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31 octobre 2010

Une soirée bénéfice réussie!

En juin dernier, j’ai accepté de m’impliquer dans le comité organisateur de la Soirée du Courage au profit de Procure. J’en avais traité ici. Ce qui n’était qu’une idée dans la tête de Gaspard Fauteux, puis des soumissions de fournisseurs est devenu réalité mardi soir dernier. Aujourd’hui, la vie me lance un immense sentiment d’accomplissement et la confirmation une fois de plus que je suis dans ma voie : l’événementiel. Mon rôle sur l’événement? J’ai le déroulement à la minute, coordonne la régie et suis en lien avec le maître d’hôtel du Hyatt pour le service.

Lundi 25 octobre, 21 h 20. Installé à la table de la salle à manger. Les enfants dorment. Je peaufine les présentations PowerPoint pour la Soirée du Courage. « Meeerde! Je n’y arriverai jamais! J’en ai pour la nuit! » 23 h 45. Une diapositive à la fois. Une minute à la fois dans le déroulement détaillé. J’avance peu à peu, envahi par l’énergie et l’adrénaline de l’immuable échéancier. Pendant toute la nuit, je valide avec Gaspard, qui travaille chez lui. À 3 h 55, je ferme boutique. J’enclenche mon cerveau sur mon prochain objectif : une conférence du regroupement régional Centre de la CIGM à Outremont. Je dors deux heures, prends la route à 6 h 45 et accueille les 60 participants à la salle du Midtown – Le Sanctuaire. Un succès.

Je reviens à la maison en début d’après-midi. Je savoure quelques instants cette chaleur soudaine que dame nature nous envoie, m’offre une sieste de 30 minutes pour recharger les batteries puis complète la dixième et dernière présentation de la soirée. J’effectue des modifications au déroulement. À 15 h 30, je commence l’impression des copies. Qu’est-ce qui se produit alors? Eh oui! L’imprimante décide qu’il manque d’encre noire. Remplace la cartouche.

Ma bonne étoile veille sur moi. J’arrive à joindre le Hyatt en moins de 30 minutes. Êtes-vous déjà allé au Complexe Desjardins? C’est grand, lumineux, on ne s’y sent pas enfermé. La signalisation installée par Monique et son équipe guidera les invités à bon port.

J’entre dans la salle et découvre l’effervescence des dernières heures avant l’arrivé le décompte final. J’installe mon laptop dans la régie. L’équipe technique termine l’installation audiovisuelle, ajuste les projecteurs qui éclairent la scène, teste le son, les écrans. Les serveurs s’engueulent en espagnol pendant la mise en place. Vous entreriez dans la salle à ce moment et vous penseriez fort probablement : « Oh mon doux! 16 h 50. Ce n’est PAS terminé? Vous ne serez jamais prêt! » Je suis habité par le stress et en même temps, par un grand calme. Paradoxal n’est-ce pas? À seize ans, je travaillais dans un hôtel et vivais mes premiers banquets de l’intérieur. Mon corps sait, avec ses vingt-six années d’expérience, qu’au moment J, tout sera prêt. J’ai une entière confiance envers chacune des parties impliquées dans la soirée.

Briefing avec Jenny, la jeune maître d’hôtel, puis révision du déroulement avec les techniciens. De l’autre côté du mur, le cocktail est en cour. Les caméras de télé attendent Jack Layton. Les membres du comité organisateur sont sur le qui-vive.

Connaissez-vous la Loi de Murphy? Celle qui dit que si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner? Elle nous tombe dessus en début de soirée. Nous débutons à 19 h 41. Le système de son, parfait jusque-là, fait des siennes. Les techniciens travaillent fort pour résoudre le problème. Seule cause possible : Jean Pagé, l’animateur de la soirée, a une voix qui porte et se tient trop près du micro. Nous l’avisons de se reculer pour les autres interventions. Problème réglé. Un peu plus tard, le projecteur multimédia central lâche!

