décennies. La boucle sera ainsi bouclée et le cycle repartira, alors que les enfants de Félix arroseront à leur tout une patinoire...

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