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28 mai 2013

En Italie cinq semaines cet été!

Italie. Toscane. Mer. Florence. Des mots qui font rêver n’est-ce pas? L’envie de partir découvrir ce coin de la planète vous vient déjà? Imaginez ne pas juste y vivre dans un hôtel pendant quelques jours, observant les us et coutumes des locaux. Vous vivez dans une famille, devenez un de leurs enfants, pendant cinq semaines. Êtes-vous encore plus prêt à partir? C’est l’expérience que s’apprête à vivre notre fille, Roselyne.

Imaginez son immense joie le 13 mai dernier lorsque elle a reçu cette lettre de la part de Lucie Ledoux, de AFS Canada. Le 30 juin dans l’avion, en direction de Rome! Wow. J’ai voyagé loin de ma famille à quelques reprises durant ma jeunesse. Vancouver en voyage échange en secondaire 1 et 4, Londres avec un ami et ses parents durant le Cegep. Le début de la vingtaine m’a vu découvrir la grande ville cosmopolite qu’est Montréal (ne riez pas, quand vous avez vingt et que vous quittez votre région natale, blanche, francophone et catholique à 98%, le quartier Côte-des-Neiges s’avère une expérience déconcertante!), puis la Yougoslavie huit semaines pour y travailler. J’ai toujours eu cette soif de partager et d’observer le quotidien des gens ailleurs. Alors voir ma fille vivre cette expérience à son tour me rend très fier d’elle!

Roselyne étudie au programme d’éducation internationale à son école secondaire de Marieville. Le voyage l’intéresse donc au plus haut point. Notre séjour en France l’été dernier lui a donné la piqûre. J’ai comme l’impression que la vie la mènera aux quatre coins du monde. À plusieurs égards, elle me ressemble. Avide lectrice, curieuse, réservée, elle laisse sa marque en s’intégrant tout doucement dans un groupe. Et mine de rien, sans se vanter de ses exploits, elle remporte des médailles sportives (en cheerleading entre autre) et a même été nommée, en 2012, personnalité de l’année au PEI!

Le weekend dernier, elle a participé, au Centre Notre-Dame-de-Fatima à l’Île-Perrot, à un camp de préparation au départ : choc culturel, adaptation à un nouvel environnement, problèmes à l’aéroport, les mises en situation leur ont permis de s’outiller pour vivre leur expérience. Tous les jeunes québécois qui partiront à l’étranger en 2013-2014 s’y trouvaient. Dimanche, nous étions conviés à une séance d’information.

Le niveau de stress des parents variait en fonction de la durée du séjour (Roselyne participe au programme d’été, la majeure partie des étudiants fera une année scolaire en vivant dans une famille) et le pays d’accueil. Disons qu’il y a une différence entre cinq semaines en Toscane et douze mois dans une province éloignée de l’Inde… Entre un pays sans visa et un autre qui en plus de celui-ci, exige que le parent signe une déclaration promettant de ne pas visiter son enfant…

Roselyne a déjà fait des voyages scolaires à Toronto, Boston et New-York, accompagnée de son groupe de PEI. Elle a vu Lyon, Genève, Chamonix, Nantes et Paris avec nous. Elle a visité, seule, sa marraine adorée Véro à Saguenay. Dans une trentaine de jours, elle s’envolera vers l’Italie.

Un vieux proverbe dit ceci : les voyages forment la jeunesse. Je l’ai vécu. Je le vis en côtoyant les étudiants impliqués dans l’AIESEC. Au tour à Roselyne de le vivre, de vibrer chaque instant de son séjour dans cette famille italienne. De comprendre que malgré nos différences et les apparences, nous ne formons qu’une seule entité : l’humanité.

Je vous laisse avec cet extrait du site des ProVerbes. Devinez en quelle année cela a été écrit:
Les voyages étendent l’esprit, l’élevent, l’enrichissent de connoissances, & le guérissent des préjugés nationaux. C’est un genre d’étude auquel on ne supplée point par les livres, & par le rapport d’autrui ; il faut soi-même juger des hommes, des lieux, & des objets. 

22 mai 2013

Un mois déjà.

Le temps file si vite! Le 17 avril, j’entrais en état de choc, suite au décès subit de papa. Durant les onze jours qui ont suivi, je me suis transformé en automate, pour régler, en compagnie de ma sœur Véro, tous les détails des arrangements funéraires et démarrer le processus de succession.