Vers 20 h 30, tout rentre dans l’ordre et le reste de la soirée se déroulera sans anicroche. Les premiers instants d’un événement, peu importe le degré de planification, s’avèrent toujours cacophoniques, semblent désastreux. Un peu comme le moteur de tondeuse qui tousse et crache de la fumée au démarrage. À un certain moment, nous accusions un retard de 24 minutes sur le scénario. Le rattrapage s’est fait en douceur et l’événement a pris fin à 22 h 50, avec dix minutes d’avance! Une soirée réussie qui permet de remettre plus de 85,000$ à Procure!

22 octobre 2010

On finit toujours par trouver... même quand on ne s’y attend pas!

Depuis mon retour des Jeux olympiques, une idée me trotte en tête. J’aimerais envoyer un livre illustré de la ville de Québec à Laura et Larry, mes hôtes à North Vancouver. J’ai cherché dans les Archambault, IndigoChapters et Renaud Bray de ce monde, même sur Amazon. Je n’ai rien trouvé. Le 10 octobre dernier (tiens, tiens, le 10 du 10 du 10…), ma bonne étoile, dans une série de hasard (existe-t-il vraiment, le hasard?) presque incroyable, a mis dans mes mains ce fameux livre tant cherché!

Mon plus vieux, Mathieu, grand gaillard fort qui fait probablement tourner les têtes à sa polyvalente, joue dans le Midget BB cette année. La majeure partie de ses matchs se jouent en soirée les weekends. Il y a deux semaines, nous avions rendez-vous à 20 h à l’aréna Mont-Royal, contre le CDJR. Le lien sur le site Lehockey.ca pointait vers l’aréna de ville Mont-Royal. « Drôle de lieu pour une équipe de Rosemont », me dis-je. J’effectue des recherches, trouve le site du CDJR (Comité des jeunes de Rosemont) et leur horaire. Même lieu, même carte Google. Il semble toutefois y avoir un aréna Mont-Royal dans le Plateau. Mystère. 17 h 30, nous prenons la route vers ville Mont-Royal. 18 h 20, nous nous stationnons face à l’entrée, en même temps que les parents d’un autre joueur. Nous trouvons les lieux bien calmes pour un dimanche soir. Quelques jeunes pratiquent. Étrange. Je suis fier d’être en avance et en même temps, la petite voix intérieure ne me quitte pas : « té pas à la bonne place mon homme… ». L’employé de l’aréna, un jeune début vingtaine, vient vers nous. « Vous n’êtes pas d’ici? » « Hein, ça parait tant que ça? Ils ont commencé à étendre le fumier dans les champs dans notre coin, notre odeur vous importune-t-elle? » « Match contre le CDJR? C’est à l’aréna Mont-Royal, dans le Plateau. Venez, je vous donne la feuille des indications routières. » Préparé le gars, préparé!!! La moitié de l’équipe fera la même erreur…

Je me dirige donc vers ce nouveau lieu. Le soleil se couche. Les néons s’allument. J’emprunte Côte-Ste-Catherine, puis l’avenue du Mont-Royal. Mathieu découvre la ville en soirée. Je passe devant le bureau de La Capitale du Mont-Royal, lui dit que je viens souvent ici rencontrer ma collègue et amie Marie-France Vachon. Je me stationne là, à gauche, sur de la Roche. Arrivée à l’aréna. 19 h. Mathieu entre et va se préparer. Je n’ai que 10 $ dans mon portefeuille. Je prendrais bien un café pour me réveiller. Mes pas m’emmènent sur Mont-Royal. J’aperçois les néons d’un Café Dépôt. Le mercure indique 12C. Je m’installe sur la terrasse, grand café d’un bord, carnet Moleskine et stylo à encre bleue de l’autre. Ma montre indique 19 h 15. Je possède 40 minutes à moi, pour faire ce que j’aime : observer les gens dans leur quotidien. J’ai l’impression de revivre mon séjour à Vancouver. Seul dans une ville, tous les sens en éveil, pendant que ma famille vaque à ses occupations.

