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7 août 2016

Mes Jeux en vrac

Je tente de prendre des photos quand je le peux. Et lorsque j'ai une ou deux minutes, je les publie sur mon fil Facebook, avec quelques commentaires. Voici un aperçu des derniers jours pour les gens à l'extérieur de Facebook.

Afin de satisfaire mes nombreux amis internationaux, je publie parfois en anglais.
















Six journées (ou semaines?) à Rio

Nathalie et Félix m’ont laissé à l’aéroport de Montréal vers 6 h, dimanche dernier. Vingt-quatre heures plus tard, après des escales à Fort Lauderdale et Bogota, je posais le pied à Rio. Le plan initial du jour consistait à : a) récupérer mon sac en dos; b) retirer de l’argent brésilien au guichet automatique ; c) me rendre au centre de distribution des accréditations et uniformes (UDAC dans le jargon olympique) et d) me rendre à l’appartement à Barra da Tijuca.

La signalisation dans l’aéroport étant excellente, avec des dizaines de gens pour indiquer où se rendre, j’ai accompli a) et b) sans difficultés. Je n’ai jamais réussi, ce matin-là, à prendre le bus pour me rendre au UDAC, n’arrivant pas à trouver le bon bus. En fait, je l’avais identifié mais je n’ai jamais osé monter à bord… J’ai sauté dans le bus rapide (BRT), qui, je le savais, me mènerait directement à Barra da Tijuca.

Pendant environ deux heures et près de 35 km, le bus articulé a circulé sur une voie réservée dans Rio. Premières impressions : les motocyclistes sont encore plus fous que ceux de Paris ! Il y a des véhicules partout, qui roulent à queue leu leu. Moi qui haït le traffic… Des sens uniques avec interdiction de tourner à gauche sur des kilomètres. Puis, la possibilité de le faire. J’ai vu les favelas accrochées aux flancs des collines. Dans certains quartiers où nous passions, il y avait même des rouleaux de barbelés sur les murs des maisons.

Ne vous inquiétez pas pour ma sécurité. Nous avons loué un appartement à Barra da Tijuca, le quartier le plus récent et le plus sûr de Rio. En Floride, Arizona ou encore Californie, on appelle le genre de lieu où nous résidons des « gated community ». Grilles, gardiens de sécurité pour ouvrir les portes, gardiens privés dans les rues, rien ne manque.

Je découvre le minuscule appartement où nous logerons à six pour les trois prochaines semaines. Amants de solitude et de grands espaces, abstenez-vous de vivre ce genre d’expérience. Je retrouve avec joie mes complices des JO de Sotchi, Martine, Rock et Will. Une fois installé, ils me font visiter le quartier. Un service gratuit de ponton permet de traverser le canal qui nous sépare de la rue menant à la mer. 500 mètres et j’ai les pieds dans le sable.

WOW. Quel sable soyeux. D’immenses vagues (au moins 2 mètres à mon avis) et des dizaines de surfers, allongés sur leurs planches en attendant de prendre leur élan. Pas sûr que je pourrai faire du body surf sur cette plage… À tout le moins à cet endroit. Je saute assez vite à l’eau, question de tester l’eau. Selon Surf-Forecast, la température de l’eau est à 21,7C (71F).

En tombant comme une roche sur le lit en fin de soirée, je prends à peine la mesure de ce que je m’apprête à vivre au cours des trois prochaines semaines.

Le billet s’allonge. Devrais-je l’interrompre ? Pour la première fois depuis mon arrivée ici, je suis le seul occupant de l’appart. Les doigts filent sur le clavier. Les idées veulent sortir. Tout se mélange. Dimanche soir. Le temps file à une vive allure.

Mardi. Départ de la maison vers 9 h. Un bus bleu climatisé, le 2018, me mène directement à la porte du UDAC Center. Arrivé à 11h, je quitte les lieux vers 14 h 30. Retour à Barra à 17h. Du trafic, encore du trafic. Toujours plus de trafic. Le bus longe la côte. Je « visite » Copacobana, Ipanema, Leblon. Splendide côte brésilienne.

