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8 décembre 2014

Six journées à vivre le rêve éveillé

Lorsque j’étais à Sotchi, en février dernier, je me suis envoyé une lettre du pavillon Volkswagen. Je faisais preuve d’audace en l’adressant à l’ « auteur et conférencier Christian Fortin ». Il y a une quinzaine de jours, en l’espace de 48 heures, je l’ai vécu, cette vie d’auteur et de conférencier. Mes rêves les plus fous se concrétisent peu à peu.


En ce jeune mercredi 19 novembre, je peste contre le trafic, sur l’autoroute Bonaventure. Satanée congestion routière des grandes villes ! Quelques minutes plus tard, je prends possession de mon accréditation. Je la montre avec fierté aux agents de sécurité à l’entrée. Celle où tous passent pour monter ensuite dans le hall principal de Place Bonaventure. 8 h 45. Le Salon du livre ouvre ses portes dans 15 minutes. Le calme règne dans les allées. Les lieux m’appartiennent. Des milliers de livres attendent preneur.

J’y suis. Installé derrière une table, plume noire prête à dédicacer ce fameux livre qui, tel un miracle, a vu le jour en moins de trois mois, au printemps. Je ressens une immense fierté. Je me revois passer dans l’allée, vingt ans auparavant, m’imaginant là, auteur.

Et demain, je rencontre des jeunes dans une polyvalente. En tant que conférencier rémunéré. Pas n’importe où. À Québec. À l’école secondaire de Rochebelle, près de l’aréna et de la bibliothèque municipale, deux des points d’ancrage de ma jeunesse. La vie me lance un message très fort.

À 11 heures, je sonne à la porte de ma tante Yvette, à Lauzon. À l’été 2013, je lui avais rendu visite en vélo, comme mon père le faisait. Je n’ai guère de souvenirs de cette visite dans le quartier natal de papa, parce que les larmes coulaient à flots. Pas cette fois-ci. Je passe devant la maison de grand-papa Arthur, descends sur la grève Joliette, observe le fleuve, le Château Frontenac et l’ile d’Orléans, la joie au cœur.


J’insère la clé USB dans le PC de la classe de Marc, enseignant d’anglais en secondaire 1. Les élèves entrent, surpris par l’uniforme russe ultra coloré. Je ne verrai pas les soixante-quinze minutes suivantes passer. Je nage en plein bonheur. Les jeunes s’agitent, la cloche sonne. Je distribue des signets, ramasse le matériel et me dirige dans la deuxième classe.

« Auriez-vous visité Boston par hasard, en juin dernier? » « Comment avez-vous fait pour deviner? » « Facile. Quatre d’entre vous portent des cotons ouatés Harvard. Ma fille Roselyne, étudiante en secondaire 5, en avait un elle aussi à son retour de Boston. Quelles sont vos impressions de cette ville? » Ainsi débute mon animation en secondaire 2. Nouvelle période de joie à discuter avec des jeunes ouverts sur le monde.

Tout en parlant, je « m’observe », prends des notes mentales sur certaines améliorations à apporter à ma présentation, à la façon de poser les questions, à celle de répondre aux interrogations. Je quitte Québec, retrouve Place Bonaventure pendant quatre journées.

De ma table, dans le stand 652, j’observe, en diagonale à gauche, Robert Soulières, écrivain et éditeur. En face, chez Alire, Patrick Senécal dédicace les livres de la série Malphas. Le dimanche, j’aperçois Dany Laferrière, seul à une table. Je cours y faire dédicacer « L’Odeur du café ». Plusieurs amis me rendent visite. Nathalie et les enfants, accompagnés de ma belle-sœur Andrée, passent au stand. Roselyne me demande une dédicace. Leur présence me touche beaucoup.



Je conclus en répondant à deux des questions les plus souvent posées. Comment te sens-tu ? Merveilleusement bien, en train de vivre un rêve éveillé. Est-ce rentable de faire un Salon du livre ? Du strict point de vue de la vente de livre, non. J’en ai vendu huit exemplaires. Du point de vue humain, oui. J’ai rencontré des libraires, des bibliothécaires, des étudiants et anciennes enseignantes. J’ai pu développer mon « pitch de vente ».

En 2015, ce sera ça mon défi : promouvoir les conférences dans les écoles secondaires et les bibliothèques.

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