Le 30 avril, je reprenais le collier à la CIGM, question de finaliser la préparation de l’assemblée générale annuelle, qui se tenait le 2 mai à la TOHU. Lors de l’événement, auquel participaient plus de 300 de nos membres, j’ai eu l’impression d’être « absent ». Je connais tant de courtiers, leur vie, leurs espoirs, leurs histoires. Tous voulaient me serrer dans leurs bras. Steven Finn, ancien joueur des Nordiques de Québec, a prononcé une conférence. D’habitude, je prends des notes, mon cerveau carbure à deux cent à l’heure. Pas cette fois-ci. J’étais assis en haut dans les gradins et mon cerveau était au neutre.

Je suis retourné à plusieurs reprises à Québec pour poursuivre le travail de succession. Mon père est « officiellement » décédé, suite à la réception de l’acte de décès. Il a été émis la journée de mes 45 ans. Jeudi dernier, nous avons rencontré le notaire qui nous a remis les résultats de la recherche testamentaire. Vendredi matin, j’ai rencontré la banque pour l’ouverture d’un compte de succession. Les choses avancent.

Le weekend dernier s’est avéré des plus pénibles. Je suis revenu de Québec vendredi à l’heure du souper, juste à temps pour célébrer l’anniversaire de Félix. 11 ans! Wow! Samedi, à deux reprises, et dimanche matin, nous nous sommes retrouvés à l’aréna, où Félix jouait dans un tournoi de hockey d’été AAA. Dois-je vous dire que les cris des parents dans les estrades me harcelaient littéralement? J’ai pris conscience que mon niveau de tolérance à l’imbécilité humaine est disparu complètement. L’irritabilité n’est jamais bien loin sous la surface.

Dimanche, Nathalie et les gars s’en allaient à Noyan et Roselyne en camping avec une amie. J’ai décidé de me couper du monde et de rester à la maison. Un incroyable sentiment de désespoir m’a envahi. J’ai compris ce qui m’arrivait hier, en recevant la publication « Auprès de vous » de la part de la Coopérative funéraire des deux Rives. Dans cet outil de soutien dans le deuil, ils expliquent qu’il y a tout d’abord le choc de la mort, suivi du déni, qui permet de gérer ce choc. On essaie de vivre comme si le décès n’était pas survenu, le temps de tout organiser. Vient ensuite la phase de désorganisation, où l’on perd le contrôle de ses émotions. Je m’y trouve en ce moment. 

Selon Dale Carnegie, le meilleur moyen de vaincre les soucis est de s’occuper. Dimanche, je me suis donc lancé dans le ménage dans la maison, pour ensuite m’installer devant la télé pour écouter le film Rebelle de Disney. C’est fou ce qu’un bon film peut vous remonter. Sa conclusion est fort intéressante : 


La vie se poursuit. Je fais des randonnées à vélo sur le bord du Richelieu. J’ai l’immense privilège de vivre dans une région magnifique pour faire du vélo. Merci la vie de m’avoir fait poser mon sac ici, à Richelieu, en 1995.

Merci à tous ceux et celles qui m'offrent de l'aide. Pour le moment, j'ai surtout un grand besoin de solitude, de lecture et d'écriture. 

Merci à Nathalie qui la "grande oreille" de maman. Elle l'appelle souvent, l'écoute sans couper la parole ni porter de jugement. 

Merci aux enfants qui acceptent mes comportements "bizarres" ces temps-ci.

1 mai 2013

Comment vas-tu?

Depuis la cérémonie funéraire dimanche à Sainte-Foy, presque chaque personne croisée qui me connait me la pose. Il ne s’agit pas de cette banale question que l’on déblatère par convenance « salut, ça va? », en se foutant royalement de la réponse. Cette fois-ci, je sens un sincère intérêt. Les gens m’offrent leur aide, de leur rare temps pour aller prendre un café et jaser. Mes collègues du service aux membres à la CIGM m’ont même envoyé un magnifique bouquet de fleurs à la maison lundi. Alors comment vas-tu Christian?