Mercredi. Vers 9 h, je me pointe au Village olympique pour la première fois. J’entre en mode apprentissage accéléré. On m’assigne à l’équipe du Nigeria. Un peu bizarre, car il s’agit d’un pays anglophone. J’aurais pû être plus utile avec un pays francophone. Mais bon. L’important consiste à vivre l’expérience et donner le meilleur de moi-même. À 10 h, je reçois un texto de mon team leader. L’équipe est sur la Plaza à 10 h 30 pour la cérémonie de bienvenue. Je me retrouve donc, à peine soixante minutes après mon arrivée, à porter les cadeaux que la délégation remettra à la mairesse du village. Trop malade. Marija, ma jeune coéquipière, originaire de Letonie et vivant maintenant à Londres, porte l’étendard du Nigeria.

En après-midi, nous nous retrouvons tous les deux assis à l’avant d’un mini-van. Le chauffeur brésilien ne parle que le portugais. À l’arrière, sept nigériens et leurs de valise. Trafic, encore le trafic. Les voies réservées olympiques ne sont pas encore en service. De 14 h à 22 h, je me promène aux quatre coins de la ville pour les reconduire à leurs hôtels. Je change de véhicule vers 20 h, lors d’un arrêt à un hôtel. Seul une fois de plus avec un brésilien unilingue. Vive Google Translator ! Pas parfait mais très utile… quand le foutu cellulaire est chargé.

Jeudi. Au Village toute la journée, de 9 h 30 à 20 h 30. Ça prend environ 1 h 45 se rendre au OLV (abréviation de Olympic Village). Départ à 7 h 30, retour à 22 h. « Petites » journées… À mon retour à l’appart, tous les colocs y sont. Après des heures dans la foule, je retrouve une foule réduite. On jase et on se raconte nos journées.

Il se fait tard. Demain (lundi), je quitte l’appart à 4 h pour me rendre au OLV. Je prends livraison du SUV de l’équipe à 5 h 30. Ensuite, destination aéroport afin de récupérer le ministre des sports nigériens et un des assistants administratifs du NOC (National Olympic Committee). Je laisse le ministre à son hôtel et ensuite retour au village.

Presque mille mots. Le sommeil m’appelle.

Dans les prochains jours, je reviendrai sur ce que je vis dans le Village olympique (ce que je peux raconter…), mes rencontres, le début des Jeux, les améliorations que je constate tous les jours dans le transport en commun.

J'aimerais écrire plus souvent. Cependant, je passe rarement plus de 10 minute seul. Et comme mon vieux cerveau fonctionne lentement, ben je n'arrive pas à produire. Je vis peut-être au rythme brésilien ?

Bons Jeux !

31 juillet 2016

Départ pour Rio

Porte d’embarquement 75, aéroport international de Montréal. Un grand café Starbucks à la main, je tente de réveiller mon esprit, qui flotte encore. J’ai dormi d’un sommeil léger, me réveillant à de nombreuses reprises. L’alarme a sonné la charge à 4 h 45. Un snooze plus tard, sortie du lit. Circulation fluide sur les routes désertes d’un dimanche d’été. J’imprime les cartes d’embarquement, l’étiquette bagage et dis au revoir à Nathalie et Félix. Dans soixante minutes, installé dans le siège 5F, je débute un nouveau périple olympique.


Trois vols me mèneront à destination. Quatorze heure quarante-huit dans des cabines pressurisées filant à 800 km/h vers le sud. Tout d’abord, Montréal – Fort Lauderdale, sur Air Canada Rouge. Un vol de 3 h 32. Escale de 4 h 47 avant de poursuivre vers Bogota, en Colombie. Je volerai à bord d’Avianca, pour une durée de 4 h 59. Nous survolerons le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Visage rivé au hublot, je rêverai à toutes ces iles sur lesquelles je n’ai jamais mis le pied. Suite à une deuxième escale, de 2 h 53, je remonterai à bord d’un Airbus d’Avianca pour un vol de nuit de 6 h 17. À 6 h 35, lundi le 1er août, je foulerai le sol de l’Amérique du Sud pour la première fois de ma vie.

