Translate my blog

8 novembre 2015

Clore un chapitre, en ouvrir un nouveau – partie 1

Début avril 2015. J’apprends que l’un de mes groupes favoris, Metallica, fermera le Colisée de Québec et ouvrira le Centre Vidéotron, en septembre. Je me promets sur le champ de vivre ces deux moments sur place, en compagnie de milliers d’autres fans de ce groupe américain de Heavy Metal qui apprécie énormément ma ville natale, Québec.

Vendredi 24 avril, 11 h 50. Je suis en classe à l’Université de Sherbrooke. L’un des derniers séminaires du parcours académique qui me mènera, en septembre, en Europe. Et jour de mon 47e anniversaire de naissance. À midi, les réseaux Billetech et Ticketmaster mettent en vente les billets pour ces spectacles qui s’annoncent mémorables. J’ouvre mon fureteur internet et, dans deux onglets différents, commence à rafraîchir les pages. Je n’en suis pas à mes premières armes dans l’achat de billets pour des spectacles rock et je sais que je dois agir vite. À 12 h 10, je crie victoire : le lundi 14 septembre, au vieux Colisée, et le mercredi 16 septembre, dans le Centre Vidéotron tout neuf, je vivrai l’histoire. Je m’offre un cadeau de fête afin de clore un chapitre de ma vie et en ouvrir un nouveau.

Cinq mois passent. Je me consacre à fond à la rédaction, avec mon équipe des Scopes, de notre recherche-action.

Le 14 septembre, j’emprunte l’autoroute 20 en direction est, presque du reculons. Peut-être ai-je peur de retrouver les fantômes du passé ? Je ne sais trop. La première partie ne m’intéressait pas, alors j’ai pris mon temps. J’arrive dans le quartier Limoilou vers 20 h. Je marche vers le Colisée, plongé dans mes souvenirs d’adolescence. J’en ai vu, des shows rock dans cette enceinte ! J’entre à l’intérieur. Les techniciens de scène terminent la mise en place pour Metallica.

Je jette un coup d’œil vers la galerie (les bancs gris), là où papa a eu un billet de saison des Nordiques. Je tourne ensuite le regard vers les loges, au centre, là où mon oncle Benoit Roberge possédait son billet de saison des Nordiques, puis des Remparts. Les deux Ben (mon père et mon oncle), ont vu jouer Jean Béliveau, Guy Lafleur, Marc Tardif ou encore Joe Sakic dans ce vieil amphithéâtre. Metallica entre sur scène vers 21 h 10 et en sortira à 23 h 30.


J'ai eu droit à une autre prestation fort énergique du groupe californien, qui a joué dix-huit chansons. Le vieux Colisée entrera en dormance, après avoir vu tant d’action au cours de ses 66 années d’existence.

La Corolla grise me ramène 254 km à l’ouest, à la maison. Vers 2 h, je plonge dans mon lit avec bonheur. Mardi soir, je débute une nouvelle session d’enseignement chez Zoom Académie. Je retrouve avec joie une nouvelle cohorte d’étudiants qui désirent se perfectionner en événementiel et démarrer leur entreprise.

Je m’endors avec l’impression de clore une étape de ma vie. Demain, je compte partir plus tôt afin d’aller rendre visite à mes parents au cimetière Notre-Dame de Belmont.

27 octobre 2015

Vivre dans le présent.

L’une des meilleures décisions que j’ai prise dans ma vie, en 2014, consiste à me concentrer sur une seule chose à la fois. Il m’en aura fallu, des épreuves, pour comprendre que Christian-la-pieuvre aux dizaines de bras répétait toujours les mêmes erreurs. Toujours plus, encore plus. Ne jamais dire non. Saisir TOUTES les occasions de performer encore et encore. Pour apprendre. Afin de tester mes limites je suppose. J’aurai mis à peine vingt-huit années à comprendre… Christian-la-pieuvre qui s’épuise à courir après des dizaines de projets en simultané n’est plus.

Une chose à la fois.

La méditation (merci Headspace !) m’a appris à vivre dans le présent. À libérer mon esprit du passé. À le libérer de ce qui risque d’arriver dans une semaine, deux mois, trois ans, quatre décennies.

À vivre ainsi dans le moment présent, une chose à la fois, j’en oublie de visiter ce blogue qui a joué, et jouera encore, un rôle important dans ce que je suis devenu depuis sa mise en ligne en novembre 2009.

Au retour des vacances estivales aux Iles-de-la-Madeleine, j’ai mis les bouchées doubles afin de rattraper mes équipières de la maitrise, qui, durant mon absence, ont poursuivi la rédaction des travaux à remettre à la fin du mois d’août. L’aventure débutée en janvier verrait bientôt sa conclusion. Nathalie et les enfants ont dû vivre avec mon absence tous les weekends d’août et du début septembre.

Sans compter que la dynamique familiale se transforme en cet automne 2015.

Mathieu emménage dans un appartement à Sherbrooke, en compagnie de Pierre-Olivier , son coéquipier des Patriotes du Richelieu. Il fait son entrée à l’université en géomatique de l’environnement. Roselyne emménage chez une amie de Nathalie sur le Plateau Mont-Royal, suite à son entrée au Cégep de Maisonneuve.

