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12 novembre 2014

C'est beau la vie

Cinq heures du matin. Le lendemain du jour du souvenir. Tasse de café et MacBook Air. Le clic clic des touches du clavier. J’effectue un retour en ligne, terrorisé à l’idée de publier un nouveau billet. La page blanche m’appelle pourtant depuis plusieurs semaines. J’ai été incapable de sortir des phrases qui faisaient du sens. J’ai donc jeté la serviette.

La clarté qui illuminait mon cœur et mon esprit, le 11 novembre 2013 (lire le billet), me semblait disparue à nouveau. À quoi devais-je cette noirceur ? Au décès de maman en juillet dernier ? À cet immense rush d’adrénaline lié à la rédaction, révision et prise de possession du Journal d’un passionné, le tout en 90 jours ?

LE rêve de vie qui m’a allumé pendant plusieurs décennies se retrouve en librairie, dans des bibliothèques municipales. Oui, ma poitrine se gonfle d’une immense fierté face à cette constatation. Mais encore. Dans les livres, ils nous disent que nous atteindrons la plénitude, une fois ces fameux rêves de vie réalisés. Permettez-moi d’en douter.

Lorsque j’ai franchi le cap de la quarantaine, il y a déjà six années de cela, je suis entré de plein fouet, sans le savoir, dans la crise du mitan. Je pensais que cette nouvelle urgence de concrétiser les rêves d’enfance provenait du décès subit, aux mains du cancer, d’une personne proche dont le sourire brillait toujours. Je me suis lancé.

J’ai posé ma candidature pour les Jeux olympiques de Vancouver. J’ai débuté mes cours de pilotage et obtenu mes ailes un an plus tard. J’ai négocié une convention collective avec succès, en un temps record. J’ai vécu trois semaines dans les montagnes, me suis laissé bercer par l’odeur enivrante des embruns marins. J’ai remis ça en Russie, mer et montagne à nouveau. J’ai poursuivi ma découverte du monde. Ainsi que cet autre rêve datant de 1996 : obtenir une maîtrise et enseigner.

Ce faisant, j’ai inspiré des dizaines de gens à croire en eux et à faire des petits pas. Bizarre donc qu’après avoir accompli tous ces rêves, je me sente habité par le doute.

Il m’en reste pourtant au minimum trois à réaliser, de ces grands rêves de vie : rouler en Harley Davidson sur les petites routes de campagne, voguer à la barre de mon voilier et, du Québec à l’Alaska, de Vancouver à Key West, accompagné de Nathalie, découvrir l’Amérique profonde, au rythme lent d’un petit véhicule récréatif.

Vais-je ressentir un vide, lorsque j’aurai accompli ces trois rêves ? Peut-être pas. Parce qu’ils sont lié à mon besoin viscéral de découvrir des gens et des lieux. Je ne peux me contenter du Richelieu. J’ai besoin de sentir l’air salin sur ma peau, de respirer l’air vif et frais des montagnes.

La mer, la voile. J’ai découvert une analogie pour visualiser ma situation actuelle. Je viens de traverser la tempête du siècle et au pire de celle-ci, le mat du voilier s’est brisé. Je me retrouve donc à l’ancre, dans une petite baie des Caraïbes, à attendre la venue de ce nouveau mat. Entretemps, j’effectue des menus travaux ici et là, j’étale les cartes marines sur le pont et planifie mes prochaines destinations. Bientôt, je reprendrai la mer. Pour découvrir de nouveaux horizons.

Le 24 octobre, lors d’un cours à l’Université de Sherbrooke, le titre d’un livre « Trouver la force d’oser », a attiré mon attention. Je l’ai saisi. Et découvert cette citation, en introduction :

Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.
C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.
Nous nous posons la question...
« Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ? »
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ?

Ce texte a été écrit par l’écrivaine américaine Marianne Williamson, en 1992. Nelson Mandela, lors de son discours d’investiture à la présidence de l’Afrique du Sud, l’a cité, le rendant célèbre.

Et si elle était là, ma terreur ? La peur de laisser pointer ma lumière ? La peur de servir de phare pour les autres ? La vivez-vous, vous aussi, cette peur viscérale ? Comment l’abordez-vous ?

Dans deux jours, ce blogue célèbrera ses cinq années. La semaine prochaine, je serai en séance de dédicaces au Salon du livre de Montréal. Jeudi le 20 novembre, je prononce la première conférence liée au Journal d’un passionné, dans une école secondaire de Québec. J’en ai une autre confirmée pour avril 2015, dans une bibliothèque municipale en Montérégie.

« Elle est pas belle la vie, Christian ? », me lançait régulièrement Guillaume, après des manœuvres aériennes réussies, au commande d’un Cessna 172. « Oui, Guillaume, elle est belle et lumineuse, la vie ».

À dans deux jours.

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