Flashback, courtoisie de la fonction « souvenirs d’il y a un an de Facebook ». Il y a douze mois donc, nous étions en vacances aux Iles-de-la-Madeleine. Le 31, dans le studio de CIFM, la radio des Iles, je donnais une entrevue à propos de mon livre, Le journal d’un passionné de Jeux olympiques, quand le bénévolat devient un tremplin. J’y racontais ce qui m’a mené aux JO de Vancouver, puis à ceux de Sotchi. J’y ai parlé de mon amour de la mer et de la montagne. De ma famille qui me permet de vivre ma passion de la découverte des gens et des lieux, par le biais des événements internationaux.

Au cours des trois prochaines semaines, je compte vous raconter les Jeux à ma façon, au fil des notes couchées dans ce petit carnet Moleskine noir qui ne me quittera pas.

Partagez l’adresse de mon blogue avec vos proches. Tout simple : www.christianfortin.com.

20 juin 2016

Rio dans mille heures

En février 2014, tout cela ne semblait qu’un rêve. Dans l’effervescence des nouvelles amitiés et des découvertes en sol russe, nous, bénévoles internationaux, pensions à la prochaine occasion où nous pourrions plonger à nouveau dans la bulle olympique. Rio revenait alors dans nos conversations. En août 2014, je me suis donc porté volontaire. Et me voici, à un peu plus de mille heures du départ.

Dans quarante-trois jours, je foulerai le sol de l’Amérique du Sud pour la première fois de ma vie et vivrai ainsi mes troisièmes Jeux olympiques. Que fais un amoureux de la neige aux Jeux d’été me direz-vous ? Je vais à Rio parce que ce sera… l’hiver chez eux ! Hihihi…

Me projeter ainsi dans l’avenir, au lendemain de la fête des pères, ne peut que me ramener dans le passé. À cette période-ci de l’année, l’excitation nous gagnait peu à peu, ma sœur et moi. La fin des classes signalait le départ imminent vers Hampton Beach. Deux semaines à jouer dans le sable et dans les vagues, à regarder passer, ébahi, ces rutilantes Harley Davidson sur l’avenue Ashworth. La veille du départ, papa commençait à remplir le coffre de la grosse voiture Pontiac. Nous partions très tôt le matin, afin de rouler à la fraîche le plus possible. Ah… la mer. Je ne pourrais vivre sans elle. Tout comme les montagnes d’ailleurs.

Je m’envole pour Rio le 31 juillet. Escales à Fort Lauderdale, puis Bogota, avant le dernier vol, de nuit, vers le Brésil. Le 1er août, je retrouverai, à Barra da Tijuca, au sud-ouest de la ville, mes amis de Baie-Comeau, Martine et Rock. Ils nous ont déniché un super appart sur Airbnb. Nous le partagerons avec deux de mes co-chambreurs de Sotchi : Igor, qui réside en Floride et Will, qui habite à Manchester, en Angleterre. Bruce, de Vancouver, complète le groupe.

Je ferai partie de l’équipe des transports, au Deodoro Accomodation Village. Des représentants des médias et de certaines fédérations sportives y seront hébergés. J’ai reçu un courriel de notre chef d’équipe, ce qui signifie que l’horaire de travail devrait suivre sous peu.

Rêver d’un moment pendant plus de deux années. Le voir arriver à vitesse Grand V. Mon blogue prendra vie dans les prochaines semaines. Tout comme pour les Jeux de Vancouver et de Sotchi, je compte publier des billets quotidiens, afin de vous faire vivre les coulisses du plus grand événement international.

30 mai 2016

Retour dans un méga événement : C2 Montréal

Un autre mois tire à sa fin. Installé sur la galerie, café à ma droite et laptop sur la petite table IKEA, je laisse la brise matinale me rafraîchir. Les oiseaux gazouillent à qui mieux mieux. Les véhicules se succèdent sur le chemin des Patriotes. Le vent du sud porte l’incessant bruit des pneus sur le bitume du pont de l’autoroute 10, située à 435 mètres. La semaine dernière, sortant du calme vécu à Richelieu dans les derniers mois, j’ai effectué un retour dans la frénésie événementielle.

