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28 février 2010

Jour 16 - troisième journée de congé: Whistler !!!

21h15. Je reviens à la maison. Je réveille aussitôt l'ordinateur, afin de trouver une façon de me rendre à mon dernier quart de travail des Jeux demain matin. Je dois arriver à BC Place entre 5h15 et 5h50, pour obtenir mon accréditation de la journée. Lever prévu à 4h20, appel du taxi à 4h30, autobus de nuit #24 à 5h de Lonsdale Quay, marche de 10 minutes au centre-ville et hop! dans le stade pour placer à chacun des sièges les objets dont auront besoin les spectateurs à la cérémonie de clôture.

En ce samedi 27 février, je me lève à 5h20 afin de me rendre à la gare centrale située au centre-ville. Je monte à bord d'un autocar Greyhound vers 7h30, en direction de Whistler. Hier soir, je me suis procuré un forfait d'une journée comprenant billet aller-retour, billet de remontée qui inclut la gondole Peak2Peak et location d'équipement. Le tout pour un raisonnable 122.70$.

Les mots me manquent ce soir pour décrire cette journée. Ma dernière sortie en ski alpin remonte à 1988, à Stoneham à Québec. Dénivelé de 1 380 pieds. L'excitation de découvrir les montagnes mythiques de Blackcomb et Whistler surpasse la crainte de dévaler une si grosse montagne. Dans le temps de le dire, je me retrouve au 7th Heaven, à 7 494 pieds. La base de la montagne est à 2 247 pieds! 5 247 pieds de dénivélation! Je retrouve mes réflexes assez rapidement. Il faut dire que tout ce que j'avais entendu dire au sujet des skis paraboliques est vrai: ils tournent tout seul!

À mon retour en bas, vers 16h30, je m'impatiente un peu dans la file de la gondole qui me ramènera de la Base II au pied de la montagne. Des gens prennent des photos avec quelqu'un. Je passe rapidement, pour réaliser qu'il s'agit d'une médaillée olympique! Je rebrousse chemin. En ville, il faut attendre de quatre à cinq heures pour toucher les médailles, à la Monnaie royale canadienne.


De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

J'apprendrai en cherchant sur le site des Jeux l'athlète en question est Elana Meyers, de l'équipe américaine de bobsleigh à deux. Elle a remporté sa médaille de bronze le 23, derrière les canadiennes et les allemandes.

Sur ce, je vous souhaite un excellent dimanche, dix-septième et dernière journée des Jeux Olympiques 2010 de Vancouver.

27 février 2010

Jour 15 - le slalom géant parallèle féminin

Je rédige la première version de mon billet du jour 15. Je le complèterai plus tard. J'ai en effet décidé, vers 21h15, d'aller à Whistler demain. Je dois me lever à 5 h 20, afin de me rendre au terminus Greyhound au centre-ville.

J'ai débuté mon aventure à Cypress Mountain il y a une éternité de cela, un certain samedi 13 février, dans l'équipe Bravo à l'entrée du site. Nous vivions un déluge. Je boucle la boucle ce vendredi 26 février, par un quart de travail de 11h à 16h, dans l'équipe Entry. Sous un déluge! À mon arrivée sur le site, des spectateurs quittaient déjà les lieux, détrempés, transis de froid.

Ce dernier quart s'avère plutôt tranquille. J'y reviendrai en détails.

À mon retour à Lonsdale Quay vers 15h15, je flâne sur les quais, vais voir de près le grand voilier Kruzenstern (j'aurai des détails croustillants à vous partager à son propos). Je retrouve la maison juste à temps pour la finale de curling féminin. Des amis m'avaient invité à aller voir le spectacle de Robert Charlebois à la Place de la Francophonie. J'ai préféré demeurer au sec et à la chaleur. Pour la première fois depuis mon arrivée, je regarde des compétitions. Le 5 000 m à relais courte piste fut des plus excitant. Et que dire du match Canada-Slovaquie. "It's not over til it's over" disent les anglais. Quelle fin de match!

Sur ce, il est grand temps que je me couche. Demain, je découvre Whistler.

Jour 14 - deuxième journée de congé des Jeux

Que l'oreiller et la chaleur des couvertures m'attiraient. J'ai réussi à leur échapper vers 10h. Je pense qu'en ce quatorzième jour des Jeux, ce dont j'avais le plus besoin, c'est de sommeil.  Point de 228 vers Lonsdale Quay aujourd'hui. Je monte à bord du 240, en direction Vancouver, par le Lion's Gate Bridge. Je descend au premier arrêt en ville, à l'entrée de Stanley Park.

Ma première destination: l'aquarium de Vancouver, le plus important au Canada. Je veux enfin voir des bélugas de mes propres yeux. À la fin de l'université, mes amis dans l'AIESEC me surnommaient Bélou. Pourquoi? Parce que mon implication étudiante, ma blonde, mon travail à temps partiel et mes études occupaient tout mon temps. Plus rien pour le sport. Le sommeil manquait. Résultat: un tein plutôt blanchâtre et un début de bedon de bière/pizza... Les bélugas de l'aquarium s'avèrent aussi beaux que je me l'étais imaginé. J'assiste à leur repas, puis à celui des dauphins, j'écoute le film Planet Earth: Shallow Seas 4-D Experience. 4-D parce que nous avons des lunettes 3-D, que les sièges bougent et qu'il y a du vent, des embruns et des odeurs!

Je fais le tour de Stanley Park, du côté nord-est. La vue vers les montagnes et le centre-ville y est magnifique. Je me laisse bercer par le son des mats des voiliers à quai à la marina. Je me retrouve au centre-ville, observe la flamme olympique du toit d'un édifice adjacent, ouvert au public suite aux nombreuses critiques de la première semaine. Je remonte Granville Street. L'attente pour entrer à la Monnaie royale canadienne et toucher les médailles olympiques dépasse les quatre heures. J'entre dans un restaurant style mexicain. Décision facile à prendre: mon estomac crie famine, j'entrevois une télé 42 pouces, un gars prend une pinte de bière et surtout, il y a des places libres. J'assiste à la fin du match de hockey féminin Canada-USA. Les cris de joie fusent à la toute fin.

Je poursuis ma marche au centre-ville, me retrouve devant la maison de l'Alberta, qui diffuse en direct sur écran géant l'épreuve de sauts acrobatiques à Cypress. "Wow! Nous avons l'air de cela à la télé? Cool!". Depuis mon arrivée, je n'ai guère eu l'occasion de regarder des compétitions. Je poursuis mon marathon personnel. Rien d'autre n'existe à part ma chambre, la 228, la navette vers Cypress, la montagne, le Seabus, le Canada Line et l'Olympic Street Car vers Granville Island et la Place de la francophonie. À mon retour, vous allez me raconter les Jeux, d'accord?

À 20h15, mon corps me lance des signes de fatigue extrême. Je quitte le spectacle de Ariane Moffat (qui soit dit en passant sera télédiffusé samedi le 27 à TV5) et retourne à la maison. J'y tombe aussitôt de sommeil.

Demain, j'effectue mon dernier quart de travail à Cypress.

25 février 2010

Jour 13 - ski acrobatiques, sauts - femmes

J'aime l'expression aerials qu'utilisent les anglais pour parler des sauts de ski acrobatique. Beaucoup plus simple que l'expression française. Plusieurs bénévoles ont mis le logo Vancouver 2010 à l'envers, pour rendre hommage à ces flying women.

Pour la première fois depuis mon arrivée ici, dame nature a recouvert de son manteau blanc la montagne. Nul besoin de vous dire que je jubilais au plus haut point à ma sortie de l'autobus, à 3 000 pieds d'altitude. Cypress étant Cypress, le brouillard règne en maître. Nous avons bien peur que la compétition ne soit remise, voire même annulée.

Dans la salle de briefing, je rencontre Charles et Éric. Ce dernier effectue son dernier quart de travail et prend l'avion vendredi matin. Eh oui, les Jeux achèvent... Nous décidons donc de nous offrir une soirée joyeuse et demandons BRAVO 20, la vérification des billets. Les bénévoles assis dans la salle ne comprennent pas pourquoi nous avons tant de plaisir à montrer nos cartons Bravo 20. Notre choix est stratégique: nous serons sous une tente blanche équipée de chauffage et près de la tente chauffée où nous nous inscrivons à notre arrivée. Dans cette tente, qu'y a-t-il? Une télé. Et qu'y a-t-il à 16h30? Oui, le match Canada-Russie. Il paraîtrait que notre dernière victoire contre les rouge remonte à 1960? Nous verrons donc de quel bois se chauffe cette équipe de vedettes habituées d'être chouchoutées.