En marchant vers le café, mon œil a capté le nom Colisée du livre. Adolescent, j’avais mes habitudes à la succursale de la rue St-Jean. Je montais la rue avec mon ami Donald, prenait l’autobus No 7, débarquait au coin du Colisée et y ressortait avec des livres et des disques usagés. La majeure partie de mes vinyles provient de là. 19 h 25. Assez d’observation de la faune montréalaise, allons retrouver les livres pas chers.

J'entre et mes narines captent l’odeur poussiéreuse des milliers de livres. Les conversations des clients réguliers au comptoir, la musique, du Pink Floyd. Est-ce que vous vivez ça parfois, des moments de pure grâce, où tous vos sens vous transportent dans vos souvenirs, puis dans votre avenir? Une grosse collection d’Agatha Christie m’attire. Je choisis Le crime de l’Orient Express. Agatha m’impressionne. Elle a écrit plusieurs de ses romans en accompagnant son mari dans ses voyages autour du monde. Elle observait les gens dans les lobbys d’hôtels. J’imagine mon futur. 'Moi, le chum de Nathalie qui l’accompagne dans des congrès autour du monde, installé dans les lobby à observer et écrire… Vous vous souvenez que je n’avais que 10 $ sur moi? Il m’en reste 6 $. Le livre coûte 4,99 $. Je passe devant l’étal des livres de voyage. Il me reste 15 minutes avant le début du match. J’y jette un coup d’œil.

Et tout d’un coup! Bang! IL est là! Le livre dont je rêve depuis des mois. Photo prise des remparts, sur l’avenue Saint-Denis. Le Château Frontenac à l’avant plan, le fleuve, les Laurentides à l’horizon. Je le feuillette. Repars dans le passé et le futur. Incroyable. La réalité me rattrape. « T’as juste 6 $. Le livre vaut 6,99 $ ». Meeeeeerde! Qu’est ce que je fais? Je laisse Agatha dans une pile, m’assure qu’il y a suffisamment de copies de MON livre de Québec, sors, cours vers l’aréna, débarre l’auto, ouvre le petit pot de monnaie pour les parcomètres, cours dans l’autre sens, saisis le livre, le paye. Le commis me regarde d’un drôle d’air.

20 h. Je retrouve l’aréna. Le match sera des plus ordinaires pour notre équipe. Pas grave. Grâce à un match de hockey, j’ai découvert ce que je cherchais. Morale de cette histoire? Quand vous avez une idée en tête à laquelle vous croyez fortement, elle se réalisera. Une preuve? Jetez un coup d'oeil à l'affiche de cette lunetterie, située tout près du Colisée du Livre. Me lance-t-elle un message vous pensez?  Laura, lis-tu encore mon blogue pour pratiquer ton français? Surveille ton courrier. Le livre est en route.

19 octobre 2010

Une conférence de l’intérieur

Aujourd’hui, je vous emmène à l’arrière-scène d’une conférence organisée pour une association, en l’occurrence la CIGM. En 2009, mes sept comités en ont organisé quarante. Elles se concentrent en septembre, octobre, février, mars et avril. Cinq vagues de sept conférences, plus les conférences du troisième mercredi du mois du comité Commercial IC&I. Nul besoin de vous dire que pendant ces périodes, je ne dérange pas trop mes collègue de bureau, car j’y suis absent la majeure partie du temps. Je me retrouve alors dans ce que j’aime : un événement où je rencontre des gens. Retour sur une conférence tenue le 15 septembre dernier.

8 h 16, Hôtel Ruby Foo’s, sur Décarie à Montréal. Emelie et moi sommes prêts à accueillir les participants. Nous en attendons plus de 100! Je retrouve l’énergie des groupes qui m’a tant manqué durant l’été. Flashback.