Pendant trois jours, l’énergie de C2 Montréal, surnommée par Le Nouvel Observateur « Le Davos de la créativité », a coulé dans mes veines. Découvrez le site avec cette vidéo d'une minute :


Membre de l’équipe création & contenu, mon rôle consistait à accompagner les conférenciers. Seize bénévoles, deux coordonnateurs et une chargée de projet avaient pour mission de s’assurer du bien-être des conférenciers sur le site. Horaire en main, nous les guidions vers les rendez-vous, que ce soit la prise de contact avec la scène, les rencontres de presse, les entrevues pour C2 Tv ou encore les rencontres avec des partenaires et les autres activités, telle l’animation de classes de maitres.


Lundi, en fin de journée, nous avons eu une rencontre d’équipe à l’Arsenal. Des dizaines d’employés de tous corps de métier s’affairaient à effectuer les derniers préparatifs. Les lieux ressemblaient encore à un immense chantier de construction. Un néophyte aurait pu croire que rien ne serait prêt pour l’ouverture, le lendemain à 7 h 30. Tel ne fut pas le cas, car en événementiel, the show must go on.

Mardi matin à 6 h 15, la Corolla filait sur l’autoroute 10. Il y avait longtemps que je n’avais pas pris la route si tôt pour me rendre à Montréal. Je ne m’ennuie pas du tout des bouchons de circulation ! À 7 h 50, j’accueillais ma première conférencière, Nadya Hutagalung. Présentatrice de télévision, écologiste et cofondatrice de Let Elephants Be Elephants, Nadya est une figure emblématique indonésio-australienne de la protection de l’environnement. Avant sa conférence, elle voulait entendre deux des dirigeants de IDEO, Tim Brown, président-directeur général et Paul Bennett, chef de la création. IDEO est une firme réputée de design. J’ai donc eu l’immense privilège de vivre l’ouverture de la cinquième édition de C2 Montréal en étant assis dans la deuxième rangée, à quelques pas de la scène.


Mercredi, j’ai guidé Chip Conley, chef de l’hospitalité globale et de la stratégie chez Airbnb. Très charismatique et inspirant, Chip a raconté son parcours d’hôtelier passé « à l’ennemi », soit chez Airbnb, site de location de logements qui compte plus de 2,2 millions d’unités en location dans le monde.


Jeudi, en accompagnant Sandy Speicher, partenaire et directrice générale de l’éducation chez IDEO, j’ai pu discuter apprentissage. Designer graphique de métier, détentrice d’une maîtrise en éducation, elle a articulé sa présentation et sa classe de maitre autour de l’idée que concevoir de la formation consiste à concevoir en fonction du déséquilibre que provoque l’apprentissage.

C2 Montréal, ce fut aussi la rencontre d’anciens étudiants chez Zoom Académie, d’AIESECers, de jeunes et moins jeunes créatifs et gens d’affaires.

Je ressors fatigué de ce maelstrom. L'événementiel exige une immense dose d'énergie de ses acteurs. Mais ce monde procure une dose d'inspiration magique, ne serait-ce que par la qualité des rencontres que l'on y fait et de l'apprentissage informel qui permet d'avancer dans la vie.

5 mai 2016

Lancer ses rêves dans l’univers !

Voici la suite du billet publié le 25 avril, suite à notre séjour au Château Frontenac avec les enfants.

Fascinant cet exercice de s’écrire une lettre afin de l’ouvrir dans le futur. Que recélaient nos lettres, écrites la journée de mon 25e anniversaire de naissance, en avril 1993 ?

Nous rêvions tous deux d’une grande famille, composée d’au moins trois enfants. Celle-ci s’épanouirait dans une maison ancestrale située sur un grand terrain à la campagne. L’univers a répondu à nos souhaits. Nous vivons heureux, dans une maison construite en 1933, sur le chemin des Patriotes. Heureux tout le temps ? Évidemment que non ! La vie s’amuse à nous faire vivre ses inévitables montagnes russes, composées de hauts et de bas.