Début septembre, je me serai donc consacré corps et âme au projet de recherche-action qui s’est conclu par une tournée de six présentations dans des universités et des associations professionnelles à Rouen, Lille, Bruxelles, Nanterre et Paris.

Avant de m’envoler, j’ai vécu les concerts de Metallica au Colisée Pepsi et au Centre Vidéotron de Québec. J’en ai profité pour visiter maman, papa, oncles et tante au cimetière Notre-Dame de Belmont. Un billet s’en vient d’ailleurs à ce propos.

Après les présentations du 28 septembre au 2 octobre, couronnées de succès, j’ai eu l’immense privilège de vivre des retrouvailles familiales dans une ferme plus que centenaire à Corrobert, une commune française, située dans le département de la Marne en région Champagne-Ardenne. J’y ai retrouvé une ambiance qui me ramenait dans les fêtes familiales des Fortin. Oncles, tantes, cousins, cousines et leurs jeunes enfants, ces derniers dictant le rythme de la journée. J’ai visité l’Expo 2015 à Milan et, le 10 octobre, j’ai retrouvé avec joie la demeure familiale sur les rives du Richelieu. Depuis, je libère mon esprit en complétant les rénovations entreprises par Nathalie et Félix dans le sous-sol.

Dans trois jours, je retrouve pour la dernière fois mes collègues de la maitrise au campus Longueuil de l’Université de Sherbrooke. Un séminaire de trois heures pour nous préparer à la dernière étape qui me mènera à l’obtention de ce grade de second cycle dont je rêve depuis le milieu des années 90.

Le bilan intégrateur de cinquante pages conclura mon parcours et me permettra, en janvier 2016, de prendre un nouvel envol.

En me concentrant sur une chose à la fois, centré sur le moment présent.

16 juillet 2015

S’offrir une pause de deux semaines.

Les vacances estivales. Qu’évoquent-elles pour vous ? De longues semaines sans école ? Un emploi d’été ? Des travaux de rénovation ? Un séjour en camping ? Ou encore sur le bord de la mer ou d’un lac ? Pour moi, elles riment avec séjour à la mer.

De l’âge de deux ans à l’âge de 13 ans, la frénésie s’emparait de ma sœur Véro et de moi en juin. Dès l’école terminée et la page de calendrier tournée à juillet, nous empruntions la route 173 vers la frontière du Maine, puis la 201 et la 95, afin de nous rendre à Hampton Beach, dans le New Hampshire. En général, pour une semaine. Et quand les années étaient bonnes et le budget familial moins serré, deux semaines. Oncles et tantes Roberge et Côté nous y joignaient. Nous résidions au Blue Jay Motel, alors qu’ils préféraient le Brownie’s, de l’autre côté de la rue.

Le camp d’été des cadets de l’armée en 1983, puis les emplois d’été et enfin le départ à l’université à Montréal ont fait en sorte que pendant plusieurs années, la mer a disparu de ma vie. Dans mon enfance, j’avais entendu parler ma cousine et marraine Louise de son épopée aux Iles-de-la-Madeleine en vélo. Pour l’enfant que j’étais, pédaler autant de kilomètres s’avérait une tâche dont seuls les super héros pouvaient s’acquitter. La vie a fait en sorte que ma sœur y a effectué des stages lors de ses études en médecine.

Nathalie et moi l’avons visité à l’époque et nous sommes tombés en amour avec cet archipel posé au beau milieu du golfe du Saint-Laurent. Les Iles représentent aujourd’hui pour nos enfants ce qu’Hampton Beach représentait pour moi et ma sœur. Se retrouver dépaysé à des centaines de kilomètres de la maison. Jouer dans les vagues et dans le sable. Être seuls avec nos parents sans les tracas du quotidien, de la course boulot-études. Se laisser bercer par la brise marine et le soleil sur notre peau.

Cette année, notre séjour aux Iles prend une tournure spéciale. La tradition voulait, lorsque les enfants étaient jeunes, que grand-papa Roger et grand-maman Jeannine passent prendre les enfants à Richelieu, en véhicule récréatif. Les parents suivaient derrière. Nous arrêtions dîner aux Promenades Drummondville, poursuivions la route jusque chez grand-papa Ben et grand-maman Rollande, sur la rue du Château à Ste-Foy. Les enfants dormaient dans le VR, nous dormions au sous-sol. Le lendemain, nous prenions la route vers l’Ile du Prince-Édouard. Au retour, deux ou trois semaines plus tard, nous soupions au Ashton à St-Nicholas et appelions grand-maman Rollande pour lui donner des nouvelles. C’est bien connu, les mères veulent des nouvelles de leurs rejetons, alors que les pères coupent le cordon et s’en mordent les doigts en silence…

Cette année donc, le séjour prend une tournure spéciale. Maman est décédée il y a un an. Point d’arrêt à Québec à l’aller. Le Ashton au retour ? Tout à fait. Mathieu, notre plus vieux, occupe un emploi d’animateur au camp de jour de la ville de St-Césaire. Il ne peut donc prendre de vacances avec nous. Et en août, il emménage à Sherbrooke, où il amorcera l’université cet automne. Ouf !

