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31 mai 2011

Dernières heures à la Réunion

Laptop sur les genoux. Bord de la piscine de l’hôtel Le Saint-Denis. Quand mon corps n’en peut plus de la chaleur, je plonge dans l’eau. Grâce à la connexion WiFi, je transférerai ce billet sur mon blogue. Je réalise à quel point le monde a changé depuis ce mois de juin 1989, où je me retrouvais en stage avec l’AIESEC, à Koper, en Yougoslavie. Pour donner des nouvelles à mes proches, je devais me rendre au bureau de poste, faire la queue, donner le numéro de téléphone à appeler et poursuivre la queue dans une autre file. Puis venait mon tour. J’avais payé pour cinq minutes? Cinq minutes j’avais. Aujourd’hui, grâce à mon iPhone, je n’ai qu’à trouver un accès WiFi et voilà! Ma famille, mes amis sont là. Comme si je me trouvais dans la cour de la maison, à Richelieu, avec le modem sans fil. Incroyable…

La Réunion. Île que je qualifierais de paradisiaque, moi l’amant de la mer, des montagnes et des airs. Ici, je pourrais fort bien faire du parapente ou de l’ultra léger (ULM), puis marcher en montagne à plus de 7 000 pieds d’altitude, pour ensuite me baigner dans un lagon à 27oC. Un seul point « poche » pour les plages. Elles n’ont absolument rien de celles des Iles-de-la-Madeleine, qui sont tout à fait époustouflantes. Ici, la plage est constituée de fragments de corail et de coquillages. Rien à voir avec ce doux sable blond des Îles.

Ici, j’ai vécu sept jours ancré dans le présent comme jamais. J’ai réalisé que ma voie est dans l’enseignement et l’écriture. Dans le voyage aussi, à la découverte des gens et des lieux qui façonnent cette belle planète bleue. Nathalie ne devrait pas être surprise en lisant ceci. Elle connaît mon immense besoin de solitude. Je comprends pourquoi maintenant. Je me suis observé pendant ce voyage dans l’hémisphère austral. J’ai fait des parallèles avec mon passé et les récits de vie de plusieurs auteurs. Michel Tremblay s’isole dans sa maison de Key West pour écrire. Marie Laberge s’isole aussi pour écrire. Je sais qu’un jour, je m’isolerai moi aussi pour coucher sur papier ce qui mijote en moi depuis des décennies.
Trop de hasards sont arrivés pendant ce voyage pour que je les ignore. Le faire serait idiot au plus haut point. J’ai vu le lever du soleil au-dessus de l’Éthiopie, berceau de l’humanité. Une petite chaloupe bleue portant le nom de Bélouga (mon surnom à l’université était Bélou, ma couleur préférée est le bleu). Notre hôtel est situé à quelques mètres de la statue de Rolland Garros, aviateur qui a donné son nom à un tournoi de tennis célèbre. Cette statue représente le kilomètre zéro de l’Ile de la Réunion.

Plusieurs jeunes quittent chaque année leur Île natale pour venir étudier au Québec. La fille du gentil monsieur qui nous a loué la Renault Clio étudie à Montréal. Elle habite sur la rue de La Roche. La rue qui jouxte le bureau de deux personnes extraordinaires, Marie-France Vachon et Nathalie Clément, respectivement courtier immobilier et propriétaire de l’agence Via Capitale du Mont-Royal. Une autre courtier, de Via Capitale Synergie des Sommets, Nicole Turcot, m’avais parlé du livre « La force du focus » de Jack Canfield. Je l’ai acheté, l’ai traîné dans la valise et pas lu. Je le ferai à mon retour. Il est là mon plus grand défaut : le manque de focus. Je suis comme une éponge qui capte tout ce qui m’entoure. Je pose des questions sans arrêt. Je veux tout savoir. Ici, j’ai compris qu’elle en était la raison. Je fais tout cela pour emmagasiner des personnages, des lieux et des histoires.

Dans notre Renault Clio, nous avons roulé 778,9 km. De 0 à 2205 mètres d’altitude, par l’autoroute des Tamarins, à plus de 110 km/ h et par des routes sinueuses de montagne. J’ai pris en photo le chiffre magique de 777,7 km. Nous avons effectué le vol Paris-Réunion en Boeing 777. La vie me lance des signes comme jamais. À moi de les lire et de prendre mon envol.

16 h 38. Dans soixante minutes, le soleil se couchera ici. À 19 h, le taxi nous emportera vers l’aéroport Rolland Garros. Dans cinq heures, nous volerons vers le nord, vers Paris. Demain, je serai à bord du Airbus A380, le plus gros avion civil du monde. Dans un peu plus de 24 heures, je retrouve les enfants, ma famille, Richelieu, le Québec.

Quand je reviendrai à la Réunion, ce sera en résidence d’écrivain, pour rédiger ce roman qui bouille en moi. L’île volcanique m’a rappelé qui j’étais : un enseignant, un écrivain et un pilote. Mon instructeur de vol chez Cargair, Guillaume, me disait souvent ceci quand nous étions dans les airs : « Elle est pas belle la vie?! ». Oui. Merci la vie!!

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