Nous résidons tous les deux à Richelieu, en Montérégie. Départ de la maison à 6 h 40. La 10, Champlain, l’échangeur Turcot, Décarie. Parcours du combattant pour se rendre à pied d’œuvre. 1 h 10 plus tard, nous entrons enfin dans la salle. Première étape : vérifier le montage de la salle. Il manque deux tables, la scène est à déplacer. Les micros sont là. Le buffet du petit-déjeuner est en cours de montage à l’extérieur de la salle. J’installe l’ordi, le projecteur, m’assure que les micros fonctionnent. Pendant ce temps, Emelie prépare l’accueil. Nous montons les bannières autoportantes. Je révise le déroulement avec Richard, le fidèle employé des banquets qui est là depuis des lustres. Il comprend mes besoins, est prévenant et souriant. Vous planifiez des événements? Un conseil. Traitez avec respect le personnel qui travaille sur vos événements. Intéressez-vous à eux. Demandez-leur comment ils se portent. Je vous garantis des résultats surprenants! Richard est un atout incontestable dans tous mes événements au Ruby Foo’s. Kathy, la directrice des ventes, passe nous saluer.

8 h 30. Les participants commencent à arriver. Ils proviennent de tous les secteurs du Grand Montréal. J’en connais plus de la moitié et les reçoit avec leur prénom et un grand sourire. Je suis content de retrouver ma gang. Ici, je me sens utile. Je rencontre des gens qui veulent se développer, qui ont compris l’importance du réseautage et du partage d’information. Le président du comité, Guy Bélanger est exigeant, perfectionniste. Au fil des années, j’ai appris à le connaître et je respecte beaucoup son dévouement pour le développement de sa profession. Sans lui, nous ne connaîtrions pas autant de succès. Il m’a permis de grandir et de repousser mes limites. La salle se remplit peu à peu.

Pourquoi aimes-tu ton travail d’organisateur d’événements? Parce que j’aime voir les salles vides, y imaginer les participants. Visualiser le déroulement de la rencontre. Je sais que ces moments de calme seront suivis du rush d’adrénaline de l’événement en tant que tel. Certaines personnes pourraient alors croire, en me voyant, que je « dors au gaz ». Mais non. Je suis à l’affût, tous les sens en alerte. J’observe les participants, tente de prévoir leur réaction, les pépins techniques potentiels. Dans ces cas, je dois réagir au quart de tour. Je n’ai jamais vécu d’urgence majeure en vingt ans. Je ne m’en souhaite pas.

Après deux heures, trois dans le cas des événements du regroupement commercial, le président du comité remercie les participants et les convie au prochain rendez-vous. Les gens se disent au revoir et quittent. Mon histoire professionnelle se résume à ceci : First In, Last Out. Je démonte mon matériel, vérifie la salle pour les éventuels objets perdus, remercie le personnel de l’hôtel et reprend la route du bureau. Une conférence réussie. Je passe à la prochaine!

16 octobre 2010

Me réinventer encore une fois.

J’occupe le poste d’agent de liaison à la Chambre immobilière du Grand Montréal depuis janvier 2003. J’y coordonne le travail de sept comités formés de bénévoles. Une quarantaine de personnes dévouées qui organisent une cinquantaine d’activités de réseautage par année. Je suis comme une pieuvre qui jongle avec plusieurs balles, supporté par une belle équipe à l’interne. Il y a un hic. Je roule sur le pilote automatique. Réserver une salle, de l’équipement audiovisuel, un traiteur, gérer des inscriptions, je sais faire. Très bien. Je pourrais continuer ainsi. Ce faisant, j’interromprais ma croissance, je m’éloignerais de ma raison d’être. Que faire? Je dis depuis toujours que nous avons le choix.

J’aurais le choix de faire comme certains. Prendre mon trou et faire du « présentéisme » : me présenter au boulot, ouvrir l’ordi et attendre que la journée se termine, en tentant le plus possible d’avoir l’air occupé. C’est plus facile aujourd’hui, avec internet : Facebook, MSN, Twitter, les forums de discussions. Tes collègues te pensent occupé parce qu’ils entendent les clics de ton clavier. J’aurais le choix de faire comme d’autres : me lever et aller offrir mon aide à mes collègues. J’aurais aussi le choix ultime de remettre ma démission et repartir en neuf ailleurs.