Nathalie a noté, dans les derniers jours, le désarroi qui m’a peu à peu envahi. J’en ai même oublié, hier matin, le NIP de ma carte de crédit. Résultat ? Elle est gelée pendant 24 heures …

D’une part, je me sens coupable « d’abandonner » mon équipe de maitrise pendant une vingtaine de jours, à dix semaines de nos présentations en France et en Belgique. D’autre part, je n’arrive pas à gérer les émotions liées à l’anniversaire du décès de maman, il y a un an. Et la culpabilité de ne pas avoir été là pour ses derniers instants. J’éprouve le sentiment d’avoir abandonné ma blonde, partie d’urgence à Québec, alors que je maintenais mon engagement d’enseignant en allant visiter avec mes étudiants la salle où ils organisaient, quelques jours plus tard, l’événement couronnant leur parcours académique de quatorze semaines. Il faut dire que l’hospitalisation de maman n’annonçait pas toute la gravité de ce qui allait se produire quelques heures plus tard …

Aujourd’hui donc, je prends la route, en direction est. Dans 1 200 kilomètres, la petite ville de Souris, à l’Ile-du-Prince-Édouard, nous attend. Dans la nuit de vendredi à samedi, nous monterons à bord du Madeleine.

Au cours des deux prochaines semaines, je vivrai au rythme de la mer. En me laissant bercer, dans le jour, par les souvenirs d’enfance. Et le soir venu, je regarderai les milliards d’étoiles au firmament, afin de rêver à ce futur que je suis en train de créer.

De retour en ligne en août.

9 juillet 2015

Écrire pour soi

J’ai publié, hier, un rare billet. Je récidive aujourd’hui. Dans les derniers mois, j’ai plongé une fois de plus dans la grisaille. La vie vient de m’envoyer plusieurs messages forts à propos et je ressens le besoin de laisser courir mes doigts sur le clavier.

Ce matin, Suzie Pelletier a partagé sur Facebook un lien provenant du site L’Express.fr. Les cinq premiers conseils de l’article, intitulé Les 20 conseils d’écritures par Stephen King, traitent de l’état d’esprit de l’écrivain :


Au cœur des nuages gris, j’ai oublié qu’écrire me rendait heureux. Stephen King a tout à fait raison lorsqu’il dit qu’il écrit « pour la simple joie de la chose ». Rien ne m’oblige à écrire sur ce blogue. En fait, je l’écris d’abord pour moi. Parce que j’aime me raconter des histoires. Et m’en faire raconter. Je prends plaisir à plonger dans mes écrits du passé. J’y constate avec joie mon évolution.

Parfois, la confiance qui m’habite disparait. La peur s’empare de mon être, je commence à me préoccuper des qu’en-dira-t-on, j’oublie de laisser aller mes pensées sans filtre. Et je me perds. En me sabotant au passage.

Une autre amie, Johanne Grenier, l’une des premières à se procurer Le journal d’un passionné – à Paris ! - a partagé, toujours sur Facebook, une image du conférencier Franck Nicolas.


Je me trouve à ce moment de la vie où je découvre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. J’en ai vécu, des hauts et des bas, pour y parvenir. Aujourd’hui, je me concentre sur une chose à la fois. Mon ancienne patronne, Yolande Ratelle, avait raison : « tu en fais trop Christian. Tu es partout. Ralentis. » À l’époque, je ne l’avais pas écouté, rejetant d’un revers de la tête son conseil.

Les gens ne semblent pas comprendre pourquoi le super actif qu’ils connaissent se consacre juste à terminer son programme de maitrise. Pourquoi il ne court pas après les mandats, pourquoi il n’effectue pas de promotion pour donner des conférences dans les écoles secondaires et les bibliothèques municipales. Pourquoi, pourquoi ? Je répondrai comme un enfant : parce que.

En me rendant sur la page de Franck Nicolas, j’ai découvert cette autre citation, de Henry David Thoreau :


Voilà la réponse.

Au plus profond de mon être, je savais que ma mission de vie consistait à inspirer les autres, par le biais de l’écriture et de l’enseignement. Et qu’ai-je plutôt fait, en raison de mon manque de confiance ? Je me suis lancé à fonds dans le boulot, m’épuisant à plusieurs reprises.

Ne vous méprenez pas. Dans chacune de mes expériences de travail, j’ai rencontré des gens fascinants qui m’ont permis de cheminer. J’apprends à la dure, en expérimentant.

Je sais, maintenant, que ma passion réside dans la découverte des gens et des lieux qui font l’histoire. Je sais, qu’une fois complétée cette maitrise, la vie m’enverra des occasions formidables qui me permettront de poursuivre dans la direction de mes rêves.

Et je pourrai alors dire, comme le fais déjà, que je mène l’existence que j’ai imaginé et que je jouis d’une réussite – selon mes critères – hors du commun.

8 juillet 2015

Famille. Foi. Labeur.

Telle est la devise des Fortin d’Amérique. Le weekend dernier, j’ai participé, à titre de maitre de cérémonie, au rassemblement 2015 de l’Association des Fortin d’Amérique. Ce fut un weekend chargé de souvenirs et porteur d’avenir.

Souvenirs parce qu’il y a un an, au rassemblement 2014 des Fortin à Gatineau, je vendais mes premiers livres, à peine sortis des presses. La veille, après avoir pris possession de 500 exemplaires du Journal d’un passionné à Louiseville, j’allais en livrer un à ma mère, à Québec. Et le dimanche, je m’envolais pour une semaine à Paris, avec Nathalie.