16h40. Les spectacteurs commencent à arriver. Plusieurs ont le cellulaire à l'oreille. "2-0 Canada, beginning of 1st!". Il en sera ainsi pendant tout le match. Le Canada est en feu! Et les médailles en bobsleigh! Quelle soirée.

Des dizaines d'australiens passent notre accès, équipés de leur drapeau et de leurs kangourous gonflables. La joie de vivre habite les auzzies. Leurs chances de médailles s'avèrent excellentes ce soir, avec trois filles sur douze pour la finale. L'or ils récolteront, nos amis australiens."Go auzzie!!"
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

Je me retrouve sur le chemin menant vers les autobus. Ma main droite tient une lampe de poche avec embout orange. La gauche, équipée de la célèbre mitaine rouge La Baie, tend la main pour des High Five aux enfants et adolescents. Le sourire ne me quitte pas. Il y a de la neige partout, les médailles ont été décernées, je suis avec mes amis. La neige au sol ralentit les spectateurs car le chemin compte deux pieds de moins en largeur.

Je reviens en ville avec Charles, Éric et Michal. Ces derniers nous quittent vendredi. Ils ont reçu leur cadeau de dernier quart de travail: une montre Swatch aux couleurs des Jeux. J'obtiendrai la mienne vendredi.

Nous nous quittons à Lonsdale Quay. Poignée de main, accolade. 13 jours d'une aventure humaine d'une intensité que j'ai rarement vécue dans ma vie prend fin. Plusieurs bénévoles retournent à la maison dès vendredi et samedi. Mon vol de retour avec WestJet est mercredi prochain. J'ai six jours pour:
  • visiter l'aquarium de Vancouver et ses bélugas;
  • visiter la monnaie royale canadienne et la salle des médailles olympiques;
  • me promener sur le bord de la mer et savourer l'air salin;
  • peut-être aller skier à Whistler;
  • effectuer un vol en Cessna 172;
  • acheter des cadeaux.
Je réalise à peine ce que je viens de vivre. Demain, je compte visiter l'aquarium et marcher sur le bord de la mer. L'air salin me manque. Je veux savourer cette nature grandiose de Colombie-Britannique. Le décompte des dodos menant au retour s'enclenche. Je me demande comment je vivrai ce retour à la réalité.

Le 24 février 2010 marque une étape importante dans ma vie. J'ai l'impression que l'Histoire s'écrit devant mes yeux. À des centaines de reprises au cours des 20 dernières années, je me suis fait dire: "Eh que tu es chanceux!". Je la fabrique, cette chance. À la sueur de mon front. Avec ma passion des gens. Je travaille dur pour l'obtenir. La chance, elle se provoque.

Quand on s'y arrête, chaque être humain peut nous apprendre quelque chose. Je souhaite, dans les prochains mois, raconter mon histoire au plus grand nombre de personnes possible. Me retrouver debout devant un groupe constitue la plus belle façon de redonner à la société ce qu'elle m'a donné.

Lire. Réfléchir. Écrire. Poser des questions. Écouter. Raconter. AGIR. Mon futur réside dans ces neuf mots.

Go Canada Go! Médaille d'or au hockey. Quelle fin ce serait!

24 février 2010

La chance, la chance ... Ma rencontre à Brooksbank

Hier matin, la citation du jour dans le bulletin d'information des bénévoles de Cypress se lisait ainsi:

Thomas Jefferson once said:
« I find the harder I work, the more luck I get »

Je reviens de l'école primaire Brooksbank, à North Vancouver.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
Pendant 40 minutes, j'ai partagé mon expérience olympique avec les élèves de la classe de 5e année de Paul Clarke. Leur accueil chaleureux, leurs sourires, leur enthousiasme et toutes leurs questions m'ont épaté. Le meilleur dans tout cela? Ils m'ont tous fait des High Five! Plusieurs des élèves ont assisté à des compétitions à Cypress. Je voyais dans leurs yeux l'excitation des médailles olympiques. Vous vous souvenez? Cypress, c'est la montagne chanceuse! Sans la super équipe de bénévoles de Cypress Mountain qui a travaillé d'arrache-pied pour bâtir les parcours utilisés par les athlètes, le Canada serait bien loin dans le compte de médailles. Bravo!

Je remercie du fond du coeur Paul Clarke, le professeur de Stuart, qui lis mon blogue en français et m'a invité à partager mon expérience et mon message avec ses élèves. Ces quarante minutes passées en votre compagnie resteront gravées à jamais dans ma mémoire. Surtout la présentation que les élèves m'ont fait sur les bébés saumons qu'ils ont dans la classe. Des saumon Chum. L'orange qu'ils ont sous eux est leur "lunch bag" comme m'a expliqué un élève.

Je compte bien faire vivre cette expérience au plus grand nombre d'élèves possibles au Québec. Invitez-moi! Mon message est simple:
  1. Écrivez vos rêves;
  2. Travaillez fort pour les atteindre;
  3. Ne vous laissez pas décourager par tous ces gens qui vous diront que c'est impossible;
  4. Souriez;
  5. Posez des questions.
Je suis aux Olympiques parce que j'ai travaillé fort en mautadit pour y arriver, tout comme les athlètes. Ma chance provient d'une immense dose de persévérance, de questions posées, de sourires. Et surtout, de ne jamais avoir perdu espoir face à tous ces gens qui me disaient: "Impossible. Tu es fou. Cela ne fonctionnera jamais." À tous ces négatifs, je dis: "Merci! Vos commentaires m'ont poussé à aller plus loin."

De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
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Jour 12 - ski cross féminin

Mardi 23 février. Quatorzième journée de mon aventure aux Jeux olympiques. Jour 12 des compétitions. Dixième quart de travail, le troisième et dernier qui exige que je me lève à l'heure à laquelle l'oiseau de nuit que je suis aimerait se coucher... Chiffres en vrac, auxquels j'aimerais bien ajouter une nouvelle médaille à Cypress!

Je viens de passer deux magnifiques journées sous le soleil et dans les estrades. J'acceuille donc avec sérénité mon assignation à 5h50: ENTRY 20. Je travaillerai en compagnie de Céline Fremaux, une française qui a passé plusieurs années à Montréal avant de s'établir à Vancouver. Elle a une petite fille de 18 mois. Elle envie le système de garderie québécois, car ici, ce n'est pas aussi facile et bien organisé.

Mon rôle du jour: pacer. Ma phrase favorite pour faire rire les gens? "Bienvenue à Cypress Airport. Luckily enough, here you can keep your shoes on!". Les spectateurs vident leur poches, contribuent en passant à la Fondation Christian Fortin pour l'enfance (joke!!), placent le tout dans le traditionnel bac en plastique gris que l'on retrouve dans les aéroports. Ils attendent ensuite mon signal, pour passer le détecteur de métal. Je suis sous les ordres des gens de la sécurité, revêtus de noir. Je suis chanceux aujourd'hui, le groupe avec qui je travaille s'avère plutôt sympa et relaxe. Ils me bombardent de questions sur le Québec, Montréal, le français. Et voilà. Aussi simple que cela. 5 000 spectateurs sur le site. Plus de 450 ont circulé par ma porte. À 10h, le superviseur de la sécurité commence à fermer des accès. Les qualifications du ski cross féminin débutent. À 11h, notre chef d'équipe nous relâche. "Go home and enjoy the Games!".

Je monte au chalet, lunche et reprend le chemin du retour. Vous vous souvenez de quoi est constitué le lunch du bénévole? Allez, un petit effort. Ok. Soupe, sandwiche, jus d'orange, fruit, barre tendre. Je me suis couché à minuit hier, me suis levé à 4h ce matin. Pas une grosse nuit de sommeil ça, pour un jeune de presque 42 ans ... Je monte à bord de la navette et m'endort aussitôt. Je me réveille en sursaut quand une petite voix dans ma tête me lâche: "eille, me semble que d'habitude, le trajet est pas si long que ça sur l'autoroute?" Je réalise que je me dirige vers Capilano University. Comme je suis chanceux dans la vie, je repère deux dames bénévoles qui demeurent à West Vancouver. Je leur demande donc un lift. Elles me déposent à la maison à 14h.

Je m'installe devant l'ordinateur et rédige mon blogue de lundi. Je prépare ensuite la présentation que je donne demain matin à une classe de 5e année à l'école primaire Brooksbank.