Sur le plan personnel, en m’adressant aux enfants, je mentionnais que je désirais fortement conserver mon enthousiasme de jeunesse. Je peux dire, avec le recul, que je ne l’ai pas perdu ! Pourquoi ? Je suis toujours aussi curieux. Je poursuis ma découverte des gens et des lieux qui façonnent l’histoire. Entre autre par le biais de mon implication bénévole et de mon travail auprès de ceux qui donnent du temps pour embellir le monde, à la hauteur de leur énergie. Les bénévoles, des gens de cœur, m’inspirent car ils font preuve d’un enthousiasme à toute épreuve.


Pour ce qui est des shows rock, je confirme que je maintiens le cap, en m’offrant de vivre, au moins deux par année, l’énergie dégagée par la musique live et la foule en liesse. La plus récente dose de rock solide, je l’ai eu en compagnie d’Iron Maiden au Centre Bell, en avril. L’automne dernier, à Québec, j’avais « fermé » le Colisée puis « ouvert » le Centre Vidéotron, avec Metallica. Et en juillet, j’avais emmené Nathalie, Roselyne et Félix voir Bodh’aktan aux Iles de la Madeleine.

Mes amis me traitent de rêveur et d’idéaliste et ajoutent souvent « arrête de l’dire pis fais-le, Fortin! » Eh oui. Mon plus grand défaut consiste à laisser cette foutue petite voix intérieure, plus souvent qu’autrement, dicter mes actions. Parce que vous savez, elle aime s’imaginer toutes sortes de peurs, la vilaine. Je reviendrai d’ailleurs sur cet aspect de ma vie lors de prochains billets. Je crois avoir enfin trouvé une façon de l’apprivoiser.

Et ces rêves fous, Christian ? Lisez :

En avril 2008, lors du passage dans la quarantaine, un fort sentiment d’urgence a envahi mon être. En mai, je débutais mes cours de pilotage, chez Cargair à St-Hubert. En octobre 2009, j’obtenais mes ailes de pilote privé !

De 1993 à 2002, j’ai vu les quatre coins de l’Amérique du Nord dans le cadre de mon travail en marketing. Ensuite, j’ai découvert les divers secteurs du Grand Montréal et les gens qui animent les communautés locales. J’ai suivi Nathalie dans des congrès en Europe et même à l’Ile de la Réunion, dans l’océan Indien.

Mes expériences bénévoles à Vancouver et Sotchi furent racontées ici, sur ce blogue, et dans un livre, le Journal d’un passionné de Jeux olympiques.

Le voilier, lui ? J’en rêve toujours… quoique de moins en moins. Après avoir vidé les maisons de deux oncles et celle de mes parents dans les trois dernières années, j’ai commencé peu à peu à me détacher des possessions matérielles. Je préfère vivre des expériences humaines enrichissantes. D’ailleurs, Nathalie écrivait dans sa lettre que la réussite dépend en grande partie de nos valeurs.


Pendant de trop nombreuses années, j’ai pensé que la réussite provenait des possessions qui démontraient la réussite : auto de luxe, grosse maison avec une piscine creusée située dans le bon quartier, etc. Je faisais fausse route.

J’ai réalisé que le rêve de posséder un voilier ou une moto Harley Davidson reflétait ma soif de liberté et des grands espaces. Je sais aujourd’hui que peux assouvir ces passions différemment, sans avoir à me préoccuper de l’entretien d’objets.

Je débute la quarante-neuvième année de ma vie. Ce qui signifie, que cela me plaise ou non, la fin de la cinquième décennie. J’accorde moins d’importance au futur à long terme et m’efforce de vivre chaque journée en pleine conscience.

La curiosité et l’enthousiasme feront toujours partie intégrante de ce qui me guide. L’écriture et l’enseignement me permettront de contribuer à ma façon à embellir le monde.