Chargé de souvenirs parce que je revoyais mon oncle André, l’un des jeunes frères de papa et fondateur de l’Association des Fortin d’Amérique. Parce que Thérèse, Constance et Florence, sœurs de papa, y étaient. Et que ma tante Yvette s’y trouvait aussi. De nombreuses cousines et un cousin accompagnaient leurs parents. Mes grandes cousines m’ont servi ce que je nomme avec un sourire leur gentil électrochoc. « Que fais-tu Christian ? On s’ennuie de tes mots et de tes observations de la vie ! ». D’où ce billet aujourd’hui.

Samedi, en fin de journée, l’Association dévoilait un monument en l’honneur de Julien Fortin et Geneviève Gamache, le couple de qui descend plus de 90% des Fortin d’Amérique. Pendant une trentaine de minutes, en tant que maître de cérémonie, je me suis retrouvé à l’avant-plan d’un moment historique qui réunissait plus de 120 personnes.




Alors que nous attendions les participants, face au 765 chemin du Cap-Tourmente, à St-Joachim, j’ai su pourquoi les montagnes, l’eau et la découverte du monde occupaient une place si importante dans ma vie. La terre de notre ancêtre est au pied des montagnes. Et, face à sa maison, le majestueux fleuve Saint-Laurent coule vers l’océan.

Porteur d’avenir parce lors de l’assemblée générale annuelle de l’association, j’ai été élu administrateur, pour un mandat de deux ans. Décider ainsi de m’investir dans une nouvelle cause qui me tient à cœur signifie que mon retour à la santé se confirme.

Dans huit jours, nous prenons la route des Iles-de-la-Madeleine. Pour la première fois depuis que nous y allons, il n’y aura pas d’arrêt préalable à Québec, sur la rue du Château. Maman se trouve, depuis le 18 juillet 2014, aux bras de son amoureux. Un an déjà. J’avais raconté son départ ici. Le 18 juillet, nous nous installons pour deux semaines sur le Chemin de l’éveil, à Fatima.

Un nom prédestiné qui signifie que je reprends bientôt mon bâton de pèlerin afin de poursuivre ma mission de vie, qui consiste à connecter et inspirer les gens.

30 mai 2015

Lorsque le doute s’installe

La vie fait bien les choses, quoi que certains en pensent. Je vous explique. Le weekend dernier, je devais participer au dernier Salon du livre de la saison 2014-2015. Dans une région à qui je dois l’amour. Une région plus grande que nature, là où les gens vous accueillent à bras ouverts.

Ma dernière visite en Abitibi remontait à l’automne 1995. À l’époque, j’étais représentant pour Aston, une division de Venmar Ventilation. J’anticipais donc avec joie mon retour dans la vallée de l’Or, surtout pour y revoir mon bon ami Marco Grenier, que j’avais connu à l’époque de l’AIESEC.

Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue (SLAT) se tenait au centre Air Creebec de Val d’Or. Je devais y dédicacer le Journal d’un passionné vendredi, samedi et dimanche. Dans la liste des auteurs présents au Salon, mon préfacier, Georges Brossard et celle qui a écrit sa vie, Barbara Kahle. J’anticipais ma rencontre avec eux, car j’avais participé au lancement de la biographie de Georges l’automne dernier, au Jardin botanique de Montréal.


Le jeudi, en fin de journée, j’ai pris la décision d’annuler ma participation au SLAT. Pourquoi ? Je voulais demeurer solidaire à mon équipe de maîtrise et participer activement à la rédaction du travail de recension des écrits. S’il y a une chose que j’ai appris dans la dernière année, c’est celle-ci : garder l’accent sur une seule chose (référence au livre fort intéressant The ONE Thing), pas mille, fait en sorte que le succès cognera à la porte. MA chose, celle à laquelle je travaille très fort depuis le début janvier, c’est le projet de recherche-action à l’Université de Sherbrooke, qui culminera du 28 septembre au 2 octobre avec des présentations à Paris et Bruxelles.


Pendant le weekend, je me suis donc concentré à sortir de ma zone de confort et rédiger un genre de texte que je ne rédige jamais. De temps à autre, je visitais Facebook pour vivre par procuration le SLAT, par le biais des photos et commentaires publiés par les auteurs des Éditions Véritas (la maison qui m’édite).

Sournoisement, le doute s’est installé dans mon esprit.

« Suis-je vraiment un auteur ? J’ai publié un livre. Vais-je en publier d’autres ? Est-ce que ma voie consiste à écrire et à prononcer des conférences dans les écoles ? »

« Que ferai-je, une fois ce diplôme de maitrise en poche ? Suis-je vraiment un enseignant ? Mettrai-je à profit toute cette nouvelle connaissance acquise depuis septembre 2012 ? »

Hier, la vie m’a envoyé un magnifique message d’espoir, sous la forme d’une enveloppe jaune rapportée de la poste par Félix. Elle provenait de Marie Brassard, ma coach d’écriture et éditrice.

Curieux, je l’ai aussitôt ouverte. À l’intérieur, j’y ai découvert trois choses. Un gentil mot de Marie, mon cordon d’identification d’auteur et… un marque-page portant un message de nul autre que Georges ! « Cher Christian, ne lâche surtout pas et bonne chance pour ta maitrise. Georges Brossard, mai 2015 »


Je constate, en observant mon parcours, que chaque fois que j’ai connu le doute, une personne s’est manifestée, m’encourageant à poursuivre le chemin malgré les embuches du moment.