Je pensais faire une sieste avant de retourner en ville mais le temps ne me l'a pas accordé. Je l'ai remplacée par une cannette de boisson énergisante. Spectacle des Trois Accords. La pluie qui tombe fait fuir les gens. Moins de 200 personnes présentes. Quel spectacle! Quelle énergie! J'y ai rencontré une ancienne collègue de la Chambre immobilière, Valérie Bélanger. Elle réside à Vancouver depuis 2008. Cet été, elle est son copain déménageront à Londres pour les Jeux de 2012! J'ai aussi rencontré Jean Poisson, mon premier "vrai patron" à la sortie de l'université. Il était chef de produits chez Venmar Ventilation à Drummondville. Il réside ici depuis plusieurs années. Tous deux ne veulent plus quitter Vancouver. Pour que moi, le gars hyper méga fier de sa ville natale, Québec, qui dit à tout bon entendeur qu'il s'agit de la plus belle ville du monde, dise que Vancouver bat tout ça, wow! La mer, la montagne, la gentillesse des gens, le transport en commun fiable, la propreté de la ville, les dizaines de parcs, la nature sauvage à moins de 30 minutes. Tout pour me plaire. Un hic majeur. Le prix des résidences. Complètement ridicule. Une maison similaire à celle de mes parents à Ste-Foy, évaluée à 185,000$ se vend ici au bas mot 800-900,000$ !!!!!

En conclusion, vous savez quoi? J'ai obtenu ma médaille! Une autre médaille d'or à Cypress!!!!! G É N I A L !!!! Et il neige. J'ai hâte de voir ça demain!

23 février 2010

Jour 12 - le plan

L'horloge Windows, dans le coin inférieur droit de mon écran, me crie après: "va te coucher, tu as vu l'heure!!". Lundi, 23h45. Mon mardi ressemblera à peu près à ceci:

4h15 - le iPhone vibrera et la sonnerie me tirera des bras de Morphée
4h40 - je sortirai dehors et appellerai un taxi
5h00 - je devrais être à bord de la navette à destination de Cypress
5h45 - arrivée sur le site. Passer la sécurité, "puncher", obtenir mon assignation
6h00 - je serai assis sur une chaise pliante blanche dans la salle de briefing
6h45 - nous serons en position
7h30 - les portes ouvrent pour les spectateurs
10h30 - début des qualifications
11h30 - je termine mon quart

Je luncherai à la montagne puis reviendrai à la maison. Je rédigerai mes billets de lundi et mardi. Je préparerai ma rencontre avec la classe de 5e année primaire de Stuart, prévue demain matin à 9h30.

Vers 16h, je me dirigerai vers le centre-ville. Les Trois Accords jouent à 19h30 à la Place de la Francophonie. J'y vais en compagnie de Valérie Bélanger, une ex-collègue de la CIGM et amie. Son chum travaille pour Omega. En juillet, ils quittent Vancouver pour Londres.


23h53. L'horloge Windows me crie après. L'oreiller se met de la partie lui aussi.

Bon début de journée à vous, gens de l'Est.

Jour 11 - qualifications saut acrobatique - hommes

Déjà le jour 11 des Jeux. Aujourd'hui, mon équipe se nommait Free 20. Notre tâche: diriger les spectateurs dans les sections 204-205 et 206 du stade de ski acrobatique. Vous avez bien lu. Pour une deuxième journée consécutive, j'ai été posté au beau milieu de l'action.

Mon quart en cette onzième journée débutait à 13h30 et s'est terminé à 20h30. J'ai soupé au chalet principal avant de prendre la navette et ai fait mon entrée à la maison à 22h. Je vous tient en haleine jusqu'à mon retour à la maison mardi après-midi. Ma nuit de sommeil sera courte ...

* * * *

Mardi 23 février, 14h30, de retour de mon quart de travail qui a débuté à 6h... Je résume le jour 11 des Jeux.  Une journée de rencontres.

En montant dans le bus de Cypress à Lonsdale, je regarde les visages, à la recherche de quelqu'un que je connais, ou encore de quelqu'un qui semble sympathique. Je m'installe aux côtés d'un homme dans la fin cinquantaine, début soixantaine. Nous nous présentons. Il s'appelle James et habite à Vernon, dans la vallée de l'Okanagan. Je lui mentionne comment les montagnes sont majestueuses par ici, à quel point la température est clémente. James m'explique qu'il lui arrive fréquemment de tondre sa pelouse en avant-midi et d'aller skier en après-midi. Wow! Le premier d'une longue série de cette onzième journée d'une aventure incroyable.

À mon arrivée à la salle de briefing, je me suis fait initialement assigner une fois de plus à Entry. J'ai refusé en disant que j'y avais déjà passé plusieurs quarts et que je voulais voir de l'action. "Well... what about Free 20 then?". Wow! Le 2e de la journée. Je me retrouve donc pour la première fois dans le stade de ski acrobatique pour un événement. Ce soir, les hommes se qualifient pour le saut acrobatique. Nous attendons 5 000 spectateurs assis et près de 4 000 debout.

L'équipe du parcours prépare la zone d'atterrissage, essentielle au bien-être des flying men. En saut acrobatique, les athlètes doivent annoncer leur saut à l'avance. Ils descendent la pente à une vitesse d'environ 64 km/h, s'engagent sur la rampe et hop, ils décollent à près de 10-15 mètres dans les airs. À chaque fois qu'un gars s'élance, j'ai l'impression que la foule retient son souffle.

Est-ce que les médias parlent encore du manque de français de la cérémonie d'ouverture? Ont-ils mentionné que tous les commentaires sur les sites de compétition se font en français et en anglais? Ici, à Cypress, je trouve les commentateurs impeccables! Parlant de français, voici le troisième Wow de la journée.

Mon chef d'équipe vient me chercher en bas pour effectuer la rotation avec un autre membre de Free 20. Dans le haut des escaliers, je croise trois secouristes. Tous portent un macaron BONJOUR. L'un d'eux remarque le mien et me demande: "Tu viens de où?" "De Richelieu, en Montérégie." Le patrouilleur (c'est ce que dit son accréditation) se retourne vers un des deux autres: "Eille, Tim, t'as entendu ça? Il est de Richelieu!". Quand je dis Richelieu, la majeure partie des gens répondent: "Ah! Oui, je connais. St-Jean-sur-Richelieu." Le Tim en question s'avance vers moi. Je lui dit: "Tu viens de Saint-Jean ou du Richelieu - Richelieu, le seul et unique?" C'est là que je tombe presque sur le derrière ... "De Richelieu, sur la rue Barré, en face du NAPA". J'ai peine à le croire. Il y a un statisticien dans la salle? Quel est le pourcentage de chance que deux gars qui ne se connaissent pas du tout, qui résident dans une municipalité rurale d'environ 5 400 âmes se rencontrent à près de 5 000 km de chez eux? Tim habite à 1.6 km de chez moi, dans la rue d'une prof de l'école primaire de Richelieu.

Tim est patrouilleur à Jay Peak, au Vermont. Il me donne une carte des pistes et une épinglette. Il n'avait jamais vu les articles à mon propos dans le Journal de Chambly. C'est ça les Jeux: des rencontres humaines, des histoires qui se tissent à coup de sourires et de questions posées.

Enfin, le quatrième Wow. Je suis à gauche dans l'autobus, près de la fenêtre. Un homme s'avance dans l'allée. Je reconnais Claude, qui travaille dans l'équipe du transport. Claude Asselin. De RONA. Un homme extrêmement sympathique, jovial, qui réside à Lavaltrie. Son hebdo local l'a rencontré. Dans le cadre de ses fonctions au transport, Claude a croisé plusieurs grands de ce monde, entre autres le Prince Albert II de Monaco. Il me montre avec une grande fierté la photo prise en compagnie du prince.

Ma soirée se termine dans la 228, remplie à pleine capacité de gens revenant du centre-ville. Deux semaines avant les Jeux, les médias écrivaient que Vancouver ne vibrait pas du tout pour les Jeux. Cette époque est révolue! Des drapeaux canadiens flottent sur les maisons. Vous vous souvenez de la folie des drapeaux du Canadiens sur les autos, au printemps 2009? Ici, l'unifolié décore des dizaines de véhicules. Sans compter les ventes phénoménales de vêtements aux couleurs du Canada. Après une semaine de Jeux, ils ont dépassé leurs objectifs de vente!

Dans le bus, une famille. La photo parle d'elle-même. Ils étaient à ma montagne pour les sauts acrobatiques. Tous les enfants dorment! Je leur ai laissé ma carte en leur disant de m'écrire.

21 février 2010

Jour 10 - ski cross hommes

8h. Je quitte la maison dans 5 minutes. Quart de travail de 10h à 16h, pour le ski cross masculin. Et ce soir, spectacle des Cowboys Fringants à Granville Island! J'ai hâte!