Ma plus profonde motivation est simple : je veux aider les autres. Je veux bâtir un monde meilleur, étant encore — eh oui, à 42 ans — idéaliste sur les bords. Je ne peux donc me contenter du présentéisme, ni de démissionner. Je ne peux aller offrir mon aide à mes collègues, car mon assiette est déjà très garnie. Il ne me reste qu’à rouler mes manches et faire ce que j’ai toujours fait depuis mon arrivée à Montréal en 1988 : me réinventer. J’aime trop ma gang, malgré toute la houle qui traverse l’industrie immobilière. Je dois proposer à mes patrons une nouvelle façon de fonctionner. Faire évoluer mon rôle afin que je puisse faire ce que je sais faire : bâtir, rassembler les gens, partager une vision. Trouver une façon pour que l’attention se porte sur ce qui va bien et non sur ce qui va mal.

Je vis intimement depuis longtemps cette citation de Meeting Professionals International : When We Meet, We Change the World. Un congrès AIESEC, une foire commerciale, une réunion des ventes, une rencontre d’association, un congrès de formation. Prenez plusieurs personnes et regardez-les interagir. La technologie est bien belle, mais c’est encore le langage non verbal qui domine dans les échanges. 93 % de la communication y passe. Les gens se synchronisent et vibrent ensemble.

Une chose est sûre. Je dois rester dans le domaine des réunions, qu’elles soient associatives, éducatives ou corporatives. Je m’ennuie parfois de cet incroyable feeling que je ressentais en arrivant dans un hôtel à l’autre bout de l’Amérique, ou encore dans une base de plein air en Pologne. Rencontrer des gens provenant de tout horizon, échanger nos visions du monde, constater que nous sommes tous pareils, malgré les différences de langue, de religion, de vue politique. Poser des questions. Puis écouter. Imaginer l’environnement que les gens me décrivent.

Je dois rester dans le domaine des réunions, car il me permet de travailler dans des lieux différents toutes les semaines. Passer ma vie derrière le même écran d’ordinateur ou encore dans le même lieu serait ma perte. J’ai besoin du contact humain. De la diversité. De la découverte de gens et de lieux, afin de nourrir mon insatiable curiosité.

15 octobre 2010

Pourquoi avoir choisi de m’impliquer dans l’AIESEC en 1988?

J’ai terminé mon CEGEP en administration en décembre 1987. À l’hiver et au printemps suivant, j’ai travaillé à temps plein comme serveur au restaurant St-Germain de Plaza Laval à Ste-Foy. J’avais débuté comme plongeur, à l’été 1984, dans une autre succursale, située dans un hôtel du chemin St-Louis, près du pont de Québec. J’avais ensuite été commis-débarrasseur (trayboy ou busboy). Je ne le savais pas à l’époque, mais je débutais ma carrière dans les services et dans l’hôtellerie/restauration.

Étiez-vous hésitant sur vos choix de carrière quand vous étiez au CEGEP? Moi si. Le droit m’attirait, tout comme la comptabilité. Je voulais devenir riche, le plus rapidement possible! Je me suis donc inscrit en droit à Laval et Sherbrooke. En administration à HEC, Laval et Sherbrooke. En mars, mon grand ami Donald et moi sommes allés visiter l’université de Sherbrooke. La graine AIESEC fut plantée dans mon esprit ce jour-là. En marchant dans les corridors, nous sommes tombés sur la porte du local AIESEC. « Stages à l’étranger – réseau canadien et international ». Les filles qui étaient là nous vendent leur salade. « Peu importe où vous irez à l’université, joignez l’AIESEC. Vous ne le regretterez pas! »

Je m’inscrivais à plusieurs universités en pensant que les refus à certains endroits m’aideraient à prendre une décision. Pfffftttt! J’ai été accepté partout! Tant qu’à avoir été accepté à HEC, cette école prestigieuse, tant qu’à vouloir devenir C.A., autant s’établir dans la grande ville cosmopolite et être plongé au cœur des affaires québécoises et parfaire mon anglais.