La machine à rêver fonctionne encore. Prochaine destination : les Jeux olympiques de Rio !

25 avril 2016

Vingt-cinq années en couple, ça se fête !

Le samedi 24 avril 1993, Nathalie et moi avions séjourné au Château Frontenac. L’hôtel le plus photographié du monde, qui appartenait alors au Canadien Pacifique, fêtait ses premiers 100 ans. Je voulais célébrer en grand mes 25 ans et le début de nos carrières professionnelles.

Sur un coup de tête, nous avions saisi le papier entête et avions fait comme dans les films : nous nous sommes écrit chacun une lettre, qui serait à ouvrir le 26 mai 2015, dans une suite du Château. Pourquoi cette date ? Parce qu’elle marquerait le 25e anniversaire de notre amour, qui a pris naissance au Château d’Amos en mai 1990, lors d’un congrès AIESEC.


Les années passèrent et les enveloppes demeurèrent scellées. 2015 se déroula sous le signe de la recherche-action en équipe que je menais dans le cadre de la maitrise en gestion de la formation. Le Château ne nous vit donc pas dans l’une de ses suites.

Il y a deux semaines, j’ai consulté toute la famille (concilier cinq horaires s’avère tout un exercice !) et j’ai réservé un studio double pour le samedi 23 avril. Nous pourrions enfin lire les messages que ces deux objets ayant voyagé dans le temps nous réservaient.

Une idée folle a germé peu à peu dans mon esprit. Après plusieurs jours de tergiversations, les doigts ont pianoté sur le clavier du MacBook Air et j’ai envoyé, sans avoir trop d'attentes, un courriel au directeur général du Château, lui expliquant ce que vous lisez en ce moment.

Le lendemain matin, je recevais une réponse :
« Bon matin M. Fortin, Tout d’abord, au nom de M. Mercure et de toute l’équipe du Fairmont Le Château Frontenac, je vous remercie d’avoir pris le temps de nous écrire pour nous faire part de votre séjour plus que spécial ! C’est avec joie et émotion que je ferai tout en mon pouvoir pour transformer votre séjour en souvenir inoubliable ! »
Nathalie et les enfants m’ont regardé avec un drôle d’air lorsque je leur ai annoncé que j’avais écrit au DG du Château : « yé capoté mon chum / notre père ! Écrire au DG ! Ben voyons donc. Pour quoi faire ? » « Vous verrez, vous verrez » fut ma réponse de gars qui rêve toujours tout haut.

Samedi. 15 h 25. Nous effectuons notre entrée. Je me présente au comptoir. Le préposé à l’accueil, fort gentil, me remet les clés magnétiques. « Vos chambres sont au deuxième étage. Les ascenseurs se trouvent à votre droite. » Une petite lumière s’allume dans mon esprit. Les chambres ? J’ai réservé un studio double… Je garde la surprise pour moi. Alors que nous attendons l’ascenseur, une jeune voix m’interpelle : « M. Fortin ? Bienvenue au Château. Désolé de vous avoir manqué à la réception. Je vais vous montrer votre suite. Je suis très heureuse de vous recevoir ! » Nathalie et Félix me regardent avec des grands yeux qui disent : « Une suite ? Elle a dit une suite ? »

Chambre 2259. « Celle-ci sera pour les enfants. » Chambre 2261. « La suite Charlie Chaplin sera pour vous. Entrez, j’ai une surprise ! ».

Julie, émue, nous fait passer à l’intérieur. Une bouteille de champagne sur la glace, cinq flutes et des macarons nous attendent, sur la table dans le salon de la suite. Nous sommes ses derniers clients au Château, après treize années de service. Elle relèvera de nouveaux défis au Fairmont Manoir Richelieu. Nul besoin d’ajouter que quelques larmes furent versées.



J’ai ouvert la bouteille, en ai servi à chacun et nous avons trinqué à la santé de notre belle famille. J’ai sorti les lettres de mon sac, les ai ouvertes avec un canif suisse. Puis, Nath et moi avons plongé dans ces missives qui avaient voyagé dans le temps…

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