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25 février 2014

Dernières heures à Sochi.

Nous n’arrivons pas à le croire. Après une trentaine d’heures de voyage, le 4 février, nous faisions notre entrée au village no 4. Tout était nouveau. Nous étions en mode survie, épuisés par le manque de sommeil. Il fallait tout apprendre, le plus vite possible. Le stress était toujours présent. Course pour obtenir l’accréditation et l’uniforme. Attente. Et encore attente.

Depuis deux jours, les bénévoles quittent les résidences. Je viens de croiser un groupe de petits nouveaux, tous fiers de porter leur accréditation des paralympiques, sac de 16 livres d’équipement à l’épaule. Leur regard dénote la nouveauté et le stress qu’ils vivent. Tels des vétérans, nous les regardons passer. Ils portent en eux l’espoir que nous avions il y a 20 jours. Ils ne savent pas encore que ceux qui travaillent à la montagne passent de 4 à 5 heures par jour en transport. Que nous retrouvons notre lit vers une heure du matin et que la journée débute à 6 h. Je me sens comme dans un film de guerre, alors que les colonnes se croisent. Ceux qui reviennent du front et ceux qui y montent, frais et dispos.

Aujourd’hui, c’est l’heure du grand départ. Kevin a réservé trois taxis pour nous. À 19 h, nous disons adieu à la cantine, à notre auberge espagnole.

Je prends le bus à midi, en direction de Adler. Je veux me promener sur le bord de la mer. Me laisser bercer au son des vagues. Et compléter mes achats de cadeaux. Tout comme à Vancouver, au lendemain des Jeux, la vie reprend son cours normal. Plus de trace d’uniformes aux couleurs des pays dans les rues. Que des citoyens normaux, de retour à une vie normale. J’éprouve un grand calme à marcher dans les petites rues menant à la mer. C’est vraiment une station balnéaire ici. Des palmiers partout, de larges trottoirs menant au boardwalk.


Le démontage est déjà en cours. Je m’installe sous la trajectoire de départ des avions. J’observe ces oiseaux d’acier qui emportent des gens vers leurs familles, la tête remplie de souvenirs. Pendant ce temps, la majeure partie de nos amis russes se retrouvent dans un train, pour des durées variant de 18 heures à six jours. C’est qu’elle est immense, la mère patrie. Neuf fuseaux horaires ! Le Canada en compte cinq.


Je reviens au parc olympique en marchant lentement. Je croise des canadiens qui étaient bénévoles pour la Maison du Canada. Eux aussi confirment que le traitement qu’ils ont reçu de la part du Comité olympique canadien était pitoyable. Je suis extrêmement déçu de cela. Tu donnes ton 100% pendant des jours et des jours et tu ne reçois en retour qu’une simple paire de mitaines et un foulard (que tous avaient déjà acheté par eux même!). Avec des remerciements du bout des lèvres. Pas fort.

J’ai été mieux traité par le comité organisateur russe que ne l’ont été les canadiens bénévoles au service des canadiens.

Les taxis arrivent. Seulement deux sur les trois promis. Le groupe part et me laisse au coin de la résidence. Darima discute avec le chauffeur. Il reviendra pour moi puis fera un autre aller-retour pour elle, vers la gare cette fois-ci. Il tient parole.

À 19 h 50, je rejoins mes amis internationaux. Catherine et Kevin, de San José, poursuivent leur voyage pendant cinq semaines, pour skier. Catherine vient de prendre sa retraite comme prof en hygiène dentaire, après 37 années de service. Igor, un russe qui réside en Floride depuis 1991, retourne chez lui. Jolanta retrouvera Vilnius en Lituanie. Andrea, ses filles à Chertsey, en Outaouais. Elle travaille à Ottawa, au conseil national de recherche du Canada. Une femme est assise près de notre table. Je m’approche. “Nadine?” “Yes! Oh, Christian!” Une autre rencontre d’ami Facebook. Nous nous sommes suivis pendant des semaines, commentant les expériences de chacun.

L’enregistrement est chaotique au plus haut point. Le douanier très sympathique. Adieu le stress de l’arrivée. Je me permets même de rigoler avec lui. L’avion décolle avec 40 minutes de retard.

Chère Russie, ce n’est qu’un au revoir. Je reviendrai te visiter. Parce que tu possèdes une grande histoire et des lieux magiques. Parce que les médias occidentaux me font chier, avec ces nouvelles négatives sur ton peuple. Tous les russes que j’ai rencontré ont été d’une immense gentillesse avec moi. David Swayne a serré la main à Vladimir Poutine. Une poignée de main filmée, qui démontre un tout autre aspect de cet homme. Martine Salomon lui a aussi serré la main et a jasé avec lui.

Merci, merci, merci de m’avoir accueilli chez toi !

1 commentaire:

Merci de prendre le temps de commenter ! Ne vous laissez pas avoir par le curseur qui clignote dans le carré blanc. J'aime vous lire !

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