Septembre 1988. La rentrée scolaire. La vie en appartement, loin de la famille, des amis, de tous mes repères. Tout, absolument tout est nouveau et inconnu pour moi. J’ai l’impression d’être un enfant qui découvre le monde. Êtes-vous déjà allé à Plaza Côte-des-Neiges un samedi matin? J’y étais la minorité visible! Un des rares blanc, francophone de surcroit! Tout un contraste avec ma blanche, catholique, francophone et uniforme ville natale!

La première chose que je vois en entrant dans l’édifice de HEC, par la porte au coin de Jean Brillant et Decelles, c’est le local AIESEC, avec ses dizaines d’autocollants provenant des quatre coins de la planète. J’entends la petite voix des filles de Sherbrooke « Implique-toi dans AIESEC ». Ma gêne d’alors m’empêche d’y entrer, intimidé par ces deuxièmes et troisièmes années qui semblent si à l’aise, occupés à discuter entre eux. Avec des élèves du groupe 7 - mon groupe de première année – je me présente à l’assemblée générale à la mi-septembre. J’y apprends qu’un congrès regroupant les dix universités membres au Québec se tiendra à Trois-Rivières au début octobre. « Wow! Rencontrer des jeunes des quatre coins du Québec! Établir un réseau de contact provincial, voire même national et international! Pouvoir aller en stage ailleurs dans le monde! Vraiment trop cool cette association-là! ».

Au congrès, je « lâche » la gang de HEC et me tiens avec celles de Laval, de Chicoutimi et de l’Abitibi. Je découvre toutes les opportunités qui s’offrent à moi dans cette association. Samedi après-midi d’automne. Le ciel est gris, il pleut, l’air est frais. Nous sommes réunis en plénière. Sur la scène, micro en main, François Pintal, président d’AIESEC Canada. Il raconte son cheminement AIESEC, nous dit que quand il a joint le local de Sherbrooke, il était gêné (tiens, me semble que cela sonne des cloches…), incapable de parler en public. En peu de temps, il est donc passé de membre à président de son local, puis à celui de président national. Je suis assis dans le fond de la salle de la base de plein air. Avez-vous déjà entendue celle-là : ceux qui réussissent dans la vie possèdent une vision claire de ce qu’ils veulent accomplir ?

Cette rencontre fut déterminante pour moi. Inspiré par la présence de François, je trace mon avenir. Je m’imagine président d’AIESEC Canada dans 4 ans. Je me visualise sur une scène, en train de motiver des nouveaux membres, lors du congrès régional d’automne 1992.

Je retourne à HEC gonflé à bloc. Je m’impliquerai dans l’AIESEC pour aller en stage à l’étranger, pour me découvrir, pour apprendre à parler en public, pour mettre en pratique la théorie apprise en classe. Je bâtirai ce savoir-faire et savoir-être qui me permettront de me démarquer lorsque je rechercherai un emploi à la fin de mon baccalauréat.

Je complète un formulaire de demande de stage, m’implique dans l’équipe qui recherche des stages à Montréal pour augmenter mes chances de partir. En novembre, à la suggestion de plusieurs troisièmes années, je pose ma candidature comme VP échanges. Je suis parti pour une maudite belle aventure qui dure encore!

14 octobre 2010

Élection du président d’AIESEC HEC 2011

Je reviens de HEC Montréal, où se tenait ce soir l’élection du président 2011 d’AIESEC HEC, association étudiante internationale dont je préside le conseil consultatif. J’ai passé par ce processus en novembre 1989… pour le mandat de président 1990-91. Que de souvenirs…

La semaine dernière, Chloé Perrin-Macgaw, présidente 2010, m’a acheminé les dossiers des trois candidats pour le poste de président 2011. Chacun faisait plus de 20 pages! Je plonge dans la découverte de ces trois jeunes que j’ai déjà vu évoluer à des postes de vice-présidents. Il y a Vincent Landry - VP finances 2010, Raphaëlle Patault - VP gestion du talent 2008 et Romain Prud’homme - VP échanges 2010.

