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30 septembre 2014

Salon du livre du Saguenay

Depuis le milieu des années 90, lorsque je visite un Salon du livre, je me prends à observer les auteurs, assis derrière une table haute. Certaines, les « vedettes » du monde littéraire, tels les Marie Laberge, Patrick Senécal ou encore India Desjardins, ne peuvent guère souffler, tant la file s’étire pour obtenir une dédicace. Pour d’autres, l’attente semble longue, en l’absence de lecteurs intéressés par leur œuvre. Dans tous ces salons, je rêvais en secret à ce jour où, moi aussi, serais installé derrière une table, à dédicacer mes livres. Le weekend dernier, j’ai vécu la vision, en vivant de près la cinquantième édition du Salon du livre du Saguenay. Comment se sent-on, dans une telle première ?

Très humble. Voire même petit.

Pourtant, je connais comme le fond de ma poche le monde des foires commerciales. Lorsque j’occupais des postes en marketing chez Venmar et chez Gladu, j’ai participé à des dizaines de foires commerciales, aux quatre coins de l’Amérique. Je sais que les journées sont longues, qu’il faut tendre la perche aux visiteurs afin de les attirer à l’intérieur de notre espace.

À mon arrivée au centre de congrès du Delta Saguenay, samedi matin, la première chose que j’ai vue fut la remorque de Media Systems. Le passé me faisait un clin d’œil. Media Systems est une PME de Saint-Jean-sur-Richelieu, fondée par Claude Perreault. Ils étaient mon fournisseur lorsque j’étais chez Gladu. J’ai d’ailleurs rédigé un billet lors de leur quinzième anniversaire. Media Systems installe les stands lors des salons du livre.

Je découvre celui des Éditions Véritas Québec. Je suis le premier arrivé. Mes réflexes du passé prennent le dessus : le tapis est-il propre ? Y a-t-il une poubelle à vider ? Les produits sont-ils bien présentés ? Y a-t-il du rangement à faire ? Marie, l’éditrice, fait son entrée, me ramenant à la réalité. « Bon matin. Tu as fait bonne route ? Tu t’installeras à cette table. Voyons voir. Quel autre livre pourrions-nous mettre en co-vedette avec le Journal d’un passionné ? Tiens, celui-ci sera parfait. »


Je dépose mon accréditation de Sotchi devant moi. La mascotte ours polaire la rejoint. 9 h 55. Le Salon ouvre ses portes à 10 h. À l’extérieur, l’air sec se réchauffe. Le mercure grimpera jusqu’à vingt-cinq degrés Celsius, sous un magnifique ciel bleu sans nuages. Quelle sera l’affluence ? Nul ne le sait. J’effectue un premier quart de deux heures, avant de céder ma place à un autre auteur entre midi et 15 h. Je visite le Salon. La panique s’empare de moi. MON livre n’est pas le seul ici ! Il y en a des centaines, ainsi que des dizaines d’auteurs, tous en quête d’un lecteur. Ouf. Elle vient de cette constatation, cette sensation d’humilité et de petitesse que je ressens.

Je vais m’aérer le cerveau sur les rives de la Rivière-au-Sable, au centre-ville de Jonquière. J’en profite pour manger et dormir une heure dans mon auto. J’entreprends mon second quart avec plus d’entrain. Une jeune fille, accompagnée de sa mère et de son frère, s’arrête devant moi. Mon livre semble l’intéresser. « Nous amorçons notre tournée. Nous bouquinons et ferons notre choix à la toute fin. » Une lectrice perdue, me dis-je. Un ami d’université, Marc André Ouellet, passe me voir. Il était membre d’AIESEC Chicoutimi, lorsque Nathalie et moi étions dans AIESEC HEC. Nous avons eu beaucoup de plaisirs à participer, en tant qu’étudiants, au concours de sculptures de Jonquière en neige. Je casse la glace et dédicace mon premier exemplaire dans un salon du livre.

La jeune fille revient. Elle a choisi mon livre ! Elle se nomme Léa et est en secondaire 2, à Normandin. La petite voix, en dedans de moi, se dit wow. Je me demande si elle poussera la curiosité jusqu’ici. Si tel est le cas, je te souhaite une super année scolaire Léa. Merci de ta confiance.

Je vendrai un troisième exemplaire dimanche, à Johanne, une grande sportive qui s’intéresse aux histoires vraies. Trois ventes donc. Pas de quoi se pavaner me direz-vous. Peut-être. Sachez que je ressors grandi de cette première expérience en tant qu’auteur. Ma vie, un petit pas à la fois, m’a emmené jusqu’ici. J’effleure à peine ce nouvel univers du livre qui m’inspire tant. Même si j’ai 46 ans, je me sens à nouveau comme ces bébés dans les poussettes : tout est à découvrir. Je ne sais pas marcher, je ne peux que sourire et ouvrir grands mes yeux et mes oreilles. Qui sait, ces porteurs de mes signets iront peut-être se procurer le Journal d’un passionné chez leur libraire ?

Et puisque le hasard n’existe pas, la vie a mis sur ma route, ce weekend, des gens extraordinaires. Tout d’abord, Martine Bastien, directrice générale de la Fondation Asselin du Cégep de Jonquière. Avec elle, j’ai jasé de bénévoles, lui partageant mon rêve de devenir coach et consultant dans ce domaine.

D’ailleurs, parlant de bénévoles, je m’en voudrais de ne pas souligner le magnifique travail de l’équipe de bénévoles souriants. Tout au long du Salon, ils nous ont ravitaillés en eau. Merci à vous. Merci à ces jeunes qui s’impliquent.

En terminant, je vous parle d’une bénévole émérite, Antonia Lapierre-Devost, une toute petite dame d’à peine 84 ans. Imaginez : elle est bénévole au Salon du livre de Saguenay depuis le jour un ! Originaire des Iles-de-la-Madeleine, ayant passé sa vie entre le Saguenay et les Iles, elle m’a raconté sa vie en quelques minutes. Nous avons échangé nos livres. Avant de se dire au revoir, elle m’a invité à aller me bercer avec elle sur sa galerie, à Bassin.

Je quitte Saguenay satisfait, l’esprit rempli de souvenirs et de projets à réaliser.

Je vous donne rendez-vous au Centre de foires de Sherbrooke, du 17 au 19 octobre.

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