Je viens de revoir toutes les photos prises pendant mon séjour à Vancouver. Plus de 1 000!!! Jamais je n'avais imaginé en avoir pris autant! Je comprends mieux pourquoi les photos professionnelles semblent si parfaites. Ils en prennent des dizaines pour en garder quelques unes. Je vous invite d'ailleurs à visiter la magnifique galerie de photos de Robert Gauthier and Wally Skalij, photographes du L.A. Times. Gauthier documente une journée de travail. Certaines de leurs photos mettent en vedette MA montagne, Cypress. Ski acrobatique: ici, ici et ici. Snowboard, halfpipe: ici, ici, et ici. Bosses: ici et ici. Enfin, la plus belle d'entres toutes: une quart de finale en snowcross homme.
Je peine à croire qu'il y a un mois, je quittais Richelieu pour Vancouver. Et qu'il y a sept jours, je revenais à la maison. Mes aînés reconnaîtront là la force du temps qui s'égrenne rapidement, alors que pour les benjamins, rien ne va assez vite. Étrange cette notion d'espace et de temps. Dans le 737, j'ai traversé trois fuseaux horaires et 5 000 kilomètres en moins de cinq heures. Nous en mettons douze en famille pour franchir les 1 200 kilomètres qui nous séparent des Iles-de-la-Madeleine.
Cypress sera à jamais pour moi la montagne maniaco-dépressive. Celle qui t'emmène au 7e ciel avant de te faire plonger en enfer. Les photos du 16 février accompagnées du billet du jour me le rappelleront toute ma vie.
Dehors à 3 h 45 sous un déluge (il tombera 40 mm de pluie ce matin-là). Début de quart à 5 h 30 dans la noirceur, la brume et la pluie, suivi d'un dégagement sur l'heure du midi. Il s'agissait de ma quatrième journée de travail. Celle qui m'a presque vu maudire mon expérience aux Jeux, puis retrouver la bonne humeur en croisant Quatchi et enfin l'extase avec une 2e médaille d'or en quatre jours! Sans compter la présence de Michaëlle Jean, qui m'a serré la main à deux reprises à mon point de contrôle d'accès.
Cypress s'avère le lieu où le Canada a remporté 29 % de ses médailles d'or (4 sur 14) et d'argent (2 sur 7)! Cypress a brisé le mauvais sort et fait d'Alexandre Bilodeau un héros national. Cypress a provoqué la risée des médias internationaux.
Cypress, ma maniaco-dépressive favorite, a même fait l'objet d'une mention dans le discours de clôture de John Furlong:
À tous les hommes et les femmes vêtus de manteaux bleus, vous êtes les véritables héros de ces Jeux. La promotion de 2010 : une équipe parfaite qui s’est comportée avec dignité et s’est donnée corps et âme à la tâche. Vous avez souri, vous avez encouragé et su remplir le cœur de nos visiteurs d’amitié et de bienveillance. Pour bon nombre d’entre vous qui ont agi en coulisses, un simple merci ne suffit pas. Vous avez tout donné afin d’affronter une montagne entêtée. Le résultat : manteaux bleus 1, météo de Cypress Mountain 0. Vous avez été mis à l’épreuve encore et encore et vous nous avez rappelé quotidiennement à tous que rien ne peut égaler la force de détermination du cœur humain. Que vos contributions ici soient comme une médaille d’honneur que vous porterez tout au long de votre vie. Puisque de par votre service, vous avez montré au monde ce qu’est un Canadien fier et généreux.Lors de mon dernier quart de travail à Cypress, le 27 février, j'ai reçu quelques cadeaux de VANOC: une montre Swatch, une épinglette du CIO, une médaille coulée par la Monnaie royale canadienne et une étiquette identification de bagages. Ces souvenirs, ces centaines de photos, les mots de John Furlong et tous ces "Thank you for beeing a Volunteer" reçus des milliers de spectateurs et de vancouverois me permettront, je l'espère, de conserver le sourire et le moral dans les hauts et les bas de ce passage sur la planète bleue.
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