* * *

Wow! Quelle incroyable journée j'ai passé! J'arrive à la table d'assignation des équipes. Je mentionne immédiatement aux dames qui y travaillent ce matin: "SVP, pas question d'avoir Entry ou Bravo. J'y ai passé cinq de mes sept quarts". La dame de droite fouille dans la pile de cartons et me remet le passeport pour le paradis: GRAND 10! Nous relevons à 11h l'équipe qui a débuté à 6h.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

Il fait plus 7, le soleil brille dans un ciel sans nuages! L'énergie dans le stade est phénoménale. Et que dire du ski cross? Il s'agit d'un sport qui demande du courage gros comme ça! Tout peut y arriver. Les chutes sont spectaculaires.

Le canadien Delbosco a malheusement chuté dans le dernier virage. Il se dirigeait vers une médaille de bronze. Toute une finale!

Photos en vrac de la journée.

La dernière en bas est avec un slovène. À l'été 1989, j'ai effectué un stage AIESEC de six semaines en Yougoslavie. Les jeunes me disaient que leur province, la Slovénie, deviendrait indépendante un jour prochain. Elle l'est devenue le 25 juin 1991. Je retrouve donc, 21 ans plus tard, un slovène. Je ressens une grande fierté devant leur magnifique drapeau. Merci pour la photo!
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver 

Jour 9 - qualifications saut acrobatique - femmes

Aujourd'hui, j'accomplis mon deuxième quart de travail très, très, très matinal. Enfin, peut-être pas pour vous, travailleurs des banlieues éloignées qui vous levez chaque matin à 5h pour prendre la route à 6h. Mon horaire hebdomadaire ressemble plutôt à ceci: lever 6h45, préparation et déjeuner, départ à 7h45. Donc, je disais quart de travail matinal. À 4h, le iPhone commence à vibrer sur la commode située à la droite de la tête de lit. "One more day to go!!" Le taxi prend à peine cinq minutes à arriver et en met presque pas plus pour atteindre Lonsdale Quay.

Je retrouve Dona Henderson dans l'autobus. Elle me salue avec son bonjour (prononcé à l'anglaise) habituel. Dona sera grand-maman dans deux mois. Tous deux retraités, son mari et elle résident à Thunder Bay et ont décidé, comme ça, de donner du temps bénévole aux Jeux. Son mari, qui s'implique beaucoup dans le curling canadien, conduit des véhicules VANOC de GM pendantles Jeux.

6h. Je passe le screening de sécurité, le poste d'arrivée des bénévoles (notre punch à nous), ramasse ma bouteille d'eau Dasani 591 mL et la feuille de nouvelles de la journée et poursuis ma route vers le chalet des skieurs qui nous sert de QG. J'obtiens mon assignation de la journée: Bravo 20. La vérification des billets avec un scanneur sans-fil. "Merde! Encore en bas à l'entrée, loin de l'action!" Il s'agit de mon cinquième quart de travail (sur sept) dans des équipes de l'entrée. Soit Bravo 10, 20 ou Entry 20. Demain, je m'objecterai à toute assignation portant les noms Bravo ou Entry. Assez c'est assez! 
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
6h45. L'équipe Bravo 20 prend position. L'équipe de service à la clientèle, qui vérifie les billets en cas de pépin, nous explique le fonctionnement des scanneurs. Très facile: tu appuies sur le bouton jaune, ce qui active le laser rouge qui lit le code à barre du billet. Deux réponses possible: flèche verte GO ou signe rouge STOP. Nous attendons plus de 7 000 spectateurs. Nous sommes six avec des scanneurs et trois du service à la clientèle. Les portes ouvrent à 7h et les qualifications de saut acrobatique féminin débutent à 10h.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

Sur les dix personnes au point d'accès, cinq sont québécoises. Ai-je besoin de vous dire que les spectateurs présents cette journée-là ont vécu le français à leur arrivée? Il y a entre autres Catherine Girard (service clientèle), qui travaille en ressources humaines chez RONA. Ils sont plus de 95 employés RONA ici, à travailler aux Jeux. RONA est l'un des six partenaires nationaux des Jeux. Tous les employés recoivent leur salaire et leur billet d'avion a été payé. Il y aussi Nancy Gauthier-Ouellet. Elle pense m'avoir déjà vu à quelque part, en dehors des Jeux. Je lui demande en quoi elle a étudié. Marketing, aux HEC. "Ah, comme moi!". Tu m'as peut-être vu dans le cours de PME, car un cas sur la compagnie Outils Gladu y est présenté et j'y apparaît à de nombreuses reprises, pour expliquer le rôle du marketing dans une PME. Nancy a été trésorière de l'association des étudiants du BAA, l'AEHEC. Nous partageons nos souvenirs de la vie trépidante d'étudiants impliqués à fonds. Ce que le monde peut être petit!

Vers 10h, le superviseur des billets annonce: "7,500 in folks! Great job!". Wow. J'ai dû scanner plus de 1 200 personnes en moins de deux heures. Le bras droit et la main droite sont endoloris. Vivement une pause, que je passe debout dans la neige derrière les photographes de presse. Les filles effectuent leurs sauts de qualification. Il me semble que les spectateurs retiennent leur souffle à chaque saut: la fille dévale la pente à plus de 60 km/h, emprunte le saut, effectue ses manoeuvres dans les airs et retombe (enfin, nous l'espérons tous!) sur ses skis. Ouf! Que de courage.

Notre chef d'équipe nous envoie luncher avant la cohue de la sortie des spectateurs. Une soupe, un sandwich, une barre tendre, un fruit, une bouteille de jus d'orange. Voilà le menu quotidien. Les souper sont plus consistants, le sandwich étant remplacé par un plat chaud et une salade. Nous avons accès à volonté à du café et du chocolat chaud, ainsi que des biscuits pépites de chocolat moelleux (mioum, mioum, mioum fait le ti-gars en moi!). Plusieur ont  adopté depuis le début la stratégie de l'écureuil qui se bâtit des réserves. À chaque repas tu prends un item de chaque, même si tu n'as pas faim.

Vers 13h, la foule s'avance vers nous. Les australiens festoient avec raison: trois compatriotes sont qualifiées. Il y a aussi deux biélorusses, quatre chinoises et trois américaines. La canadienne est 15e. La finale se tiendra mercredi soir, à 19h30. Pour le moment, la météo annonce de la neige.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

Les spectateurs doivent marcher 1.6 km du stade à l'autobus. Le sentier est en pente descendante, sur l'accotement asphalté. De la paille a été étendue à la droite, pour "embellir" le décor. Je suis posté juste avant la petite tente que vous voyez à droite. Quand on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, en voici une bonne. Une petite américaine s'avance avec sa mère: "Hey mom! Looks like the farm here!". Trop mignon!
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
Les autorités de Translink prévoyaient un très gros weekend au niveau transport en commun. La température magnifique, l'esprit des Jeux font en sorte que la file d'attente du Seabus à Lonsdale est de plus de 90 minutes! Un ordre de grandeur pour imaginer la file: le Seabus effectue un départ aux 10 minutes, avec 400 passagers à bord ...

J'arrive en ville vers 18h30. La station Waterfront, où convergent trains de banlieue, Skytrain, métro Canada Line et Seabus, déborde de partout. Pour entrer dans le métro, je dois sortir de la gare, marcher dehors, monter des escaliers et faire la file pendant 20 minutes. Je sors en civil ce soir. Hier, je me faisais poser plein de questions par des touristes. Ils ont vite compris à quoi servaient les bonhommes bleus... Je me retrouve justement dans la file avec un bonhomme bleu. Il travaille au transport à Cypress. Derrière nous, une famille de Toronto. Ils nous bombardent de questions sur notre expérience aux Jeux. Ce qui pour nous constitue la normalité quotidienne, quasi banale, les impressionne au plus haut point.

Guillaume, mon instructeur de vol chez Cargair, me disait souvent: "Elle est pas belle la vie?!?!!!" Guillaume, je te réponds ceci: "You bet it is!!!".
De Vol voyage St-Hubert * Québec * Trois-Rivières * St-Hubert

20 février 2010

Jour 8 - bilan de ma journée de congé

Que cette longue nuit de sommeil fut bénéfique! Dame météo nous récompense après plusieurs jours de temps maussade. Je retrouve le sourire et l'émerveillement perdu dans les matins brumeux et les longues soirées peu occupées, mis à part lors de la sortie des milliers de spectateurs du site (le egress).

Les bénévoles commencent à me reconnaître: je sors souvent mon petit calepin noir Moleskine et j'y note des impressions, des phrases dites par mes collègues. Voici un extrait du 19 février.