Bien m’a toujours pris de suivre leur conseil fort judicieux.

Quand vous douterez, tendez la main. L’univers (ou votre bonne étoile, votre fée, votre dieu, whatever …) mettra en branle ses forces et la lumière se fera.

Merci Marie. Merci Georges.

26 mai 2015

Un quart de siècle de vie commune

La chaleur humide venue du Golfe du Mexique s’installe sur le Sud du Québec. Il y a vingt-cinq aujourd’hui, le mercure indiquait 25 degrés celcius à Amos, en Abitibi. Nathalie et moi y étions, avec la délégation de HEC. Le congrès régional du printemps d’AIESEC Québec battait la mesure. Des jeunes universitaires de partout au Québec nous accompagnaient.

Ce soir-là, une gentille petite fée nous a fait voir au-delà de nos rôles respectifs de vice-présidente affaires corporatives et président d’AIESEC HEC. Elle nous a eu par la gourmandise, alors que nous partagions bière et pizza dans le corridor. Il a suffit d’un regard, d’un sourire, dans lesquels l’éternité s’est glissée.

26 mai 1990. Château d’Amos. Là où nos routes se sont jointes.

En juin 1991, nous emménagions ensembles sur le boulevard Édouard-Montpetit à Montréal. En mai 1992, l’équipe fort dynamique d’AIESEC UQAT recevait à nouveau le Québec pour le congrès régional du printemps. Cette fois-ci, j’y étais directeur régional du Québec pour AIESEC Canada et Nathalie présidente d’AIESEC HEC. Le comité organisateur, connaissant notre histoire d’amour, nous avait réservé rien de moins que la suite nuptiale du Château d’Amos !

De jeunes étudiants fonceurs, rêveurs et impliqués, nous sommes devenus parents - Mathieu se joignant à nous en avril 1995, Roselyne en octobre 1997 et Félix en mai 2002 - puis des quarantenaires … fonceurs, rêveurs et impliqués.


Vingt-cinq années ensemble. Ce n’est pas rien, dans cette ère de l’instantané et du jetable. Notre secret ? S’accepter tels que nous sommes, avec nos forces et nos faiblesses, nos qualités et nos défauts (et dieu seul sait combien j’en ai !). Nathalie connait mon immense besoin de liberté, celui de vivre des événements où le tout est plus grand que la somme des parties et ma curiosité sans fin. Elle me permet d’explorer et de grandir.

Nous venons de vivre un quart de siècle marqué par les besoins des enfants. Ils grandissent et prennent peu à peu de la distance. Cet automne, Mathieu entre à l’université et Roselyne au cégep. Félix, à treize ans, n’est plus le bébé de la famille.


Que nous réserve le prochain quart de siècle ? Encore de l’amour, de la passion pour la découverte du monde et toujours cet immense respect entre nous.

Merci AIESEC UQAT pour ces deux weekends à Amos, en 1990 et 1992.

Merci papa et maman, merci Roger et Jeannine, de nous avoir donné des modèles de couples qui franchissent les épreuves main dans la main.

Merci Nathalie d’être la femme de ma vie.

…TRÈS…

xxx

23 avril 2015

Tourner la page.


La pluie tombe, froide. Debout sur le sable, au pied de la structure en bois du parc nautique de Cap-Rouge, je laisse les souvenirs m’envahir. À ma gauche, les roches qui protègent le chemin de la Plage Jacques-Cartier. En face, le fleuve et la marée montante. Quelques blocs de glace, épars, rappellent que l’hiver cède sa place au printemps. Maman venait ici tous les jours, en après-midi. Elle s’installait sur le banc et laissait, comme je le fais en son souvenir, porter son regard sur le majestueux fleuve Saint-Laurent, coulant vers le Golfe du même nom, puis vers l’Atlantique et le monde.

La montre Polar indique 18 h 10, en ce lundi 20 avril 2015 qui marquera mon histoire personnelle. Il y a soixante minutes, je quittais le bureau du notaire Robitaille à Pont-Rouge. Je venais d’apposer, tout comme l’acheteuse, ma signature au bas de l’acte notarié. Le 728 avenue du Château, passe, après 37 années, 9 mois et 14 journées, aux mains d’une nouvelle famille. Les vœux de maman sont exaucés : la maison sera rénovée et habitée. Et non pas détruite et remplacée par ces nouvelles maisons de ville qui utilisent l’espace au maximum permis par les règlements (par exemple, comparez les photos de la maison de mon parrain).


Le lilas de grand-papa Arthur, dont papa avait transplanté une branche lors de l’achat de la maison, pourra continuer à s’épanouir et enrober la cours arrière de son arôme printanier.

Dans quelques minutes, une fois la bière Écume de l’Abri de la tempête (micro-brasserie des Iles-de-la-Madeleine) terminée, j’emprunterai la Côte de Cap-Rouge. Je passerai devant les Jardins Logidor, résidence d’ainés où mon oncle, Benoit Roberge, a vécu ses derniers jours. Poursuivant sur le chemin Ste-Foy, je tournerai à gauche sur le boulevard Pie-XII, puis à droite sur Carré de Nevers. Devant la maison blanche et verte située au 3494, j’aurai une pensée pour ma tante Yvonne. À droite sur Du Trianon, je monterai puis descendrai avant de m’engager sur l’avenue du Château à gauche. Roulant à très basse vitesse, j’observerai une dernière fois la maison de mon enfance, qui appartient maintenant à Josée. En effectuant l’arrêt d’usage au coin Colonel Jones et de la Chesnaye, je penserai à mon parrain Jean-Paul. Je m’engagerai ensuite sur l’autoroute Duplessis en direction des ponts, puis la 20 me ramènera à Richelieu.



