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12 décembre 2014

Orléans Express : voyage dans le temps

Il neige. Je roule, détendu, sur l’autoroute 20, en direction de Québec. J’observe les conducteurs de poids lourds lorsque je les dépasse. Je suis passager, à bord d’un autocar Orléans Express, fabriqué au Québec par la compagnie Prévost. Ma dernière présence sur Orléans Express remonte à l’automne 1992, alors que je travaillais au Centre de commerce mondial, à Beauport. Je ne peux empêcher les souvenirs de monter, tout comme les larmes.

Mes parents ont vécu la venue de la télé noir et blanc, puis couleur. Ils ont vu la Révolution tranquille modifier les bases de la société québécoise. J’ai eu le privilège de vivre la révolution informatique et internet aux premières loges.

J’ai quitté Québec en août 1988, pour m’établir dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal, à quelques milliers de pas de HEC. Le premier automne, une fois l’euphorie d’être enfin seul dans la métropole avec mon coloc et grand ami Hervé, loin des parents et des contraintes familiales, l’ennui m’a pris. Je me rendais alors à la Gare Centrale, prenait le bus et me rendait à Place Laurier, à Ste-Foy. Papa venait m’y chercher. Le dimanche, je faisais le chemin inverse. Je lisais, faisais mes devoirs ou dormais, en écoutant de la musique sur mon Walkman Sony. Je trainais plusieurs cassettes dans mon sac à dos. Des enregistrements de palmarès radio, des vinyles achetés ou prêtés par des amis me tenaient compagnie.

C’est fou la progression technologique depuis l’époque où j’arpentais la 20 entre ville natale et adoptive. Le MacBook Air est branché dans la prise située dans le siège devant moi. Dans mes oreilles, le dernier U2, Songs of Innocence, joue à partir d’iTunes. J’ai accès au WiFi et pourrai publier ce billet avant mon arrivée. Les arbres sont recouverts de neige. La dame aux cheveux argentés devant moi lit « La promesse », de Michèle Ouimet, sur son iPad. Je me demande si mon père s’en serait procuré un. Maman ne voulait rien savoir des ordinateurs.

Souvenirs et larmes. Parce que je rencontre Benoit Lepage, courtier immobilier chez Via Capitale Sélect, afin de signer le contrat de courtage. Après les Laflamme dans les années 60-70, les Fortin de 1977 à 2014, la maison de mon enfance passera à d’autres. Je souhaite qu’elle soit habitée par une jeune famille. Les enfants feront comme Véro et moi et monteront la rue du Château pour aller à l’école primaire ou au parc St-Benoit.

Souvenirs et larmes parce qu’après cette signature, je me rends chez Germain Chevrolet, à Saint-Raymond, afin de faire installer les pneus d’hiver sur la Cobalt rouge de mes parents. Je ramène ensuite l’auto à Richelieu. Elle ne verra plus la côte de Cap-Rouge tous les après-midi ni le fleuve qui coule en face du centre nautique. Elle roulera en Montérégie et sur l’Ile de Montréal, surtout aux mains de Roselyne.

Il me semble bien loin, ce temps de l’insouciance enfantine où tout est possible, avec un peu d’imagination. Le marché immobilier ralentit, la maison ne devrait pas se vendre en claquant des doigts. J’ai encore un peu de temps pour apprivoiser l’idée que bientôt, nous n’aurons plus de pied à terre à Québec.

Le cycle de la vie poursuit son inexorable chemin.

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