14h45. Les fesses sur une roche, l'air salin dans les narines. En face de moi, le Village Olympique. À ma gauche, la maison de Sochi 2014. Le ciel bleu prend toute la place. Aucun nuage à l'horizon. Le soleil règne en roi et maître sur False Creek, patrouillée par les petits bateaux de la GRC.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
En me promenant en ville, entre autre aux alentours de BC Place et Canada Place (hockey), j'ai croisé plusieurs membres de l'équipe EVS (facile à reconnaître, nous portons des brassards jaunes au bras gauche).
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
Je préfère de loin vivre l'expérience olympique en montagne. Il y a quand même un certain charme à quitter la maison en pantalon de ski, prendre le transport en commun puis une navette qui nous emmène du niveau de la mer à 3 000 pieds d'altitude. Autant j'ai besoin du calme de la nature, autant j'ai besoin de l'énergie des foules et des villes. Je ne pourrais vivre sans l'un, ni l'autre. Vancouver s'avère donc une ville fantastique pour moi, qui a besoin de calme et de folie. Les magnifiques parcs dans la ville, les montagnes à moins de 30 minutes du centre-ville. Wow!

Après six jours de montagne et de calme, j'avais donc besoin de ma dose de folie citadine. Vous connaissez sans doute le rocker québécois Éric Lapointe?  Corrigez-moi si je me trompe, mais je pense bien que tous ses shows en sol québécois affichent "sold out". Ma journée de congé s'est terminée à Granville Island, à la Place de la Francophonie. Après deux chansons, Éric a dit à la foule: "Eille c'est vraiment le fun! Vous êtes une belle gang. Tsé, on savait pas trop à quoi s'attendre ici ce soir..." Parlant de foule, ma blonde vient de me dire que selon la radio de Radio-Canada, il devait y avoir 1 000 personnes au spectacle. Way too much my friend! D'après moi, gros max 200-300 personnes. J'étais à 15 pieds de la scène et il n'y avait pas foule derrière moi...

J'ai vécu un moment assez spécial merci pendant le show. Une main tape gentiment mon épaule gauche. Une voix lâche: "Bonjour Christian! Comment ça va? Je t'ai écrit hier." Je me retourne. Le visage me dit quelque chose (ah la magie du web ...). "Marie-Chaton?" "Eh oui, c'est moi. Je travaille ici." Trop cool! Jamais je n'aurais pensé que mon blogue me mènerait à ce point!

21h15. Je quitte Granville, emprunte le tramway Bombardier (eille Montréal, on se déniaise et on implante ça au plus vite!!!!), le Canada Line, le Seabus, la 228 Nord et hop, dodo! Le iPhone sonnera le réveil à 4h! La nuit sera courte! Pas de trouble: je dis souvent aux spectateurs qui se "plaignent" de la marche et des escaliers: "Hey! What are you expecting? It's the Olympics! We want you to be as fit as the athletes!". À demain!

19 février 2010

Jour 8 - congé

La météo, la météo. Certains médias internationaux ridiculisent le choix de Vancouver, sa température trop clémente. J'ai une bonne nouvelle pour vous autres. Savez-vous combien il fait présentement dans d'anciennes villes hôtes des Jeux d'hiver?
  • Salt Lake City: +2 °C
  • Turin: +5 °C
  • Nagano: -2 °C
  • Sochi, Russie: +10 °C
Et que disent les prévisions sur dix jours pour Sochi? Des températures supérieures à +10 °C tous les jours! Je vous invite à lire l'article Wikipedia qui traite de Sochi. Plus particulièrement celui sur le climat ... Température record la plus froide : -13,4 °C en 1892. Température moyenne en (°C) en février: 6.0. Le moscovite qui travaillait à ma porte de sécurité hier me parlait plutôt de -10 à -20 °C !!! Leçon à retenir: ne jamais croire les rumeurs colportées par les gens, surtout celles que l'on reçoit pas courriel! Un petit tour rapide sur Wikipedia permet de trouver de l'information exacte. Et pour les canulars internet, la meilleure source pour valider les faits se nomme Hoaxbusters.

La longue de nuit de sommeil, la première vraie depuis le début de mes quarts de travail à Cypress, me remonte le moral. Je quitte bientôt la maison à North Vancouver pour aller m'imprégner de l'ambiance des Jeux en ville. À 19h30, je serai à la Place de la Francophonie, pour le spectacle gratuit de Éric Lapointe. Demain soir, il y a un Gala Juste pour Rire avec entre autres: Louis-José Houde et Rachid Badouri! Dimanche, les Cowboys Fringants, Les 3 Accords mardi. Plusieurs belles soirées en perspective! Le meilleur dans tout ça: les spectacles débutent à 19h30 et se terminent à 21h30. Parfait pour revenir à la maison dormir quelques heures avant de remonter à 3000 pieds pour un autre quart de travail.

Jour 7 - la demie-lune, femmes

L'euphorie des premiers jours s'envole. Je me retrouve à nouveau dans l'équipe ENTRY 20, soit l'endroit où les spectateurs passent au détecteur de métal. J'y ai travaillé le 14, sur le même horaire. À l'heure où nous commençons, la majeure partie des spectateurs est à l'intérieur. Nous nous "battons" presque pour avoir des spectateurs dans notre porte d'accès. Les policiers francophones de la GRC se retrouvent eux aussi assez souvent à ENTRY, afin de pouvoir répondre aux cas problèmes dans les deux langues.

À mon arrivée à Vancouver, je maudissais un peu VANOC, qui n'a procuré presque aucune aide pour le logement des bénévoles venant de l'extérieur de la Colombie-Britannique. Je savais, pour avoir discuté avec un policier de la GRC qui réside à Richelieu et qui est à Vancouver pour les Jeux, que les policiers étaient logés (sur un bateau de croisière!!), nourris et transportés. Je pensais tout bas: "ça peut bien coûter cher la sécurité!".

Les policiers qui travaillent à Cypress portent leur uniforme régulier. Je m'amuse donc à repérer de loin les casques de poils de la CUM, ou leur badge bleu sur la manche. La SQ est facile à reconnaître, ils sont les seuls en vert. Je jase souvent avec les francophones et je n'envie pas du tout leur horaire de travail. Ils ont des quarts de travail de 16 heures consécutives, sur quatre jours, puis deux jours de congé et ça repart! De jour comme de nuit. Le bateau de croisière leur passe donc dix pieds par dessus la tête. Après six jours de ce rythme et les conditions météo débiles des premiers jours, l'équipe Cypress vient d'atteindre le fond du baril.

Ce soir, l'écoeurement était palpable parmi les bénévoles, les gens de sécurité et les policiers. La folle énergie du début se dissipe. La routine s'installe. Les quarts de travail ne procurent plus autant de plaisir. Demain, il n'y a pas de compétition à Cypress. Plusieurs équipes profiteront donc d'une première journée de congé. Croyez-moi, passer sept heures (ou seize pour nos amis policiers) par jour debout sans trop bouger s'avère pas mal dur sur les jambes. Nous avons une pause repas de 30 à 45 minutes et une ou deux pauses de 10 minutes, quand le temps le permet.

En observant notre équipe, nous réalisons que les mêmes visages reviennent souvent. La société réapparaît. Il y a les profiteurs, qui réussissent toujours à obtenir, par l'on ne sait quel moyen, les assignations sur le "field of play" (estrades, zone média, zone athlètes). Il y a les chialeux, qui trouvent le tour de se plaindre de tout. Il y a les éternels optimistes, qui sourient et voient le positif dans la routine. Il y a les blasés, ceux qui semblent se foutre complètement de leur assignation, qui jettent à peine un regard aux gens qui passent devant eux.

Je partage avec vous un texte que j'ai envoyé à Christian Tétreault, de Radio-Énergie, en espérant qu'il le lise en onde dans son courrier des lecteurs du vendredi.

Salut Christian,

Je te remercie pour tes chroniques quotidiennes, pour tes livres, pour raconter la vie et nous faire réfléchir.

Je prends la plume pour te raconter une tranche de vie. Qui sait, peut-être la liras-tu en ondes et pourra-t-elle inspirer des auditeurs à poursuivre leur rêves.

Milieu des années 70. Je dois avoir environ 8-9 ans. J'ai une petite cousine, Marie-Claude, âgée d'à peine 1 ans. Un jour, mon oncle et ma tante viennent nous visiter, en compagnie de cousin Marc et Marie. Les pleurs fusent, la colère gronde. Un mot ressort: cancer. Mon oncle Jacques, d'habitude si souriant, explose. Cancer au cerveau. Je ne comprends pas. J'aime tellement entendre le rire de bébé Marie-Claude quand je la chatouille, quand je lui fait faire l'avion dans mes bras tout jeunes, innocents. Après un an de calvaire, ma belle nous quitte et devient un ange. J'accumule de l'incompréhension, de la frustration. Dans ma tête d'enfant, je me jure d'aider mon prochain, pour que cela ne puisse plus se produire...

