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16 juillet 2015

S’offrir une pause de deux semaines.

Les vacances estivales. Qu’évoquent-elles pour vous ? De longues semaines sans école ? Un emploi d’été ? Des travaux de rénovation ? Un séjour en camping ? Ou encore sur le bord de la mer ou d’un lac ? Pour moi, elles riment avec séjour à la mer.

De l’âge de deux ans à l’âge de 13 ans, la frénésie s’emparait de ma sœur Véro et de moi en juin. Dès l’école terminée et la page de calendrier tournée à juillet, nous empruntions la route 173 vers la frontière du Maine, puis la 201 et la 95, afin de nous rendre à Hampton Beach, dans le New Hampshire. En général, pour une semaine. Et quand les années étaient bonnes et le budget familial moins serré, deux semaines. Oncles et tantes Roberge et Côté nous y joignaient. Nous résidions au Blue Jay Motel, alors qu’ils préféraient le Brownie’s, de l’autre côté de la rue.

Le camp d’été des cadets de l’armée en 1983, puis les emplois d’été et enfin le départ à l’université à Montréal ont fait en sorte que pendant plusieurs années, la mer a disparu de ma vie. Dans mon enfance, j’avais entendu parler ma cousine et marraine Louise de son épopée aux Iles-de-la-Madeleine en vélo. Pour l’enfant que j’étais, pédaler autant de kilomètres s’avérait une tâche dont seuls les super héros pouvaient s’acquitter. La vie a fait en sorte que ma sœur y a effectué des stages lors de ses études en médecine.

Nathalie et moi l’avons visité à l’époque et nous sommes tombés en amour avec cet archipel posé au beau milieu du golfe du Saint-Laurent. Les Iles représentent aujourd’hui pour nos enfants ce qu’Hampton Beach représentait pour moi et ma sœur. Se retrouver dépaysé à des centaines de kilomètres de la maison. Jouer dans les vagues et dans le sable. Être seuls avec nos parents sans les tracas du quotidien, de la course boulot-études. Se laisser bercer par la brise marine et le soleil sur notre peau.

Cette année, notre séjour aux Iles prend une tournure spéciale. La tradition voulait, lorsque les enfants étaient jeunes, que grand-papa Roger et grand-maman Jeannine passent prendre les enfants à Richelieu, en véhicule récréatif. Les parents suivaient derrière. Nous arrêtions dîner aux Promenades Drummondville, poursuivions la route jusque chez grand-papa Ben et grand-maman Rollande, sur la rue du Château à Ste-Foy. Les enfants dormaient dans le VR, nous dormions au sous-sol. Le lendemain, nous prenions la route vers l’Ile du Prince-Édouard. Au retour, deux ou trois semaines plus tard, nous soupions au Ashton à St-Nicholas et appelions grand-maman Rollande pour lui donner des nouvelles. C’est bien connu, les mères veulent des nouvelles de leurs rejetons, alors que les pères coupent le cordon et s’en mordent les doigts en silence…

Cette année donc, le séjour prend une tournure spéciale. Maman est décédée il y a un an. Point d’arrêt à Québec à l’aller. Le Ashton au retour ? Tout à fait. Mathieu, notre plus vieux, occupe un emploi d’animateur au camp de jour de la ville de St-Césaire. Il ne peut donc prendre de vacances avec nous. Et en août, il emménage à Sherbrooke, où il amorcera l’université cet automne. Ouf !

Nathalie a noté, dans les derniers jours, le désarroi qui m’a peu à peu envahi. J’en ai même oublié, hier matin, le NIP de ma carte de crédit. Résultat ? Elle est gelée pendant 24 heures …

D’une part, je me sens coupable « d’abandonner » mon équipe de maitrise pendant une vingtaine de jours, à dix semaines de nos présentations en France et en Belgique. D’autre part, je n’arrive pas à gérer les émotions liées à l’anniversaire du décès de maman, il y a un an. Et la culpabilité de ne pas avoir été là pour ses derniers instants. J’éprouve le sentiment d’avoir abandonné ma blonde, partie d’urgence à Québec, alors que je maintenais mon engagement d’enseignant en allant visiter avec mes étudiants la salle où ils organisaient, quelques jours plus tard, l’événement couronnant leur parcours académique de quatorze semaines. Il faut dire que l’hospitalisation de maman n’annonçait pas toute la gravité de ce qui allait se produire quelques heures plus tard …

Aujourd’hui donc, je prends la route, en direction est. Dans 1 200 kilomètres, la petite ville de Souris, à l’Ile-du-Prince-Édouard, nous attend. Dans la nuit de vendredi à samedi, nous monterons à bord du Madeleine.

Au cours des deux prochaines semaines, je vivrai au rythme de la mer. En me laissant bercer, dans le jour, par les souvenirs d’enfance. Et le soir venu, je regarderai les milliards d’étoiles au firmament, afin de rêver à ce futur que je suis en train de créer.

De retour en ligne en août.

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