Déjà beaucoup mieux que dimanche. Lors de la cérémonie, j’ai joué le rôle de l’aîné de la famille, qui se doit de protéger les siens suite au départ du chef de meute. J’ai réussi, par je ne sais quel effort surhumain, à conserver un semblant de contenance. Une des premières personnes aperçue à mon arrivée à la COOP funéraire des Deux-Rives fut Noël-André Scano, courtier immobilier résidant dans l’Est de Montréal et membre de l’un de mes comités. Il retirait son casque et son survêtement de moto. Plusieurs oncles, tantes, cousins, cousines attendaient dehors. La voix coupée, les larmes déjà, pas encore 13 h… Ouf, me dis-je, la journée sera très, t r è s looooongue…

À la porte, Roger Rhéaume, un courtier immobilier spécialisé en pourvoirie et en commerces. Un fana des avions lui aussi. Alberto Di Cesare et Ginette Beardsell, partis du West Island. Marie-France Vachon et son nouvel amoureux, Roger. Marie-France est ma complice de tous les instants depuis plus de huit ans. Membre du C.A. de la CIG, elle coordonnait les comités de regroupements avec moi. Au fil des années, elle a su me ramener sur le sentier lorsque je m’égarais dans la noirceur. Chantal Demers et Luc Gaudet et leurs conjoint(e)s, du comité Laval/Rive-Nord, ce comité qui a eu la gentillesse d’envoyer des fleurs au salon. Marie-Claude Charron, présidente du comité Rive-Sud, une boule d’énergie lumineuse qui fait toujours le bien autour d’elle. Yolande Ratelle, ma patronne, a parcouru elle aussi la distance Montréal – Québec. La journée était magnifique.

L’équipe d’enseignants chez Zoom Académie, l’équipe du restaurant Saint-Germain de Plaza Laval ont aussi envoyé des bouquets de fleurs. L’arrangement que Véro et moi avions choisi pour mettre en valeur l’urne sculpté par papa est superbe.

Je réalise à quel point les gens m'apprécient. Je vous remercie du fond du coeur d'avoir pris ce temps pour moi, malgré vos horaires chargés. Je vous remercie d'avoir envoyé des courriels, des textos, des messages sur Facebook. Merci de m'envoyer votre belle énergie!

J’ai fais ce que je fais dans mes événements : j’ai vérifié le montage de la salle, ouvert mon laptop, branché le projecteur et me suis assuré que le diaporama défilait. Et j’ai serré des mains, fait des accolades. Souris, versé des larmes, perdu la voix au point de n’entendre qu’un murmure. Puis est venu la cérémonie. Le père Gilles Bordeleau a livré un très beau message pour papa. Lorsque nous l’avons rencontré, le 19 avril, j’avais noté dans mon cahier qu’il était un monsieur très empathique et qu’il possédait une écoute assez incroyable. Je ne m’étais pas trompé! J’ai réussi à prononcer un bref message, sans texte. Il y a ensuite eu ce moment où Véo et moi étions seuls à l’avant, les mains sur l’urne, pour rendre un dernier hommage à papa. Les fondations de Christian l’homme fort qui supporte tout le monde se sont mises à se fissurer.

À notre arrivée à la maison, je suis descendu directement dans le sous-sol, ai retiré mes vêtements et je me suis couché, complètement vidé. Un genre de crash comme celui qu’annonce la couleur rouge de la ligne de batterie de votre téléphone cellulaire, ou celle de votre ordinateur portatif. Il n’y avait plus rien à faire pour moi. Vous voulez m’aider? Laissez-moi dormir.

Je n’ai guère de souvenirs du chemin du retour. Nathalie, ma belle amoureuse des 23 dernières années, conduisait alors que toute la famille dormait. Que ferais-je sans elle? Mauvaise nuit. Lundi j’allais un peu mieux. Me suis occupé tout l’après-midi à faire du ménage dans la maison. Félix pratiquait à St-Hyacinthe sur l’heure du souper. À 19 h 30, j’étais épuisé comme jamais.

Vivre sous un stress intense pendant presque onze jours et ne faire aucun exercice physique, voilà l’effet que ça donne. Lorsque la chute d’adrénaline survient, le corps se relâche. L’entraînement régulier me permet habituellement de gérer ces chutes qui se produisent après chaque cours, chaque événement.

Le mois de mai débute. Le soleil brille toujours. Le mercure dépassera encore la vingtaine. La vie poursuit son chemin. Hier, sur l’heure du lunch, j’ai renoué avec le Nautilus situé à trois minutes de marche du bureau. J’y retourne ce midi. J’en retire un bien immense. Comment vas-tu Christian?

Je vais bien. Ma mère fait preuve d’une combativité surprenante. Elle savoure et célèbre chacun des gestes qu’elle pose pour la première fois. Nous devons nous adapter à cette nouvelle vie sans le grand loup pour prendre soin de nous. Il s'agit de vivre la simplicité du jour présent, comme le dit si bien Winnie:


 A+

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