Il y a trois jours, le 17, Mathieu et son équipe de hockey, les Patriotes du Richelieu Junior AA, jouaient aux championnats provinciaux, la Coupe Dodge. Dans le tourbillon des émotions liées à la partie endiablée se déroulant devant nos yeux, j’ai « oublié » qu’il y a deux ans, le cœur de papa s’arrêtait en pleine randonnée de vélo, sur la piste cyclable du boulevard Versant Nord. Sa première sortie de vélo de la saison. Vendredi, j’ai donc eu une belle preuve de la phrase : « vivre dans le présent ». Quand tu y es plongé à 100%, le passé et le futur cèdent leur place aux sensations du moment.

Autant 2013 fut sombre à certains égards, autant 2014 fut l’année création. En avril, de retour de la Russie, la tête remplie de rêves, j’écrivais sans relâche ce qui est devenu mon premier livre : Le journal d’un passionné de Jeux olympiques, quand le bénévolat devient un tremplin. Aujourd’hui, chez le notaire, j’étais connu comme « Christian Fortin, auteur, résident au… »

Le règlement de la succession de maman, et ses dizaines de petites tâches qui demandent tant de temps, tire à sa fin avec cette transaction notariée.

L’heure de rêver haut et fort à ce que ressemblera ma vie dans les quarante prochaines années sonne. Le fil conducteur ? Des gens. Des lieux. Des histoires. Un carnet, un stylo pour tracer les liens.

Les étapes ? Tout d’abord, compléter la maîtrise en gestion de la formation. Présenter les résultats de notre recherche action à Paris et Bruxelles du 28 septembre au 2 octobre prochain. Puis, rédiger le bilan intégrateur de ce parcours ayant exigé trois ans d’efforts soutenus. Bilan qui deviendra mon plan d’affaires. Ensuite, poursuivre ma découverte du monde, par le biais des événements associatifs qui rassemblent les gens autour du partage des connaissances. Enseigner cette passion, au niveau collégial et universitaire.

Poursuivre l’écriture et les conférences. Accompagner Nathalie dans ses congrès. Et qui sait, jouer avec mes futurs petits-enfants ! Enfin, laisser le vent de la liberté me porter, sur un Harley et à bord d’un voilier.

Merci maman et papa d’avoir unis votre destinée et de nous avoir mis au monde afin d'y donner le meilleur de nous-même.


Eh oui, l’avenir s’annonce lumineux.

1 avril 2015

Avril – et ce n’est pas un poisson

Un mois chargé en émotions m’attend. Un stress quasi incontrôlable me submerge depuis hier. En le nommant et l’écrivant ici, j’espère arriver à m’en détacher et à l’observer de loin. Parce que la sensation est telle que toute la zénitude accumulée lors des sessions matinales de vingt minutes de méditation semble m’avoir abandonné.

Quel est ce stress ? Il prend deux formes. La première consiste à faire le deuil de la maison familiale à Québec. En vente depuis le 5 janvier, elle fut visitée à plus de 35 reprises. Benoit Lepage, notre courtier immobilier, fait un boulot impeccable pour nous. Il a reçu une offre à la mi-mars. Suite à l’inspection et à l’estimation des travaux de rénovation, les acheteurs ont confirmé l’achat. Je lai su à mon retour de Paris. Nous passerons chez le notaire le 20 avril.

Demain, je fais un aller-retour, question de ramasser des papiers nécessaires à la transaction et poursuivre l’étape difficile de vider la maison. Elle représentait beaucoup pour papa. Né en 1931, il s’est décidé à acheter sa première – et seule – résidence en 1977. J’avais neuf ans. J’en ai 46. L’âge de papa lors de la transaction. Vous souvenez-vous des taux d’intérêts au début des années 80 ? L’économie allait très mal et en 1982, papa avait renouvelé l’hypothèque à nouveau pour cinq ans. À un taux de 18% ! Nous avions vécu cinq longues années de budget familial serré.

J’ai résidé au 728 du Château jusqu’en 1988, avant de déployer mes ailes lors de mon entrée à HEC Montréal. Dans les vingt-sept dernières années, la maison a représenté un ancrage dans ma vie. Chaque meuble, chaque objet, chaque fissure raconte son histoire.

Le curseur se pose ici. Clignote longtemps, alors que le vertige m’assaille à nouveau. Je jette un coup d’œil à ma droite. Le soleil brille, les aiguilles du pin se déplacent sous l’action du vent léger du nord. Mon esprit revient dans le présent. Je tente de me concentrer sur ma respiration, de voir les pensées descendre les rapides du Richelieu, sur le dos d’un petit canard jaune. Ça fonctionne un temps. Et le stress revient.

Vivre dans le présent. Passer à l’action, malgré la peur qui paralyse. Demain, je franchirai une étape importante, à l’aide de la compagnie 800-GOT-JUNK.