Je grandis avec ce sentiment d'injustice, fonde une famille, vois trois beaux enfants grandir sous mes yeux. Années 2000. Mon papa, mon idole, septuagénaire, celui qui offre toujours son aide et sa chemise, celui qui pédale plus de 2000 km par années depuis sa retraite, nous annonce qu'il est atteint du cancer de la prostate. L'image de Marie remonte à la surface. La rage me gagne. J'en veux à la vie qui s'attaque à mon papa. Il suit ses traitements avec un sourire, nous dit que tout va bien, nous sort plein d'études glanées sur internet. Il s'en sort. Marie l'a protégé.

Et puis, ce foutu cancer appelle Jacques à son service. Le mari de Johanne, l'éducatrice en milieu familial de nos enfants. Une perle, qui lui aussi, donne sans demander en retour, toujours souriant. J'ai perdu Marie, sauvé mon père, perdu Jacques. Le sentiment d'injustice ressurgit de plus belle. Je franchis le cap de la quarantaine et sens l'urgence de vivre. Je pose ma candidature pour les Jeux de Vancouver. Je débute mes cours de pilotage. Mon entourage pense que je suis devenu complètement fou. Pas moi.

Il y a plus de 30 ans, une partie de mon être s'est éteinte. Depuis, ce petit ange nommé Marie me suit. Je l'ai souvent sentie, lorsque j'apprenais à voler à St-Hubert. Lors de mon vol voyage vers Québec, en mai 2009, je vibrais à l'idée de réaliser ce rêve de voler comme les oiseaux dans le ciel. Dans quelques jours (ou aujourd'hui selon quand tu lis le texte en onde), j'acceuillerai (j'acceuille) le monde à Cypress Mountain, pour les Jeux Olympiques. Au-dessus de mon épaule, je sentirai (je sens) mes anges: Marie-Claude et Jacques. Tant de gens m'ont aidé à accomplir ce rêve fou que je me suis réconcilié avec la vie. À mon retour, je m'engage à donner des conférence dans les écoles, pour aider les jeunes à réaliser leurs rêves. Merci Marie. Merci Jacques. Merci ma bonne étoile.
Merci à vous, lecteurs anonymes de ce blogue. Vous êtes plus de 50 par jour à me suivre. Certains me laissent des commentaires, d'autres m'écrivent. J'apprécie ces encouragements et j'essaie de toujours voir le côté positif de ce qui m'arrive. 22 h 26. Je me laisse aller dans les bras de Morphée pour une longue nuit de sommeil. Demain, je vais me promener en ville toute la journée. Je veux visiter les pavillons des provinces, des pays, des commanditaires. À 19 h 30, je serai à la Place de la Francophonie pour le spectacle d'Éric Lapointe. J'ai besoin de ressentir l'énergie de la musique. Je repars ensuite pour un cinq jours de bénévolat.

18 février 2010

Jour 6 - la demie-lune, hommes

5h20, l'alarme du iPhone sonne le début d'une nouvelle journée à Cypress Mountain. Je monte dans la 228 dans la nuit. Les étoiles brillent et les projecteurs de English Bay dirigent leurs faisceaux lumineux dans le ciel. La journée s'annonce magnifique. Lorsque j'obtiens le carton de couleur avec le nom de mon équipe du jour, je lâche un cris de joie: GRAND 10. Je serai en compagnie de Alamie, qui réside à Iqualuit au Nunavut. Il porte une épinglette de leur drapeau, que je reproduis ici. Un inukshuk et une étoile bleue!
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

Wow! Dans les estrades, le jour de la compétition de halfpipe hommes, mettant en vedette le célèbre Shaun White, des USA! Il devrait remporter sans trop de difficultés la médaille d'or car il domine sa discipline avec brio.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

J'ai encore eu l'occasion d'observer de près des athlètes. Louie Vito (USA), Staale Sandbech (Norvège) et Manuel Pietropoli (Italie).
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver

À la fin de mon quart de travail, ma curiosité enfantine a dirigé mes pas vers le site de saut acrobatique. Les hommes s'entraînent. Je vous invite à consulter l'album photo Picasa pour tout découvrir des lieux.

Retour à la maison à 18 h 45, brève pause et je reprends l'autobus, en direction de Grouse Mountain. Patrick Wilson, le coach de hockey de Mathieu, m'a invité au party VIP de Monster Energy. Malgré son horaire chargé (il organise cette soirée), il m'y accueille avec gentillesse, me fait visiter les lieux, me présente des gens de son équipe. "Je suis en transport en commun, je devrai quitter au plus tard à 22h15." "Fais-toi en pas, je te ferai raccompagner par un gars de mon équipe." Je raconte mon histoire des Jeux et à minuit, un véhicule me ramène à la maison. Je retournerai à Grouse dans le jour, car la montée en télécabine offre une vue magnifique sur Vancouver.

Ainsi se termine ma première semaine dans cette magnifique ville. Jeudi, je travaille de 12h à 20h à Cypress. Vendredi, congé bien mérité. J'irai me promener en ville pour encore mieux me plonger dans le bain des Olympiques.

17 février 2010

Dans le Journal de Chambly

Voyager en 2010, grâce aux Google, Skype, Facebook et autres de ce monde, permet de garder le contact avec nos proches. Je suis à Vancouver et malgré tout, je me tiens au courant de ce qui se passe dans mon coin de pays. Le mardi, je reçois le Journal de Chambly. Quel jour suis-je? Mardi. Je consulte donc mon hebdo local sur le web et découvre un entre-filet qui traite de mon périple, avec un lien menant ici, sur mon blogue.

Bienvenue aux lecteurs du Bassin de Chambly!

En passant, j'ai promis à ceux qui m'aiderait dans cette aventure folle d'aller rencontrer les jeunes dans les écoles primaires et secondaires, afin de raconter mon histoire et de leur inspirer la passion de rêver et de passer à l'action.

Je vous annonce en primeur que je prononcerai une conférence le 20 mars prochain, dans un colloque organisé par le comité de parents de la commission scolaire des Hautes-Rivières. Le 24 février, je vais rencontrer la classe de 5e année de Stuart, le garçon de mes hôtes, Laura et Larry. J'ai hâte!!!

Jour 5 - la lancée se poursuit !!! 4 jours de travail, 4 médailles!!!!

Oh que l'oiseau de nuit en moi volait bas ce matin! En sortant dehors à 3h45, il pleuvait déjà... Diane, une chef d'équipe à Cypress et amie de ma famille d'accueil, m'attendait dans sa mini-fourgonnette, bagel et café en main. À 4h10, je prenais place à bord de la navette à Capilano University. Bienvenue à cette cinquième journée des Olympiques d'hiver 2010 de Vancouver, une journée faite de hauts et de bas.

Je déjeune dans l'autobus, de barres tendres et d'un smoothie aux fruits. 5 h, l'autobus nous laisse au débarcadère. Nous entamons la marche vers le QG. 5h25, dans la salle de briefing. Mis à part les conversation, un seul autre bruit: la pluie qui tombe sur le toit... Devinez les jokes du matin? Nous remplacerons nos sacs à dos par des vestes de sauvetage et la compétition sera non pas le snowcross mais bien le wakeboard!! Il y a deux genres de bénévoles dans la salle: ceux qui ont vécu l'enfer de la première journée, avec la pluie torrentielle et tous les problèmes de logistique, et ceux qui se le sont fait raconter par la suite. Tous écoutent la pluie avec un certain désespoir. Nous appréhendons cette journée sous la pluie, la possibilité que l'épreuve soit remise à plus tard. Mon équipe du jour est composé de Jolanta, la chef d'équipe, et Michal, de Montréal. Notre nom: Path 10. Notre position: à côté du chalet principal, sur le chemin qui mène aux estrades. Notre rôle: contrôler l'accès à la zone réservée aux accrédités et à l'accès aux pistes. Tous les athlètes, coachs, équipes techniques, journalistes, photographes, caméramans, bénévoles de piste et secouristes (en planche ou en ski), VIP, passeront devant moi.

6h15, nous arrivons à Path 10. La nuit veut nous engloutir. Il pleut des cordes, le brouillard règne. L'ambiance lugubre et l'heure à laquelle nous nous sommes levés nous fout les jetons. Les prévisions météo annoncent un dégagement vers midi et du bleu par la suite. Très dur à croire dans cet enfer liquide. Les gants sont vites détrempés et les frissons s'installent. Nous sommes trois pour maintenir deux accès. À tous les 40 minutes, pause de 10 minutes pour aller boire du chocolat chaud et faire sécher les gants. Les qualifs débutent à midi, alors que le ciel commence à se dégager. Nous sortons de la noirceur.