Vendredi 8 octobre, je quitte le bureau vers 13 h et me dirige vers HEC. De 14 h à 17 h, en compagnie de Clémence Rusek, VP gestion du talent, Dârini Vedarattiname, présidente du projet Imagine et Lyne Héroux, directrice du Service aux étudiants de HEC Montréal, nous rencontrons les candidats. Qu’est-ce qu’un leader selon toi? Quelles sont tes faiblesses et comment les surmonteras-tu? Pourquoi te présentes-tu président? Des questions et des mises en situation pendant 30 minutes. Nous recommanderons les trois candidats. Chloé rend les dossiers publics.

Nathalie enseignait à l’ESG UQAM (devinez quoi? Elle est membre du conseil consultatif d’AIESEC UQAM!) alors mes beaux-parents prennent la relève à la maison pendant que je m’installe dans la salle Métro, située dans la section jaune à HEC. Vincent St-Onge, un alumni d’AIESEC Laval, agit à titre de président d’élection. Royce Lee, président 2008-2009, comme secrétaire. Presque cinquante personnes prennent place dans la classe. Des recrues, quelques alumnis, le président d’AIESEC McGill, les membres actuels en poste de leadership. La tension est palpable.

Chaque candidat disposera d’une période de 10 minutes pour un discours d’ouverture. Suivra une période de questions de 1 heure, puis 20 minutes de discussions pendant lesquelles les candidats seront à l’extérieur. Conclusion de trois minutes et puis le vote. J’observe les AIESECers dans la salle. Je ne suis pas autant impliqué émotionnellement qu’eux dans le processus. Je trouve donc fascinant ce qui se déroule devant moi. Je vois trois jeunes qui ont décidé de présenter leur candidature, d’effectuer une introspection profonde en public. Ils font preuve d’un très grand courage! Je suis très fier d’eux et du chemin qu’ils ont parcouru.

22 h 20. Les trois candidats entrent dans la salle, les yeux bandés, revêtu d’une toge. La coutume veut que le président actuel verse de l’eau sur la tête de l’heureux élu, le tout en chantant une chanson en suédois! Je me revois en novembre 1989, puis en janvier 1991, alors que j’étais respectivement élu président d’AIESEC HEC puis directeur régional du Québec d’AIESEC Canada.

Romain, dans sa conclusion, nous a présenté ce vidéo. Superbe!
Je remercie les membres présents pour leur implication et le sérieux démontré lors de cette soirée. Je les laisse sur ces paroles (modifiées) de John F. Kennedy : « Ne te demande pas ce que l’AIESEC peut faire pour toi. Demande-toi ce que TU peux faire pour l’AIESEC ».

Mon auto est stationnée sur Decelles, près du Collège Brébeuf. Je passe devant l’appart que Nathalie et moi habitions sur Édouard Montpetit. Marcher dans ce quartier le soir me rappelle des souvenirs intenses. Nous y avons habité deux ans, pendant la période où nous étions tous deux très, TRÈS, impliqués dans l’AIESEC. Nous y avons découvert nos talents respectifs et avons grandis dans cette expérience. Aujourd’hui, la vie nous sourit et trois beaux enfants complètent notre famille!

Vous pensez peut-être que je me sens nostalgique? Un peu, pas vraiment. Je réalise la chance que j’ai eu de rencontrer l’AIESEC sur ma route. De ti-cul de Québec qui connaissait personne à Montréal, en passant par VP échanges, stage de huit semaines en Yougoslavie à l’été 1989, président, congrès international en Pologne en 1990, directeur régional du Québec pour AIESEC Canada, conseil consultatif et intronisé au Temple de la Renommée d’AIESEC International en 2000, j’ai appris à polir toutes les facettes de ma personnalité. J’ai découvert que j’avais un talent de rassembleur et de communicateur.

Je ne me sens pas nostalgique, parce que demain, AIESEC HEC poursuit sa route. Je verrai encore et encore des jeunes y entrer, trouver leur voie, développer leur potentiel et prendre la route de la vie avec ce merveilleux bagage. Un immense merci à vous tous, membres actuels et passé d’AIESEC HEC. Vous ne savez pas à quel point vous m’énergisez!!

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