L'autre stress ? Le 17 avril marquera le deuxième anniversaire du décès de papa. Je me remettais à peine de ce choc, l’été dernier, lorsque maman l’a rejoint. Fort heureusement, j’avais pu lui remettre en main propre une copie dédicacée de mon livre. Copie qui, d’ailleurs, fût incinérée avec son corps et mis en terre au cimetière Belmont.

Nous avons emménagé en juillet 77. Par une drôle de coïncidence (en est-ce vraiment une?), l’adresse de la maison que nous venons de louer au Iles-de-la-Madeleine pour les vacances estivale porte l’adresse 77, chemin L'Éveil.

La vie m’envoie un beau message porteur d’espoir. Lie le passé au futur, en vivant ici, maintenant. Rappelle-toi, Christian, la conclusion de ton livre :

 « Tends la main, 
crois en la beauté de tes rêves… 
et la magie se produira! »

Lectrices, lecteurs de ce billet, je vous tends la main. Puissiez-vous, demain, mettre la vôtre sur mon épaule. J’en aurai grand besoin.

25 mars 2015

Au Salon du livre de Paris !

Je ressens, en ce mercredi, une vive impression de rêver. Heureusement, deux cartes d’embarquement, de nouveaux tampons dans mon passeport et une facture pour deux nuits au Grand Hôtel des Balcons constituent des preuves de ma présence éclair à Paris.

Les trop rares heures de sommeil à bord du Dreamliner d’Air Canada ne m’ont pas empêché d’arborer l’air béat des bébés qui découvrent le monde. Autant dans le RER B que dans les lignes 4 et 12 du métro, le sourire et l’éclat dans mes yeux brillaient. Et oui, même après plusieurs visites, Paris me charme.


À ma sortie de la station Luxembourg, j'ai longé l’enceinte du Jardin du même nom, ce grand poumon vert empli de calme situé au cœur de la ville. Nathalie et moi sommes amoureux de ce parc, que je compte visiter avant mon départ mardi. Dans ma minuscule chambre, j’ai testé le confort du matelas et me suis changé. Dire que j’ai failli ne pas y mettre les pieds. En effet, lors d’une de ces éternelles journées de doute qui m’habite toujours, Nathalie m’avait lancé : « Vas-y au Salon du livre de Paris. En auras-tu à nouveau l’occasion? ». J’avais acheté le billet d’avion sur le champ, ne laissant aucune chance au doute de s’insinuer à nouveau dans mon esprit.


Je retrouve Suzie et Marie dans le stand A45. Elles m’accueillent en héros, avec cris et applaudissements. Les gens des autres stands se demandent ce qui se passe. Tout simple : il s’agit de ce rêve d’adolescence qui prend vie, au mitan. Grâce à ces femmes de cœur, je peux dire mission accomplie.


Un salon (ou foire commerciale) ressemble à un salon, peu importe le lieu. Que ce soit Montréal, Philadelphie, Las Vegas, Anaheim ou encore Atlanta, les halls d’exposition se ressemblent tous. Je retrouve donc mes repères. À une différence près : il y a des courants d’air dans l’édifice ! Dans certains coins, on y gèle. Fait à noter, les maisons d’éditions sont regroupées par département français ou par pays. En face de nous, la Corse. Derrière eux, l’ile de la Réunion.


Tout comme au Salon de Montréal, il y a les vedettes littéraires et les inconnus. À la différence près qu’ici, à Paris, les photographes et les lecteurs se lancent sur les vedettes. À Montréal, en novembre, j’ai vu Dany Laferrière seul à sa table de dédicace pendant un bon moment. Toute une différence !

En début de soirée, en tournant le coin d’une allée, la tête dans les nuages, je suis entré en collision avec un homme à la chevelure blanche. Je l’ai immédiatement reconnu : Ken Follett. Il terminait le lancement officiel de son nouveau roman et quittait le salon, entouré d’attachés de presse et de gardiens de sécurité.

Repu de fatigue, j’ai abandonné l’idée d’arpenter les rues. J’ai avalé un 40 cl de bière blonde et un burger et à 21 heures, je tombais dans les bras de Morphée. « Paris, je suis à Paris. En tant qu’auteur. »

20 mars 2015

Un an depuis le cri du cœur

La vie voulait que j’arrête ma course et fait en sorte que je rate mon vol de 13 h 30 vers Toronto. Celui de 14 h 30 affiche complet. Assis à une table, je rédige donc ce billet qui me trotte en tête, ayant l’espoir de le publier avant l’embarquement, prévu à 15 h 10.

Il y a un an, je suis passé à un cheveu de fermer ce blogue et abandonner l’idée de publier un livre un jour. J’ai lancé un dernier cri à l’univers. L’appel a été entendu par l’écrivaine Suzie Pelletier, qui se trouvait alors au Salon du livre de Paris pour promouvoir sa série « Le pays de la terre perdue ». Elle m’a mis en contact avec son éditrice, Marie Brassard. Vous connaissez la suite : « Le journal d’un passionné de Jeux olympiques » voyait le jour trois mois plus tard.

Demain soir, après la réunion du conseil d’administration d’AIESEC Canada, je m’envole vers Paris. Je vais rejoindre Suzie et Marie au Salon du livre de Paris. L’enfant de Québec, passionné d’aviation, volera à bord d’un avion extraordinaire, le Boeing 787 Dreamliner. Un nom prédestiné. Le Dreamliner. Quels sont mes prochains rêves ? J'y réfléchis.