En début d'après-midi, lors d'une pause, je croise des gars très sérieux portant un écouteur à l'oreille. Le genre agent secret ... "Oh oh, le premier ministre ou un autre membre important du gouvernement s'en vient..." Être un journaliste à l'affût de tout, j'aurais déniché cette dépêche. Le cortège de limousines noires se pointe. Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, émerge d'une des limos, accompagnée de sa fille. Passera-t-elle par mon accès? 20-25 minutes plus tard, la réponse se dirige vers moi, sous la forme de plusieurs agents de la GRC et de gardes du corps. Le cortège contourne la clôture. Je me lance: "Bienvenue à Cypress Mountain madame Jean!". Elle regarde ma badge et me retourne, en serrant ma main tendue avec sa mitaine rouge du Canada: "Bonne journée Christian. Merci!". L'énergie positive qu'elle dégage et son charisme me renversent. Est-ce la fatigue accumulée, le stress de toute cette aventure, le temps merdique de deux de mes quatre quarts de travail? Un peu de tout cela je suppose. L'escorte passée, je dois me retourner, les yeux plein d'eau, submergé par une émotion que je ne saurais décrire. Le ciel bleu, ces quelques secondes de magie suffisent pour me ramener à la réalité. Je suis à Vancouver, dans Équipe 2010. Je suis l'un des 25,000 Schtroumpfs en ville, sur 77,000 applications!

La finale du snowcross arrive. Dominique Maltais n'a pas franchi la ronde des qualifications. Dommage! Sa collègue Maëlle Ricker originaire de la Colombie-Britannique, remporte l'Or !!!! Quatre quarts de travail, quatre médailles! Je commence enfin à croire tous ceux qui me disent que je suis chanceux. J'ai une merveilleuse bonne étoile qui veille sur moi! Lorsque Maëlle est passée par mon point d'accès, elle m'a fait un HIGH FIVE !!! Le vidéo sera sur YouTube d'ici vendredi. Surveillez bien.

Aujourd'hui, je l'avoue, je suis chanceux. Demain, la demie-lune débute. Go Canada GO! Je veux ma cinquième médaille!

16 février 2010

Jour 4 - trois médailles en trois jours!! Way to go!

J'ai écrit ce billet en trois phases: dans l'autobus californien me menant à la montagne ce matin, pendant ma pause du dîner et en soupant à Lonsdale Quay avant de revenir à la maison.

Matin. Devant moi, un autrichien. À ma gauche, un couple du Wyoming. Des manteaux bleus, d'autres spectateurs. Le voyage dépayse. Tout y est nouveau. En ce moment, je ressens l'émerveillement d'un enfant qui découvre le monde. Mon corps entier est à l'affût de la moindre information. Je pense que cet état d'être explique l'air béat des bébés et des enfants, jusque vers 3-4 ans. Ils vivent dans le présent. Pour eux, ni passé, ni futur. Ils vouent une entière confiance à la vie. Chaque minute me semble durer des heures. Aller au devant des gens. J'avoue qu'ici, le contact se noue rapidement. Tu regardes la personne dans les yeux, en souriant, et tu demandes: "Hi! Where you from?". Aussi simple que cela. La conversation démarre. Nous en venons rapidement à parler de nos vies. Des êtres humains qui connectent.

La prochaine fois que vous irez au centre d'achat, portez attention aux bébés qui se regardent d'une poussette à l'autre: n'ont-ils pas cette étincelle dans leurs yeux: "tiens, un comme moi!". Rendu adulte, nous ne voyons plus que les différences. La couleur de la peau, la langue, l'âge, toutes les raisons sont bonnes pour catégoriser immédiatement.

Lunch. Un bénévole me rapporte que lors de sa conférence de presse, Alexandre Bilodeau a remercié sa famille et les bénévoles des Jeux. Quel gentlemen ce Alexandre! Merci!! En avance pour mon quart de travail, j'ai décidé d'aller me promener au stade de snowboard. Visitez mon album Picasa pour voir toutes les photos de la journée, ainsi que YouTube pour les vidéos.

Retour. Je reviens sur le pouvoir d'un sourire. Pour la troisième journée consécutive, j'ai été assigné au egress, cette période d'une à deux heures pendant laquelle les milliers de visiteurs du site se dirigent vers les autobus. Avez-vous déjà lu à quelque part qu'un sourire vaut mille mots? J'effectue des tests sur ce sujet depuis samedi. Tu regardes les gens avec un méga sourire et ils te sourient en retour. Tu regardes les gens avec un air "absent, neutre, bête, appelez ça comme vous voulez", ils t'ignorent. J'ai expérimenté ces deux facettes sur des milliers de personnes dans les trois derniers jours.

Savez-vous à quel moment la joie culmine, et ce sur plusieurs rangs de marcheurs? Quand je vois un enfant arriver, fatigué de sa journée de plein air et de marcher des kilomètres avec ses bottes. Je le regarde dans les yeux en souriant, je tends ma mitaine rouge Canada et lui lance: "Hey! You made it to the bus. You're a champion! High Five!!" L'enfant lève le bras, tape fort, sourit et poursuit son chemin. Ses parents retrouvent le sourire. Les gens qui suivent aussi. À chaque, il en résulte plus de High Five. Aussi simple que cela les relations humaines. Sourire. Faire passer la joie de vivre par le sourire et les yeux.

Sur ce, le sommeil m'appelle. Une bénévole de North Vancouver passe me prendre à la maison à 3h45... Mon quart de travail débute à 5h30. La navette quitte Capilano University à 4h10! L'oiseau de nuit en moi frémit à cette idée!

15 février 2010

Jour 4 - le snowboard!

Nous passons, aujourd'hui (hommes) et demain (femmes), au snowboard cross à Cypress. J'aimerais bien être dans l'équipe des estrades ...

Les qualifications débutent à 10h30 et mon quart de travail à 11h30. Les finales se tiendront entre 14h et 14h53. Je termine à 17h30. Demain matin, debout à l'heure des morning mans de la radio et de la télé. Je débute mon quart à 5h30 et doit prendre la navette à 4h10...

Les sautes d'humeur de dame nature du weekend dernier ont forcé le comité organisateur à annuler tous les billets d'admission générale pour les compétitions de snowboard du 15 et du 16. J'espère que les spectateurs seront avertis avant de monter dans les autobus. Cette mesure touche 4 000 personnes par jour.

Il fera très beau aujourd'hui sur la montagne: "Ensoleillé avec passages nuageux. Devenant nuageux cet après-midi. Maximum 6." Et plus 10 en bas, à Vancouver!

Jour 3 - Je viens de vivre l'Histoire!

J'espère que vous étiez rivés à votre télé ce soir! Avez-vous vu la descente d'Alexandre Bilodeau? Je l'ai vu, de mon poste. Quelle ride de toute beauté. La foule était en délire! Ce soir, mon équipe de 12 se nommait Entry 20. Notre rôle: faire entrer les visiteurs dans la tente de vérification de sécurité.
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
De Jeux Olympiques 2010 à Vancouver
Je viens donc de vivre un moment historique: la première médaille d'or olympique obtenue en sol canadien!!! Deux des trois médailles actuelles du Canada ont été gagnées sur ma montagne. Je flotte encore sur mon nuage en marchant vers la maison. Reconnaissez-vous ces paroles?
I see skies of blue and clouds of white
The bright blessed day, the dark sacred night
And I think to myself what a wonderful world.

What a wonderful world!!! Louis Armstrong. Quelle magnifique chanson. Combien de fois me suis-je fait dire depuis le début de cette aventure: "eh que t'es chanceux!" ou encore "pouah, impossible - i-m-p-o-s-s-i-b-l-e".

J'ai des bonnes nouvelles pour tous ces gens: croire à un rêve, c'est tout mettre en oeuvre pour le réaliser. Ce n'est pas juste dire tout haut: je rêve d'aller aux Olympiques. Il faut poser des actions.

Ce soir, sur le chemin du retour, en faisant la file pour prendre l'autobus qui nous ramènera 3000 pieds plus bas, j'ai jasé avec Éric Lapointe. Pas le rockeur, le joueur de football des Alouettes! À Montréal, il est adulé par les foules et je n'aurais probablement jamais osé aller lui parler. Ici, nous ne sommes que deux gars loins de leurs familles, dépaysés, en mode ouverture totale sur les gens qui les entourent. Nous avons échangé sur la vie, sur tout ce qu'elle peut nous apporter quand nous y mettons du nôtre. Éric est lui aussi dans l'équipe service aux événements et nous aurons à travailler ensemble d'ici la fin des Jeux.

