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1 mai 2013

Comment vas-tu?

Depuis la cérémonie funéraire dimanche à Sainte-Foy, presque chaque personne croisée qui me connait me la pose. Il ne s’agit pas de cette banale question que l’on déblatère par convenance « salut, ça va? », en se foutant royalement de la réponse. Cette fois-ci, je sens un sincère intérêt. Les gens m’offrent leur aide, de leur rare temps pour aller prendre un café et jaser. Mes collègues du service aux membres à la CIGM m’ont même envoyé un magnifique bouquet de fleurs à la maison lundi. Alors comment vas-tu Christian?

Déjà beaucoup mieux que dimanche. Lors de la cérémonie, j’ai joué le rôle de l’aîné de la famille, qui se doit de protéger les siens suite au départ du chef de meute. J’ai réussi, par je ne sais quel effort surhumain, à conserver un semblant de contenance. Une des premières personnes aperçue à mon arrivée à la COOP funéraire des Deux-Rives fut Noël-André Scano, courtier immobilier résidant dans l’Est de Montréal et membre de l’un de mes comités. Il retirait son casque et son survêtement de moto. Plusieurs oncles, tantes, cousins, cousines attendaient dehors. La voix coupée, les larmes déjà, pas encore 13 h… Ouf, me dis-je, la journée sera très, t r è s looooongue…

À la porte, Roger Rhéaume, un courtier immobilier spécialisé en pourvoirie et en commerces. Un fana des avions lui aussi. Alberto Di Cesare et Ginette Beardsell, partis du West Island. Marie-France Vachon et son nouvel amoureux, Roger. Marie-France est ma complice de tous les instants depuis plus de huit ans. Membre du C.A. de la CIG, elle coordonnait les comités de regroupements avec moi. Au fil des années, elle a su me ramener sur le sentier lorsque je m’égarais dans la noirceur. Chantal Demers et Luc Gaudet et leurs conjoint(e)s, du comité Laval/Rive-Nord, ce comité qui a eu la gentillesse d’envoyer des fleurs au salon. Marie-Claude Charron, présidente du comité Rive-Sud, une boule d’énergie lumineuse qui fait toujours le bien autour d’elle. Yolande Ratelle, ma patronne, a parcouru elle aussi la distance Montréal – Québec. La journée était magnifique.

L’équipe d’enseignants chez Zoom Académie, l’équipe du restaurant Saint-Germain de Plaza Laval ont aussi envoyé des bouquets de fleurs. L’arrangement que Véro et moi avions choisi pour mettre en valeur l’urne sculpté par papa est superbe.

Je réalise à quel point les gens m'apprécient. Je vous remercie du fond du coeur d'avoir pris ce temps pour moi, malgré vos horaires chargés. Je vous remercie d'avoir envoyé des courriels, des textos, des messages sur Facebook. Merci de m'envoyer votre belle énergie!

J’ai fais ce que je fais dans mes événements : j’ai vérifié le montage de la salle, ouvert mon laptop, branché le projecteur et me suis assuré que le diaporama défilait. Et j’ai serré des mains, fait des accolades. Souris, versé des larmes, perdu la voix au point de n’entendre qu’un murmure. Puis est venu la cérémonie. Le père Gilles Bordeleau a livré un très beau message pour papa. Lorsque nous l’avons rencontré, le 19 avril, j’avais noté dans mon cahier qu’il était un monsieur très empathique et qu’il possédait une écoute assez incroyable. Je ne m’étais pas trompé! J’ai réussi à prononcer un bref message, sans texte. Il y a ensuite eu ce moment où Véo et moi étions seuls à l’avant, les mains sur l’urne, pour rendre un dernier hommage à papa. Les fondations de Christian l’homme fort qui supporte tout le monde se sont mises à se fissurer.

À notre arrivée à la maison, je suis descendu directement dans le sous-sol, ai retiré mes vêtements et je me suis couché, complètement vidé. Un genre de crash comme celui qu’annonce la couleur rouge de la ligne de batterie de votre téléphone cellulaire, ou celle de votre ordinateur portatif. Il n’y avait plus rien à faire pour moi. Vous voulez m’aider? Laissez-moi dormir.

Je n’ai guère de souvenirs du chemin du retour. Nathalie, ma belle amoureuse des 23 dernières années, conduisait alors que toute la famille dormait. Que ferais-je sans elle? Mauvaise nuit. Lundi j’allais un peu mieux. Me suis occupé tout l’après-midi à faire du ménage dans la maison. Félix pratiquait à St-Hyacinthe sur l’heure du souper. À 19 h 30, j’étais épuisé comme jamais.

Vivre sous un stress intense pendant presque onze jours et ne faire aucun exercice physique, voilà l’effet que ça donne. Lorsque la chute d’adrénaline survient, le corps se relâche. L’entraînement régulier me permet habituellement de gérer ces chutes qui se produisent après chaque cours, chaque événement.

Le mois de mai débute. Le soleil brille toujours. Le mercure dépassera encore la vingtaine. La vie poursuit son chemin. Hier, sur l’heure du lunch, j’ai renoué avec le Nautilus situé à trois minutes de marche du bureau. J’y retourne ce midi. J’en retire un bien immense. Comment vas-tu Christian?

Je vais bien. Ma mère fait preuve d’une combativité surprenante. Elle savoure et célèbre chacun des gestes qu’elle pose pour la première fois. Nous devons nous adapter à cette nouvelle vie sans le grand loup pour prendre soin de nous. Il s'agit de vivre la simplicité du jour présent, comme le dit si bien Winnie:


 A+

2 commentaires:

  1. Très beau témoignage Christian ! Très beau texte ! La vie est belle et il faut regarder en avant! Sois fort et fonces! Comme d'habitude! ;o)

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  2. Sophie Martel02/05/2013 08:49

    Magnifique , mon cousin! Je passais ici faire un p'tit tour...pour voir comment tu vas.... Je vois que ca va...comme ca peut mais c'est le mieux qu'on puisse faire, n'est-ce pas! Merci pour ce mot, merci pour dimanche, merci d'être là, aussi....Merci la vie !

    Bises ,

    Sophie

    RépondreSupprimer

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