À l’atterrissage, dimanche matin, je marcherai vers la gare, monterai à bord du RER B à destination de Paris. À la station Luxembourg, je descendrai, marcherai 600 mètres afin de rejoindre mon hôtel. J’y laisserai ma valise et me rendrai ensuite à la Porte de Versailles.

Vers 13 h, je serai assis dans le stand A45, « Le journal d’un passionné » devant moi. Dire qu’il y a douze mois, je m’apprêtais à lancer la serviette.

Lorsque j’étais à l’université, impliqué à fond dans l’AIESEC, un alumni nous avait partagé cette citation de Roosevelt :


Je ne pourrais vous dire le nombre de fois où j’ai atteint la fin de ma corde. À chaque occasion, j’ai réussi, par je ne sais quel miracle, à produire un nœud et m’y accrocher.

Quand vous penserez qu’il n’y a plus aucun espoir, accrochez-vous. Plongez dans le présent, implorez votre bonne étoile et lâchez prise. La vie s’occupera de vous. Comme elle le fait pour moi en ce vendredi 20 mars. Comme elle l’a fait le 19 mars 2014.

Dans 48 heures, je vivrai le rêve à fond ! Merci la vie.

26 février 2015

Maman, tu peux retrouver les tiens

Six mois déjà. Le temps file-t-il à vive allure, là où tu vis maintenant ? Tu me décrirais tes retrouvailles avec papa, Yvonne, Ben, Jackie, JP et tous les autres ? Cette semaine, j’ai rêvé que tu m’appelais. Tu demandais des nouvelles des enfants, de Nathalie, de mon livre, de moi. La conversation semblait si réelle que je me suis réveillé en pleine nuit.

J’ai compris que je devais accepter ton décès et le vivre afin de faire la paix avec moi-même. Je n’ai pas arrêté une seconde depuis ce vendredi 18 juillet 2014, lorsque Nathalie et Véro qui étaient à ton chevet m’ont annoncé que la ligne du moniteur cardiaque était devenue linéaire, comme dans les films.

J’ai fait un Benoit de moi-même, passant le mardi suivant avec mes étudiants de Zoom Académie, qui livraient leur soirée-bénéfice, conclusion d’une session de quatorze semaines. J’ai poursuivi avec la rédaction de plusieurs travaux universitaires, dont un bilan intégrateur des deux premières années de ce parcours exigeant de maîtrise en gestion de la formation. L’automne fut haut en couleur, avec les deux lancements du Journal d’un passionné de Jeux olympiques, les salons du livre de Saguenay, Estrie et Montréal, entrecoupés de deux autres cours forts intenses à l’Université de Sherbrooke.

J’ai terminé l’année 2014 en vivant 24 heures sur 24 avec l’équipe nationale de hockey des moins de 20 ans de la Slovaquie. Ma bonne étoile (ou le Saint Frère André?) m’a même permis de vivre un match de médaille de bronze contre la Suède. Rien, en débutait de tournoi, ne destinait les jeunes Slovaques à un tel honneur. Une fois de plus, j’ai vécu des moments inoubliables.

Et comble de joie, du 26 au 29 décembre, toute la famille a visité Los Angeles, grâce à un concours que Félix a remporté à l’été 2014.

La vie, malgré les épreuves, s’avère généreuse envers moi.

J’ai obtenu, en décembre, mon diplôme de deuxième cycle en gestion de la formation. Nous venons d’amorcer le sprint final, qui verra son aboutissement à Paris, du 28 septembre au 2 octobre prochain. Je continue à enseigner chez Zoom Académie.

Ce weekend, je serai en séances de dédicaces au Salon du livre de Gatineau. En mars, j’irai à celui de Paris, boucler la boucle de cette année folle qui aura vu la réalisation de nombreux rêves.

Il y a un mois, j’ai été initié à la méditation. Depuis, j’y consacre du temps tous les jours. Tu sais, maman, j’ai rarement réussi à vivre le présent. Je me promenais soit dans le passé, soit dans les craintes liées au futur. Il fait si bon être Là, maintenant. À observer mes pensées avec détachement. À voir les flocons de neige briller au soleil, entendre les mésanges chanter lorsque la chaleur les réchauffe. Je prends conscience de ma respiration qui entre et sort par mes narines.

Petite maman, la maison est en vente. Trouve une famille qui y répandra, comme la nôtre le fit de 1977 à 2014, des ondes de bonheur. En cette froide journée de fin février, je fais la paix avec moi-même et je te laisse enfin aller. Je ne peux continuer à regretter de ne pas être allé à ton chevet le 18 juillet dernier. Les enfants, Nathalie, mon équipe de la maîtrise ont besoin de moi.

Je suis ici, maintenant. L’air entre par mes narines, gonfle mon ventre, ressort.

Retrouve papa et toute la gang. Va en paix.

Je poursuivrai la route avec amour, auprès des miens. Enfin en paix moi aussi.

Et je me consacrerai à cette valeur phare qui me guide : découvrir des gens et des lieux et partager cette passion de la découverte avec les autres.

Embrasse les beaux cheveux gris de papa pour moi.

Je t’aime.

Ton ti-loup

Lecture suggérée ...

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...