L'autobus du OBN nous laisse à Lonsdale Quay. Je me dirige vers l'arrêt de la 228. Je demande à une jeune avec une carte d'accréditation si elle connait l'heure de départ. Elle me répond en anglais. Nous réalisons rapidement que nous sommes tous deux des québécois! Elle s'appelle Jessica. Son amie se nomme Florence. L'une vient de Sherbrooke, l'autre de St-Georges de Beauce. Elles travaillent toutes les deux à la boutique Olympique de l'hôtel de la famille olympique. Cet hôtel ne loge pas les familles des athlètes, mais bien les membres du CIO, des comités olympiques nationaux, des VIPs de ce monde. Elles prennent une année sabbatique avant de poursuivre leurs études.

Nous nous racontons nos expériences mutuelles depuis notre arrivée à Vancouver. Toutes ces bonnes choses que la vie met sur nos routes. Elles aussi, elles se sont fait dire à plusieurs reprises "eh que t'es chanceuse!" ou encore "pouah, impossible - i-m-p-o-s-s-i-b-l-e". Elles croient en leurs rêves et agissent. Je les croiserai peut-être au spectacle gratuit des Cowboys Fringants, le 21 février prochain. Si je ne vous recroise pas les filles (je leur ai donné la carte avec l'adresse de mon blogue), je vous dis merde dans vos aventures. Et surtout, surtout, ne croyez jamais ces adultes qui vous disent que c'est impossible!!


23h29. Mon quart de travail commence à 11h30 demain. Avant de vous quitter, je vous laisse sur ce message d'un couple de bénévoles provenant de l'Inde. Leur histoire (parue aujourd'hui dans la feuille de chou quotidienne de Cypress) est tellement géniale que je vais la numériser à mon retour.

The message that Premlata and Omprakash seem to want to convey to their fellow volunteers is that of appreciating the magic of large numbers of people coming together to achieve a common goal. Omprakash believes, based on what he has seen during his past volunteer experiences, that "miracles are made by human beings."

Que tout cela s'avère vrai!

14 février 2010

Jour 3 - le soleil !!!

Le mur de la maison voisine, que je vois à ma gauche, brille sous les feux du soleil! Un regard à la météo m'indique qu'il fait plus 3 à Cypress Mountain. Le plus beau dans toute l'affaire: les prévisions pour cette semaine.
Les spectateurs afficheront des sourires encore plus radieux. Je n'aurai pas apporté mes lunettes soleil pour rien. Aujourd'hui, journée de la St-Valentin, je travaille de 15h à 21h. Je dois arriver sur le site à 14h30, ce qui veut dire quitter la maison vers 12h30. Je devrais avoir une vue magnifique du centre-ville de Lonsdale Quay. À mon arrivée sur le site, les hommes seront en séance de qualification pour les bosses. La finale se tient à 17h30. Selon le site RDS, le grand favori de la compétition sera le champion olympique en titre, l'Australien d'origine canadienne Dale Begg-Smith. Seront également à surveiller, le Français Guilbaut Colas et le Suédois Jesper Bjoernlund.

Je souhaite à tous mes lecteurs une très joyeuse St-Valentin! À ce soir.

Jour 2 - une réserve de merci pour au moins 3 ans!










Wow! J'ai eu mon baptême des Jeux! Arrivé sur la montagne vers 16h, je passe la première étape: m'enregistrer. Je reçois ma carte de suivi des quarts de travail. Je poursuis ensuite ma route vers le centre des opérations, où l'on me remet un carton de couleur verte. Je serai dans l'équipe Bravo 20 ce soir, au poste de validation des billets. Mes rôles: access monitor (m'assurer que les gens accrédités possèdent les bons codes sur leur accréditation) et ticket taker (valider les billets avec un appareil sans fil).

Nous sommes 10 et prenons la relève de l'équipe précédente. Les qualifications des bosses - dames sont en cours lors de mon arrivée. La majeure partie des spectateurs ont donc passé l'accès. Nous échangeons entre nous. Deux montréalais sont dans mon équipe. Vers 18h20, ma chef d'équipe m'envoie manger. J'ai 35 minutes. 10 minutes aller-retour, cela me laisse 25 minutes pour souper. La file d'attente est tellement longue que je dois rebrousser chemin. J'y retournerai vers 19h20, cette fois-ci avec plus de succès. Au menu: soupe, lasagne, salade césar et barre tendre. Les breuvages: tous des produits Coke. Pendant que je mange dans l'aire de repos de la main-d'oeuvre, bien au chaud et au sec, la finale des bosses - dames prend son envol. La pluie tombe à torrent.

Je retourne à mon poste. D'où je suis, je vois la piste et j'entends très bien les clameurs de la foule. Facile donc de savoir quand une canadienne descend. Nous apprenons que Jennifer Heil remporte l'argent et qu'elle partage le podium avec deux américaines. "Préparez-vous, les invités quittent la montagne." Je me retrouve sous le chapiteau blanc, pour maintenir une toile qui bloque la sortie. La marée humaine s'avance vers nous. Une vague de personnes de tous les âges, tous les pays. Une vague complètement détrempée. Une vague qui malgré la pluie, le fort vent, le manque de nourriture et de chaleur, sourit à grandes dents et nous dit à nous, les bénévoles: "Merci pour ce que vous faites. Merci!". Je n'en reviens tout simplement pas. Incroyable! Pendant plus de quarante-cinq minutes, des sourires, que des sourires.

L'embarquement dans les autobus semble laborieux. Imaginez: vous devez ramener 8 à 10 000 personnes à raison de 50 par autobus en bas d'une côte qui fait 3 000 pieds de dénivélation et 11 km de long... Je ne souhaite qu'une chose en voyant les autobus urbains de Californie: que leurs freins soient vérifiés tous les jours...

Qu'est-ce que je retiens le plus de cette première journée? Quand vous êtes en public, ouvrez bien grandes vos oreilles et écoutez. Puis, approchez-vous de la personne en question et posez-lui des questions. Un exemple: en montant vers Cypress, deux gars habillés en rouge discutent. L'un d'eux mentionne qu'il est originaire de Québec, vit à Montréal (tient, tient, ça me fait penser à quelqu'un...). En marchant vers l'accès sécurisé, je jase avec lui. Il travaille pour Oakley et vient pour s'occuper des lunettes des athlètes, dont Jennifer Heil. "Tu connais un tel, qui est pour Oakley à Montréal?" "Bien sûr, c'est un grand ami!". Le gars en question, c'est le frère de ma collègue Chantal, à la CIGM. Je retrouve ici l'amosphère incroyable qui régnait dans les congrès AIESEC quand j'étais à l'université.

13 février 2010

Jour 2 - préparatifs pour le premier quart de travail à Cypress Mountain

Dire que j'avais un billet pour la générale de la cérémonie d'ouverture des Jeux... Avez-vous aimé la cérémonie? Je l'ai écouté en compagnie de ma famille d'acceuil. Je retiens trois choses: les superbes projections, la magnifique voix de K.D. Lang et les mots de John Furlong: "We thank ... our selfless, tireless blue-jacketed volunteers!". Je dois avouer que ces mots m'ont fait frissonner!


Mon premier quart de travail débute à 17h. Je quitterai la maison à 14h15, prendrai l'autobus 228 à l'arrêt 54020 à 14h32 et arriverai à Lonsdale Quay (se prononce "ki" et non "ké") à 14h43. La navette du Olympic Bus Network vers Cypress Mountain quitte à 15h45. Ma blonde et mes collègues de la CIGM seront fiers de voir que je m'y prends d'avance... Pendant cette heure d'attente, je flânerai dans les étals du marché Lonsdale, qui est aussi le point de départ du SeaBus pour le centre-ville.

Je jette un coup d'oeil à la météo, question de planifier ce que je mets sous mon manteau bleu. Prévisions guères reluisantes: plus 4, pluie parfois forte, hauteur prévue de 30 à 40 mm. Quelqu'un pourrait me livrer des bottes de pluie? Il me semble que mes bottes Sorel -50 ne serviront pas à grand chose ...


Quel rôle vais-je jouer aujourd'hui? Je le saurai en allant m'enregistrer au point de contrôle des bénévoles. "The Face of the Games", l'équipe de service aux événements constitue le premier et dernier contact des spectateurs et personnes accréditées sur le site. Six rôles s'offrent à moi. Pendant les Jeux, nous alternerons à ces diverses positions.

Le moment tant attendu frappe à la porte. Je ressens une fébrilité certaine face à ce premier quart de travail. L'inconnu m'attend à bras ouverts. Je fais confiance à la vie et me laisserai porter par la vague. Les Jeux, mes Jeux, débutent dans quatre heures.

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